Le Laos, une terre bouddhique
Justesse et sobriété
L’Amantaka qui tient son nom de « Aman » signifiant paix en sanskrit, et de « taka », venant de « tipitaka » de la littérature Thevada, signifiant « l’enseignement de Bouddha », s’est établi au cœur de plusieurs sites historiques majeurs, à Luang Prabang. Ancien hôpital de la province de la cité royale, il fut entièrement restauré dans le respect de l’architecture traditionnelle. Sur 15 pavillons, seuls 5 furent rajoutés à l’ensemble, sous l’œil attentif de l’architecte Pascal Trahan, afin de créer un véritable sanctuaire permettant de savourer la quiétude de l’ancienne Cité Royale,
Ici l’intime relation entre le bâtiment et la nature, a été respectée. Habile compromis, architecture traditionnelle et lignes épurées se partagent l’espace sur deux hectares en respectant la philosophie du groupe Aman. Ainsi, justesse et sobriété, sont deux qualités que conjugue à ravir l’Amantaka.
Des photographies en noir et blanc narrent l’histoire de Luang Praban
Préfigurant un style sobre, 150 photographies en noir et blanc ornent les murs, devenant les éléments centraux de la décoration. Réalisées par un photographe allemand, Hans Georg Berger, elles narrent l’histoire et les traditions de la cité royale, dans un esprit contemporain.
Situés dans la partie d’origine, derrière le lobby, la bibliothèque et les espaces de restauration, constitués de petits salons en enfilade, sont ouverts de toutes parts, et la piscine se déploie entre les pavillons alignés. Toits en tuiles rouges, à deux niveaux, abritent des galeries ombragées où se reposer et 24 suites qui s’approprient un espace exceptionnel (70 à 120 m²). Murs blanchis avec une belle hauteur sous plafond (5 m), donnent beaucoup de respiration à l’ensemble. Ici un lit à baldaquin trônant au milieu de la pièce, posé sur des carreaux de ciment, là un immense canapé en rotin habillé de coton mastic et deux armoires en bois de safang couleur miel se donnent la réplique. Le maître mot est sobriété. Un long couloir vous mène à votre salle de bain où s’impose sous la lumière du jour, une jolie baignoire campée sur des pieds tubulaires en acier.
A deux pas, une porte-fenêtre, où les éclats de rire d’enfants trouent le silence serein du lieu, donne sur un jardin clos où paressent deux transats. Certaines suites possèdent même un bassin dans leur patio, appréciable aux heures chaudes de la journée.
Véritable campagne miniature en pleine ville !
Luang Prabang, village royal aux 32 temples
Au petit matin, les persiennes entrebâillées laissent filtrer lumière et chaleur. Il fait bon alors se commander un Lao thé, un jus de mango frais et pourquoi pas une soupe « pho » pour rester dans l’ambiance du lieu avant de plonger avec délice dans sa piscine. Du monastère proche, s’envolent de sourds gongs et on imagine, sur les fils tendus dans la cour, les robes safran des bonzes, flottant au gré de la bise. Il est alors temps de s’approprier et de respirer la ville.
Ce village royal ne compte pas moins de 32 temples et 111 bâtiments historiques franco laotiens. Fleurs nacrées des frangipaniers au parfum entêtant, robes safran des centaines de moines et de novices, vats resplendissants de tons rouges et or, puis les effluves du fleuve, du café fraîchement torréfié, des épices, chatouillent vos narines et emplissent vos yeux émerveillés.
La cérémonie du « Tak Bat »
La cité compte également environ 1200 moines et novices. Chaque matin, à l’Amantaka, prenez part à cette expérience hors du commun, d’assister à la procession de ces moines, appelée « Tak Bat » venant quémander leur nourriture de la journée et recevant des boulettes de riz que l’on met dans leur panier. Ici la notion de partage est fondamentale et le rôle de la quête des bonzes a surtout un rôle social. Donner du riz n’est pas considéré comme de la charité mais un don. Il n’y a pas de merci à attendre. Dans cet acte, il n’y a ni orgueil, ni attente, c’est un véritable acte de dévotion.
Je vous conseille même de demander à l’Amantaka de vous emmener à un temple pour voir la procession à 05h30 du matin.
Une des expériences de l’Amantaka à ne pas manquer.
Le Mékong, « la Mère des eaux »
Ainsi surnommé par ses riverains, ses eaux ont fixé des civilisations au passé glorieux. Ainsi, Angkor, PhnomPenh, Saïgon sont nés du fleuve et ont vu leur prospérité s’accroître ou disparaître au fil du temps.
Nous voilà descendant des escaliers raides pour retrouver notre embarcation de la journée, qui indolente, se laisse bercer par les courants du Mékong.
Le bateau, gentiment désuet, tout en longueur, doté de bancs en bois, à l’ombre d’un soleil implacable, file calmement à 20km /heure. Les villages en bordure du fleuve, semblent figés dans le temps. Maisons sur pilotis en bois et bambous, couvertes de feuilles de palme, enfants se baignant dans le fleuve, hommes en train d’attraper les poissons chat dans leur filet "araignée", femmes au chapeau conique pour se protéger le visage du soleil, lavant à grandes eaux le linge maintes fois battu et enfin floraison écarlate des arbres qui longent les berges, défilent devant nos yeux. Enfin des bananiers, papayers entremêlés de lianes et de banians, bois d’ébène ou teck, servent de toile de fond à cette lente traversée. Ici le temps n’a plus de prise et l’indolence est de mise. Nous nous mettons alors au diapason de la nature.
Les grottes Pak Ou et le Mont Phousi
Il faut s’arrêter aux Grottes de Pak Ou, à 25km de Luang Prabang, à l’embouchure de la Nam Ou. Ces grottes, lieu de repos au Moyen Age, pour tous ceux qui remontaient le fleuve vers Luang Prabang, furent découvertes par le roi Sethathimath et devinrent un haut lieu de dévotion. Tous les villageois y déposèrent au fil du temps un bouddha. Actuellement la grotte regorge de plus de 4000 bouddhas et statuettes de toutes tailles.
De retour, ne manquez pas de monter les marches du Mont Phousi jusqu’au monastère et de là admirer la quiétude et la délicatesse de ce village qui semble enfoui dans la forêt. Le point de vue sur le village est unique.
Enfin le spa, une parenthèse de sérénité
Puis sur le chemin du retour, flânez et perdez-vous dans les ruelles de la cité royale, découvrez le marché de nuit qui a lieu tous les jours et rassemble des villageois exposant leur artisanat local, notamment la soie sauvage, et enfin finissez au Spa de l’hôtel.
Dans le pavillon dédié au bien-être, 4 immenses pièces de massage vous sont consacrées. Seules quelques ombres chinoises se profilent sur les murs, accompagnées de chuchotements. Ici, le temps et la rumeur ont rompu les amarres. Massages aromatiques à base d’huile d’herbes, massage à quatre mains ou réflexologie plantaire sont autant de bonheurs à essayer. Ici tout a été pensé comme une oasis de sérénité.
Le point d’orgue, restera un dîner en tête à tête, au bord de la piscine, éclairée juste de quelques lumières tremblotantes, en dégustant des plats aux saveurs asiatiques, incomparables. La prévenance et l’attention portée aux besoins de chacun honorent la tradition d’hospitalité du groupe Aman.
A l’heure où retentissent les gongs sacrés pour appeler les moines et les novices à la prière du soir, le ciel devient couleur cuivre et l'on songe à la philosophie de l’impermanence…