Espèce à protéger…
Comment est venue l’idée du CRESAM ?
Nous sommes partis d’un constat. Les causes de disparition d’espèces sont liées à deux facteurs : l’un environnemental lié à l’homme (destruction ou restriction de l’habitat, chasse, braconnage, pollution…) ; l’autre biologique (maladies, appauvrissement génétique…). Nous ne voulions pas nous en tenir à des travaux sur l’environnement mais voir une approche complémentaire en améliorant « in situ » la reproduction d’espèces africaines menacées, ce qui ne s’était jamais fait auparavant.
C’est-à-dire ?
A travers cette ONG composée en majorité de scientifiques (vétérinaires, généticiens, biologistes, géophysiciens), nous souhaitons créer à terme une banque génétique de référence pour la faune sauvage. Grâce à la pluridisciplinarité de son équipe et à une collaboration étroite avec des institutions universitaires ou de recherches comme l’Ecole Nationale de Maisons- Alfort ou l’Institut de Recherche sur la faune sauvage de Berlin, le CRESAM a mis au point une nouvelle technique d’insémination artificielle par endoscopie et une méthode inédite de typage génétique, reconnues sur un plan international.
Et le sanctuaire au Mozambique ?
La création de ce sanctuaire est unique et exclusive. L’idée est donc de créer un réservoir génétique d’espèces menacées aptes à repeupler d’autres réserves.
Ce projet s’inscrit-il uniquement dans une dimension scientifique ?
La création d’une banque génétique et d’un centre de recherche scientifique pouvant accueillir des chercheurs et des étudiants du monde entier ; un autre pédagogique proposant un tourisme scientifique (l’une des particularités du sanctuaire sera d’offrir la possibilité aux touristes de suivre des scientifiques dans leur travail et la construction d’un lodge est en projet) ; enfin le dernier objectif est humain et participera au développement socio-économique local en créant des activités alternatives génératrices de revenus, à la formation de personnels (il y aura une école de rangers) et au développement de programmes d’éducation de la population concernant la santé, l’hygiène et l’agriculture.
En plus de travailler en partenariat avec l’état mozambicain, en collaboration avec la faculté vétérinaire et l’Institut des Sciences Animales de Maputo, la capitale, nous avons également signé un accord de coopération avec le Ministère du Tourisme et l’US Aid. Le sanctuaire se veut un modèle d’aide au développement par la protection de la diversité et aussi un modèle sur le plan humain en associant en tous points le Mozambique et les populations à ce projet novateur qui associe l’homme et l’animal dans un intérêt partagé.