Voyages & Croisières


Deux phares pour un cap, celui de Bonne –Espérance

Lorsque le ciel gronde et que la tempête fait rage, il ne fait pas bon naviguer aux environs du cap de Bonne-Espérance au pied duquel viennent se jeter les eaux rageuses de deux océans dans un fracas de fin du monde.

Des fantômes dans la tempête


Situés à une quarantaine de kilomètres de Cape Town, les phares du cap de Bonne-Espérance dominent la pointe extrême du continent africain. Selon la légende, il n’est pas rare, pour les intrépides qui osent scruter l’horizon par gros temps, d’apercevoir le vaisseau fantôme du Hollandais volant, celui-là même qui hante les eaux de la région depuis des siècles au grand dam des marins dont les témoignages ont été collectés depuis le XVIIe siècle. Mais il faut remonter deux cents ans plus tôt pour comprendre la raison qui a poussé des générations de marins à braver les eaux tumultueuses de la région et à construire, sur le tard, deux phares dans l’un des coins les plus inhospitaliers de la planète.

Une halte obligée

A l’époque, les Portugais cherchent une route maritime vers les Indes afin d’en rapporter les épices considérés comma la denrée la plus précieuse du Moyen Age. En 1487, Bartholomeu Dias contourne le cap qu’il nomme Cabo da boa esperança (cap de Bonne-Espérance) puis continue sa route vers la côte orientale de l’Afrique et des Indes. Les Portugais n’envisagent pas d’implanter une colonie au Cap, la côte et ses intempéries constituant une redoutable menace pour leurs petites caravelles mais un siècle plus tard, l’endroit devient une halte obligée pour les équipages anglais et hollandais minés par le scorbut.

Naufrages sur naufrages

En 1647, un navire de la « Dutch East Indiaman » fait naufrage dans la Table Bay, forçant son équipage à construire un fort où il vécut un an avant d’être secouru. Cet événement convainquit les dirigeants de la compagnie hollandaise des Indes orientales de l’importance d’une implantation permanente à cet endroit afin d’y établir une base sûre où les navires pourraient trouver refuge et se réapprovisionner en produits frais.
Construit en fonte à 249 mètres au-dessus du niveau de la mer, l’ancien phare de Cape Point qui occupe un piton rocheux, n’aura jamais vu débarquer les générations de marchands européens sur les côtes africaines. Il ne fut en effet construit qu’au XIXe siècle face à l’un des cimetières de navires les plus importants au monde.

Epaves visibles

Son système d’éclairage au pétrole, d’une portée de 65 km, s’avérait bien souvent inefficace lorsqu’il était noyé dans les nuages ou le brouillard. Raison pour laquelle il fut décidé de mettre en place une lanterne plus puissante qui n’empêcha pourtant pas vingt-trois autres naufrages aux alentours du Cap (certaines épaves sont d’ailleurs toujours visibles dont celle d’une péniche de débarquement de 1942 qui transportait du matériel de guerre.)

Panorama sublime

Le phare sera définitivement remis en question à la suite du naufrage du paquebot portugais Lusitania en 1911. Un second sera construit plus bas, à 87 mètres au-dessus du niveau de la mer afin d’éviter les nuages et le brouillard fréquents qui enveloppaient régulièrement son prédécesseur. Il est aujourd’hui le plus puissant de la côte sud-africaine dont le feu émet trois éclats toutes les trois secondes avec une portée de 63 km. Pour la petite histoire, sa lanterne originale était un manchon aux vapeurs de paraffine qui fut électrifiée en 1936. L’ancien phare est lui, accessible par un funiculaire ou par un sentier escarpé dévoilant un panorama sublime par beau temps. Lorsque le ciel se fait menaçant, mieux vaut regagner ses pénates, loin de l’antre du Hollandais volant. Les légendes sont décidément bien tenaces.

La légende du Hollandais volant

Selon la légende, le Hollandais volant était un capitaine qui paria son âme qu’il pourrait contourner le cap alors que soufflait la tempête, mais il échoua. Depuis, son navire fantôme hante la région. Lors des brouillards d’équinoxes, il n’est pas rare d’entrevoir l’ancien gréeur et son équipe de damnés. Le Hollandais volant est en effet « signalé » aux abords de la péninsule du Cap plus souvent que nulle part ailleurs au monde. Cette péninsule jouit également d’une effroyable réputation auprès des marins qui la tiennent pour responsable d’innombrables naufrages. Ceux-ci s’expliqueraient notamment par la présence d’un courant rapide à quelques kilomètres du rivage. Les navires qui tentent de l’éviter en voguant plus près de la côte sont extrêmement exposés aux violentes tempêtes qui balaient fréquemment la région (pour rappel, le cap de Bonne-Espérance s’appelait autrefois le cap des Tempêtes.) Par ailleurs, si le vent souffle dans le sens contraire du courant, des vagues monstrueuses peuvent se former. Ajoutez à cela un équipage paniqué en prétendant apercevoir un vaisseau fantôme et il sera presque impossible d’éviter les écueils.
Janvier 2012
Par Cedric Evrard

Renseignements Pratiques


Quand partir ?

La période de décembre à mars est la plus agréable pour visiter Cape Town. En juin, les précipitations et le brouillard qui s’installent sur la Table Montain peuvent gâcher les balades mais le ciel tourmenté n’en est que plus beau.

Avec qui ?

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Formalités

Pour les ressortissants de l’Union européenne, le passeport est suffisant à condition d’être encore valable six mois après la date de retour. Aucune vaccination n’est obligatoire.