les bonnes étapes du Cognac
Un week-end complet n'est pas de trop pour apprécier les charmes de la région de Cognac. Voici un itinéraire de deux journées à la découverte des Etapes du Cognac.
Première constatation : Cognac est une petite ville. Une ville bien identifiable aussi, l'une des rares au monde à porter le nom du produit qui a fait sa fortune et sa réputation.
L'activité du cognac représente une part très importante de l'économie locale ainsi qu'en témoignent les nombreux chais qui dressent leurs hauts murs dans les rues de la cité charentaise.
Promenade dans le quartier piétonnier et sur les placettes du centre ancien.
On se laisse guider par les pavés pour admirer les maisons à pans de bois de la rue Grande (notamment la maison de la Lieutenance) ou les superbes façades des hôtels particuliers 17ème de la rue Saulnier qui a conservé son caniveau central.
Le samedi matin, la ville s'anime. Il y a foule autour des halles couvertes et dans les rues qui glissent vers la Charente. Une atmosphère qui incite à flâner, à faire du lèche-vitrine, à pousser jusqu'à l'environnement champêtre du grand parc François 1er, où les habitants de Cognac viennent se promener en famille.
Imposant, sur les rives de la Charente, le château des Valois où est né François 1er appartient depuis deux siècles à la maison Otard. A l'abri de ses murs épais, les caves qui bénéficient de l'humidité du fleuve offrent des conditions parfaites pour le vieillissement des eaux-de-vie.
Segonzac, Juillac, Gensac, Tousac... les noms des villages claquent comme des étendards flamboyants. Joli contraste avec l'atmosphère de sérénité qui règne sur les bords de la Charente. Comme si le pays avait adopté le rythme lent du fleuve qui paresse avant de se glisser dans l'océan.
Au sud de Cognac, la Champagne charentaise étale ses vignobles ponctués de villages de pierre blanche. Le bourg de Segonzac avec son clocher aux sculptures en forme de pommes de pin est une étape appréciée des promeneurs. Pour la qualité du restaurant La Cagouillarde mais aussi pour ses nombreuses distilleries et pour l'Université internationale des eaux-de-vie créée en 1998.
Montez donc à Bouteville pour admirer le moutonnement des vignes. La butte de calcaire à laquelle s'accroche le village est un excellent belvédère dominé par les ruines fantomatiques du château de Taillefer, le fils du comte d'Angoulême.
L'art roman est né en Saintonge et dans l'Angoumois. Châteauneuf-sur-Charente, Bassac, Vibrac et les étapes du Fleuve se parent tous d'une église aux formes sobres et harmonieuses. Manifestement, la pierre blanche et tendre de la région a inspiré les sculpteurs du Moyen Age. La découverte de ces façades majestueuses est un prétexte à parcourir les petites routes qui serpentent entre les vignes, flirtant avec le cours sinueux de la Charente et de ses nombreux bras assoupis.
Il faut une vingtaine de minutes pour rejoindre Châteauneuf-sur-Charente depuis Cognac. La petite ville est alanguie dans une courbe du fleuve. On s'y promène volontiers sur les rives où s'alignent les pénichettes de la halte fluviale, sur les îles et dans les alentours de l'église Saint-Pierre, une basilique à trois nefs du 12ème siècle.
En été, n'oubliez pas votre maillot de bains : par les fortes chaleurs, vous apprécierez un plongeon dans les eaux de la Charente depuis la plage du Bain des Dames...
Après le village des Patureaux, une petite départementale qui suit le cours de la Charente permet quelques jolies haltes : Saint-Simeux et les pêcheries du 17ème siècle qu'on admire depuis un pont panoramique, Mosnac avec son amusant musée des voitures à pédales et des véhicules anciens, Vibrac qui semble collectionner les ponts romains sur la Charente... Pour sentir plus intimement ce qui compose l'esprit du fleuve, embarquez-vous donc pour une balade à bord de la gabarre amarrée à Saint-Simon.
Bassac avec la magnifique abbaye Saint-Etienne confirme cette impression de douceur qui règne en pays de Cognac. Depuis le 11ème siècle on vient se recueillir sous les voûtes de ce bâtiment érigé aux détours de l'an Mille.
A la sortie du village une stèle en forme de pyramide rappelle la bataille de Jarnac au cours de laquelle le prince de Condé chef des Calvinistes trouva la mort. Dans la quiétude de cette campagne charentaise on a peine à imaginer que la région fut un des théâtres les plus sanglants des Guerres de Religions.
Novembre 2004
Par Christian-Luc PARISON