Grace Leo-Andrieu crée "The Grace touch"
Née à Hong Kong en 1955, Grace Leo-Andrieu, fille d'hôteliers chinois, a su s'imposer par un style nouveau et précurseur dans le domaine de l'hôtellerie de luxe contemporain. Ce fut le cas notamment avec l'hôtel Montalembert, premier "design art hôtel" (boutique-hôtel) en France. Comme un peintre avec ses couleurs, sa palette de talents se décline entre décoration, management et représentation.
Après avoir été à 27 ans, vice-présidente du groupe hôtelier Warwick, responsable de l'expansion pour l'Amérique du Nord et de l'Europe, elle a identifié le fort potentiel du marché des hôtels haut de gamme et de caractère, et a décidé de créer en 1985, sa propre société "Gla International".
Après avoir été à 27 ans, vice-présidente du groupe hôtelier Warwick, responsable de l'expansion pour l'Amérique du Nord et de l'Europe, elle a identifié le fort potentiel du marché des hôtels haut de gamme et de caractère, et a décidé de créer en 1985, sa propre société "Gla International".
En 2002 elle reçoit d'ailleurs le prix de "Leading Women Entrepreneurs of the World".
Son cabinet de conseil offre aujourd'hui une gamme de prestations à la carte dans les domaines qu'elle maîtrise parfaitement. Actuellement, elle gère plusieurs hôtels et s'occupe entre autres de la représentation commerciale de The Annabelle et de l'Anassa à Chypre, les locations de villas de prestige Wimco ou dernièrement les hôtels de Ferragamo à Florence, le Lungarno, le Lungarno Suites et le superbe design Gallery Hotel Art, sans parler du dernier hôtel à Londres, le Cadogan et de la prochaine ouverture du Bairro Alto à Lisbonne.
Rencontre avec une femme pas comme les autres.
Vous avez vécu petite dans l'univers de l'hôtellerie grâce à votre père qui dirigeait l'hôtel Astor à Hong Kong. Est ce la raison pour laquelle vous vous êtes tournée vers ce domaine ?
Née à Hong Kong d'une mère chinoise, j'ai vécu 16 ans dans l'hôtellerie, notamment à l'hôtel Astor, tenu par mon père. Cet univers m'a donnée une ouverture d'esprit et une curiosité naturelle me permettant par la suite de choisir le métier d'architecte, que j'exerce actuellement. C'est à l'université que j'ai réalisé vouloir exercer dans ce domaine. Comme j'étais assez créative, j'ai eu la chance d'être entourée de personnes, de recevoir de bons conseils et d'être guidée dans la bonne direction.
Qui est Grace ?
Je pense être un chef d'orchestre, c'est-à-dire un concepteur hôtelier visionnaire. Je donne une vision de l'ensemble en assurant le succès derrière. Je choisis le design. Je donne le ton et la note à un projet comportant des équipes de relais, adapté au style choisi, en inventant, si nécessaire, l'histoire du lieu. Je recherche l'équilibre entre le côté fonctionnel, technique et le côté purement esthétique.
Ce qui me plaît, c'est de diriger un programme de A à Z et de le voir se réaliser.
Vous avez trois cultures (chinoise par votre mère, américaine et européenne par votre éducation). Quelle est celle qui s'exprime le plus dans votre métier ?
Les trois je pense. Le côté méthodique et business vient de mon éducation américaine.
Mon côté entrepreneur vient certainement de mes racines chinoises. J'ai reçu une éducation cantonaise très stricte par ma mère et mon grand-père. Ils m'ont également inculquée le respect humain et le sens de la discipline.
Quant à l'art de vivre, le raffinement, l'appréciation, le "touch of", ils viennent de mon éducation européenne.
De surcroît, ma grande force provient très certainement de ma pluralité culturelle qui me permet de prendre du recul et d'équilibrer les mélanges.
Quels sont les faits marquants de votre carrière ?
Indépendamment de ma carrière en tant que vice-présidente dans le groupe Warwick, qui m'a marquée, j'ai réalisé très jeune qu'en tant que femme, je devais être extrêmement vigilante. Il valait mieux que je sois crainte et respectée. Je devais être irréprochable et très professionnelle pour pouvoir m'imposer, notamment face aux financiers.
A 31 ans, j'ai décidé de fonder ma propre société. J'étais arrivée à un stade de ma vie où je voulais faire autre chose.
Il n'y a pas beaucoup de gens qui sont prêts à prendre des risques. J'ai voulu prendre du recul et j'ai décidé d'assumer mon choix, même s'il n'était pas facile.
Actuellement, mon métier recouvre différentes formes et il faut aussi bien gérer l'aspect créatif, design ou conceptuel que l'aspect financier, bien entendu aidée par mes équipes.
La période a t-elle été dure pour vous ?
Oui, il faut beaucoup de résistance, pour être un entrepreneur. Il est dur de garder une constance, mais pour moi c'était un challenge
Etait-ce difficile de vous imposer ?
Non, j'ai une forme d'autorité naturelle qui permet rapidement à mes interlocuteurs de définir les limites de nos rapports. Au fond de moi, j'aime les gens et je suis très sensible et intuitive. Comme j'ai une attitude professionnelle, j'arrive à fédérer les équipes autour de moi
Considérez-vous ce métier comme misogyne ?
Je pense que pendant très longtemps ce fut le cas. Voyez, il y a encore quelques années, les femmes étaient cantonnées dans des rôles subalternes comme gouvernante ou commerciale, seuls les hommes devenaient directeurs. Cette époque est en train de changer; regardez en Allemagne vous avez beaucoup plus de femmes directrices d'hôtels qu'en France.
De quelle façon choisissez-vous les lieux ?
Ce sont parfois les lieux qui me choisissent. Néanmoins, je ne les accepte pas tous. Il faut qu'ils m'inspirent, que l'environnement me parle pour que je sois en osmose. La relation humaine avec le client est aussi importante, je dois partager une certaine sensibilité et nos rapports doivent être basés sur la confiance pour le guider.
Une professionnelle comme moi, qui a l'habitude de voyager, de visiter et de réaliser des hôtels, voit ce qu'il est possible de faire. Je me dois d'être en avance sur la tendance, sans dépasser certaines limites.
J'interprète les visions des uns et des autres.
Quelle est la "touch" de Grace Leo-Andrieu ?
C'est un mélange de genres et d'attention aux détails, avec le respect de l'harmonie des lieux. J'ai ce côté féminin que l'on retrouve dans mes hôtels, comme les éclairages de la salle de bain, le service à thé, qui représente ma touche de maîtresse de maison.
J'ai lancé certaines tendances comme le duvet dans les chambres au Montalembert. A l'époque ce fut une nouveauté.
Je suis également extrêmement vigilante sur la notion de service, qui au sein de mes hôtel se doit d'être discrète mais présente.
L'attitude est importante. Il faut donner un esprit à l'équipe, qui commence par l'accueil.
Le client est primordial, il faut lui faire plaisir et être à l'écoute de ses besoins.
En définitive, j'ai réalisé que je préférais créer du sur-mesure, qui reflète ma personnalité et qui soit adapté au lieu. En sachant, que je suis suffisamment lucide pour garder un équilibre entre ce qu'attend le client, mon goût et les tendances que je dois anticiper. C'est ce que mes investisseurs appellent le "waouh effect", c'est-à-dire le choc au moment d'entrer dans un lieu où j'ai apporté ma touche, mon empreinte. Cela doit rester de bon goût et de bon ton, avec une continuité dans la durée.
Par exemple, je suis bluffée par le designer français, Philippe Starck, qui réalise des effets dans des lieux, notamment avec un très grand travail d'éclairage. Il travaille sur le visuel, sur la première impression. Cela me fascine.
Quant à moi, j'essaye de travailler le fond et la qualité; c'est une forme de constance dans ma créativité.
Nous sommes passés d'une époque baroque à une époque minimaliste. A vos yeux, quelle est la tendance marquante de ce 21ème siècle ?
Je pense que nous sommes allés au bout du minimalisme et qu'il y a un retour vers la tradition.
Le luxe demandé, c'est le retour aux sources, à des références historiques. Lorsqu'un client vient de Tokyo ou des USA, il recherche la culture du pays à travers la décoration, l'ameublement du lieu qui lui rappelle l'époque passée. C'est ce qui le fascine.
Jacques Garcia a un style plutôt baroque, marqué par le 18ème, François Champsaun un style épuré. Quel est le style de Grâce Léo Andrieu ?
Je m'adapte aux styles, mais je dois être convaincu que cela sied au lieu. Par contre je ne peux pas créer quelque chose d'entièrement marqué par une période, j'y ajoute toujours une touche contemporaine et personnalisée, qui est ce qu'on appelle "the Grace Touch".
Il est difficile de définir mon empreinte, un mélange de modernisme et d'asiatique, ajouté à un côté zen qui doit être en moi.
Par exemple, l'hôtel Lancaster que j'ai créé en 1996, est une alliance de XVIIIème et de contemporain.
Que manque t-il à votre palette ?
J'ai ouvert un hôtel à Londres le Cadogan, et en novembre 2004 le Bairro Alto à Lisbonne avant d'ouvrir des établissements dans d'autres capitales européennes. Cela dépendra de la tendance immobilière et du coût.
Pour exemple, le prix d'une rénovation d'une chambre de luxe peut varier entre 150.000 et 250. 000 euros.
Avez-vous envie de développer des spas ?
Il y a eu l'ouverture le 01 novembre 2002, du Spa au Cotton House à l'île Moustique. J'avais déjà lancé une cabine, mais devant le succès, nous avons décidé de nous lancer dans un projet plus important et d'en créer plusieurs avec la marque Décleor.
Le problème c'est l'espace dans nos hôtels.
Au Royal Riviera j'ai également un mini centre de bien-être. C'est cette notion de bien-être que j'ai envie de développer
Quelle est votre vision du luxe ?
Pour moi le luxe est lié au service offert. Un produit s'achète, le luxe non.
Les clients cherchent une expérience de voyage, ils veulent découvrir un lieu nouveau. Il faut toujours les étonner. Ce sont en majorité des personnes qui ont les moyens et ont voyagé partout.
J'adore chiner, chercher des antiquités, c'est une attitude liée à mon métier. J'aime la musique classique, l'opéra et les arts sous toutes ses formes. Comme je voyage au minimum une fois par mois, je préfère, étant gourmande, rester chez moi pour savourer un bon repas plutôt que d'aller à des soirées mondaines.
Je pense avoir le sens artistique.
Je pratique également un sport avec un coach.
Mais ma plus grande passion c'est ma fille Cerès de 10 ans à qui j'ai envie de donner tout mon temps libre. C'est comme une plante; il faut l'arroser et l'encadrer.
Elle est imprégnée par l'univers des hôtels et se sent à l'aise avec les gens. Je lui parle dans les trois langues.
Quelles sont vos motivations ?
J'aime les challenges et entreprendre chaque fois quelque chose de différent.
L'inspiration vient souvent de mes voyages.
Par exemple, pour l'hôtel Royal Riviera, j'ai été inspirée par le thème de la Grèce antique de la Villa Kerylos qui lui fait face. Cela m'a donné l'idée de reprendre ce style d'inspiration grecque. L'esprit néo-hellénistique préside désormais aux destinées de cet édifice.
J'ai une vision sur l'extérieur, qui me permet d'imaginer de nouvelles idées, de nouveaux projets.
Quel est votre plus grand succès ?
A part ma fille, peut-être la reconnaissance dans mon milieu professionnel, et celui de ma famille.
Son cabinet de conseil offre aujourd'hui une gamme de prestations à la carte dans les domaines qu'elle maîtrise parfaitement. Actuellement, elle gère plusieurs hôtels et s'occupe entre autres de la représentation commerciale de The Annabelle et de l'Anassa à Chypre, les locations de villas de prestige Wimco ou dernièrement les hôtels de Ferragamo à Florence, le Lungarno, le Lungarno Suites et le superbe design Gallery Hotel Art, sans parler du dernier hôtel à Londres, le Cadogan et de la prochaine ouverture du Bairro Alto à Lisbonne.
Rencontre avec une femme pas comme les autres.
Vous avez vécu petite dans l'univers de l'hôtellerie grâce à votre père qui dirigeait l'hôtel Astor à Hong Kong. Est ce la raison pour laquelle vous vous êtes tournée vers ce domaine ?
Née à Hong Kong d'une mère chinoise, j'ai vécu 16 ans dans l'hôtellerie, notamment à l'hôtel Astor, tenu par mon père. Cet univers m'a donnée une ouverture d'esprit et une curiosité naturelle me permettant par la suite de choisir le métier d'architecte, que j'exerce actuellement. C'est à l'université que j'ai réalisé vouloir exercer dans ce domaine. Comme j'étais assez créative, j'ai eu la chance d'être entourée de personnes, de recevoir de bons conseils et d'être guidée dans la bonne direction.
Qui est Grace ?
Je pense être un chef d'orchestre, c'est-à-dire un concepteur hôtelier visionnaire. Je donne une vision de l'ensemble en assurant le succès derrière. Je choisis le design. Je donne le ton et la note à un projet comportant des équipes de relais, adapté au style choisi, en inventant, si nécessaire, l'histoire du lieu. Je recherche l'équilibre entre le côté fonctionnel, technique et le côté purement esthétique.
Ce qui me plaît, c'est de diriger un programme de A à Z et de le voir se réaliser.
Vous avez trois cultures (chinoise par votre mère, américaine et européenne par votre éducation). Quelle est celle qui s'exprime le plus dans votre métier ?
Les trois je pense. Le côté méthodique et business vient de mon éducation américaine.
Mon côté entrepreneur vient certainement de mes racines chinoises. J'ai reçu une éducation cantonaise très stricte par ma mère et mon grand-père. Ils m'ont également inculquée le respect humain et le sens de la discipline.
Quant à l'art de vivre, le raffinement, l'appréciation, le "touch of", ils viennent de mon éducation européenne.
De surcroît, ma grande force provient très certainement de ma pluralité culturelle qui me permet de prendre du recul et d'équilibrer les mélanges.
Quels sont les faits marquants de votre carrière ?
Indépendamment de ma carrière en tant que vice-présidente dans le groupe Warwick, qui m'a marquée, j'ai réalisé très jeune qu'en tant que femme, je devais être extrêmement vigilante. Il valait mieux que je sois crainte et respectée. Je devais être irréprochable et très professionnelle pour pouvoir m'imposer, notamment face aux financiers.
A 31 ans, j'ai décidé de fonder ma propre société. J'étais arrivée à un stade de ma vie où je voulais faire autre chose.
Il n'y a pas beaucoup de gens qui sont prêts à prendre des risques. J'ai voulu prendre du recul et j'ai décidé d'assumer mon choix, même s'il n'était pas facile.
Actuellement, mon métier recouvre différentes formes et il faut aussi bien gérer l'aspect créatif, design ou conceptuel que l'aspect financier, bien entendu aidée par mes équipes.
La période a t-elle été dure pour vous ?
Oui, il faut beaucoup de résistance, pour être un entrepreneur. Il est dur de garder une constance, mais pour moi c'était un challenge
Etait-ce difficile de vous imposer ?
Non, j'ai une forme d'autorité naturelle qui permet rapidement à mes interlocuteurs de définir les limites de nos rapports. Au fond de moi, j'aime les gens et je suis très sensible et intuitive. Comme j'ai une attitude professionnelle, j'arrive à fédérer les équipes autour de moi
Considérez-vous ce métier comme misogyne ?
Je pense que pendant très longtemps ce fut le cas. Voyez, il y a encore quelques années, les femmes étaient cantonnées dans des rôles subalternes comme gouvernante ou commerciale, seuls les hommes devenaient directeurs. Cette époque est en train de changer; regardez en Allemagne vous avez beaucoup plus de femmes directrices d'hôtels qu'en France.
De quelle façon choisissez-vous les lieux ?
Ce sont parfois les lieux qui me choisissent. Néanmoins, je ne les accepte pas tous. Il faut qu'ils m'inspirent, que l'environnement me parle pour que je sois en osmose. La relation humaine avec le client est aussi importante, je dois partager une certaine sensibilité et nos rapports doivent être basés sur la confiance pour le guider.
Une professionnelle comme moi, qui a l'habitude de voyager, de visiter et de réaliser des hôtels, voit ce qu'il est possible de faire. Je me dois d'être en avance sur la tendance, sans dépasser certaines limites.
J'interprète les visions des uns et des autres.
Quelle est la "touch" de Grace Leo-Andrieu ?
C'est un mélange de genres et d'attention aux détails, avec le respect de l'harmonie des lieux. J'ai ce côté féminin que l'on retrouve dans mes hôtels, comme les éclairages de la salle de bain, le service à thé, qui représente ma touche de maîtresse de maison.
J'ai lancé certaines tendances comme le duvet dans les chambres au Montalembert. A l'époque ce fut une nouveauté.
Je suis également extrêmement vigilante sur la notion de service, qui au sein de mes hôtel se doit d'être discrète mais présente.
L'attitude est importante. Il faut donner un esprit à l'équipe, qui commence par l'accueil.
Le client est primordial, il faut lui faire plaisir et être à l'écoute de ses besoins.
En définitive, j'ai réalisé que je préférais créer du sur-mesure, qui reflète ma personnalité et qui soit adapté au lieu. En sachant, que je suis suffisamment lucide pour garder un équilibre entre ce qu'attend le client, mon goût et les tendances que je dois anticiper. C'est ce que mes investisseurs appellent le "waouh effect", c'est-à-dire le choc au moment d'entrer dans un lieu où j'ai apporté ma touche, mon empreinte. Cela doit rester de bon goût et de bon ton, avec une continuité dans la durée.
Par exemple, je suis bluffée par le designer français, Philippe Starck, qui réalise des effets dans des lieux, notamment avec un très grand travail d'éclairage. Il travaille sur le visuel, sur la première impression. Cela me fascine.
Quant à moi, j'essaye de travailler le fond et la qualité; c'est une forme de constance dans ma créativité.
Nous sommes passés d'une époque baroque à une époque minimaliste. A vos yeux, quelle est la tendance marquante de ce 21ème siècle ?
Je pense que nous sommes allés au bout du minimalisme et qu'il y a un retour vers la tradition.
Le luxe demandé, c'est le retour aux sources, à des références historiques. Lorsqu'un client vient de Tokyo ou des USA, il recherche la culture du pays à travers la décoration, l'ameublement du lieu qui lui rappelle l'époque passée. C'est ce qui le fascine.
Jacques Garcia a un style plutôt baroque, marqué par le 18ème, François Champsaun un style épuré. Quel est le style de Grâce Léo Andrieu ?
Je m'adapte aux styles, mais je dois être convaincu que cela sied au lieu. Par contre je ne peux pas créer quelque chose d'entièrement marqué par une période, j'y ajoute toujours une touche contemporaine et personnalisée, qui est ce qu'on appelle "the Grace Touch".
Il est difficile de définir mon empreinte, un mélange de modernisme et d'asiatique, ajouté à un côté zen qui doit être en moi.
Par exemple, l'hôtel Lancaster que j'ai créé en 1996, est une alliance de XVIIIème et de contemporain.
Que manque t-il à votre palette ?
J'ai ouvert un hôtel à Londres le Cadogan, et en novembre 2004 le Bairro Alto à Lisbonne avant d'ouvrir des établissements dans d'autres capitales européennes. Cela dépendra de la tendance immobilière et du coût.
Pour exemple, le prix d'une rénovation d'une chambre de luxe peut varier entre 150.000 et 250. 000 euros.
Avez-vous envie de développer des spas ?
Il y a eu l'ouverture le 01 novembre 2002, du Spa au Cotton House à l'île Moustique. J'avais déjà lancé une cabine, mais devant le succès, nous avons décidé de nous lancer dans un projet plus important et d'en créer plusieurs avec la marque Décleor.
Le problème c'est l'espace dans nos hôtels.
Au Royal Riviera j'ai également un mini centre de bien-être. C'est cette notion de bien-être que j'ai envie de développer
Quelle est votre vision du luxe ?
Pour moi le luxe est lié au service offert. Un produit s'achète, le luxe non.
Les clients cherchent une expérience de voyage, ils veulent découvrir un lieu nouveau. Il faut toujours les étonner. Ce sont en majorité des personnes qui ont les moyens et ont voyagé partout.
J'adore chiner, chercher des antiquités, c'est une attitude liée à mon métier. J'aime la musique classique, l'opéra et les arts sous toutes ses formes. Comme je voyage au minimum une fois par mois, je préfère, étant gourmande, rester chez moi pour savourer un bon repas plutôt que d'aller à des soirées mondaines.
Je pense avoir le sens artistique.
Je pratique également un sport avec un coach.
Mais ma plus grande passion c'est ma fille Cerès de 10 ans à qui j'ai envie de donner tout mon temps libre. C'est comme une plante; il faut l'arroser et l'encadrer.
Elle est imprégnée par l'univers des hôtels et se sent à l'aise avec les gens. Je lui parle dans les trois langues.
Quelles sont vos motivations ?
J'aime les challenges et entreprendre chaque fois quelque chose de différent.
L'inspiration vient souvent de mes voyages.
Par exemple, pour l'hôtel Royal Riviera, j'ai été inspirée par le thème de la Grèce antique de la Villa Kerylos qui lui fait face. Cela m'a donné l'idée de reprendre ce style d'inspiration grecque. L'esprit néo-hellénistique préside désormais aux destinées de cet édifice.
J'ai une vision sur l'extérieur, qui me permet d'imaginer de nouvelles idées, de nouveaux projets.
Quel est votre plus grand succès ?
A part ma fille, peut-être la reconnaissance dans mon milieu professionnel, et celui de ma famille.
Janvier 2005
Par Katya PELLEGRINO