Un journée (ou plus) à Pont-Aven !
Jusqu'au 30 Mai 2010, le musée des Beaux-Arts de la ville rend hommage à Serge Poliakoff, grand peintre russe des années 40-50 et admirateur de la Bretagne. Visite guidée de cette exposition en suivant le cours de l'Aven tout en dégustant de bonnes galettes bretonnes.
Un petit musée aux grandes volontés
Le Musée des Beaux-Arts de Pont-Aven est inauguré le 29 juin 1985. Son objectif, faire connaître la vie artistique de Pont-Aven, depuis les années 1860 et l’arrivée d’une colonie d’artistes américains, jusqu’à la peinture bretonne du milieu du XXe siècle, tout en développant un travail scientifique la concernant. Gage de la qualité et du professionnalisme du travail effectué jusqu’à présent, le musée de Pont-Aven bénéficie aujourd’hui de l’appellation « Musée de France » décernée par le Ministère de la Culture.
En 2008, le musée organise une exposition consacrée à Olivier Debré, une première pour ce musée qui depuis sa création n’avait jamais présenté des artistes rattachés aux courants de l’Abstraction. C'est surtout une belle réussite avec pas moins de 11 000 visiteurs. Satisfait d’avoir conquis le public par les mouvements de l’art moderne du XXème siècle, le musée souhaite renouveler l’expérience. Et c’est avec Serge Poliakoff qu’il en aura l’occasion deux ans plus tard.
Serge Poliakoff et l’Abstraction dans toute sa splendeur
Ce ne sont pas moins de 70 peintures et gouaches d’une grande diversité que le musée réunit en son enceinte, grâce à l’aide d’Alexis Poliakoff, fils du peintre, et collectionneurs particuliers. Les visiteurs suivent ainsi les débuts de Serge Poliakoff à travers ses premières œuvres figuratives et continuent quelques années plus tard avec ses œuvres abstraites.
Le peintre russe est une figure majeure de l’abstraction lyrique au XXe siècle. Il s’est exprimé par une utilisation toute personnelle de la couleur en tant qu’élément constitutif de la composition, des formes et de la profondeur.
Né à Moscou en 1900, il fuit la Russie dix-huit ans plus tard avec sa tante qu’il accompagne à la guitare dans ses tours de chant. En 1924, il s’installe à Paris et dès 1929 entreprend des études de peinture en s’inscrivant à l’Académie de la Grande Chaumière à Montparnasse puis à l’Académie Frochot à Montmartre.
En étudiant les origines de l’art, Poliakoff découvre l’usage chez les Égyptiens de la superposition de couches de couleurs provoquant une vibration particulière des tons. Cette technique le suivra jusqu’à la fin de sa vie.
Sa rencontre avec Kandinsky en 1937 sera très avantageuse dans son travail et se fera ressentir dans quelques unes de ses œuvres, notamment pour les couleurs vives. Il commence donc ses premières compositions abstraites, ce qui ne l'empêche pas pendant la guerre de peindre encore de manière figurative. Au cours de l’exode de 1940, durant son premier séjour breton, il représente au crayon ou à l’aquarelle des Bretonnes en coiffe. (Quelques esquisses sont exposées au début de l'exposition). Charles Estienne, critique d’art d’origine brestoise se liera d’amitié avec l’artiste et l’invitera à plusieurs reprises effectuer des séjours en Bretagne.
En 1952, il cesse d’exercer son second métier, celui de musicien pour se consacrer exclusivement à celui de peintre. Entre 1953 et 1969, Poliakoff recevra un très grand nombre de prix (prix Lissone, prix international de la Biennale de Tokyo, grand prix de la Biennale de Menton …) et continuera d’exposer ses œuvres dans les plus prestigieux musées et galeries du monde. Il s’éteint à l’âge de 69 ans à Paris, capitale des Arts.
Crédit photo : DR. (Musée des Beaux-Arts de Pont-Aven)
Musée des beaux-arts de Pont-Aven
Place de l’Hôtel de Ville
29 930 Pont-Aven
Tél. 02.98.06.14.43
M. S