Hôtel Belles Rives : De Scott Fitzgerald à Georges Clooney
Plus qu'un hôtel 5 étoiles, l'Hôtel Belle Rives est avant tout le spot mythique de Juan les Pins. Un lieu chargé d'Histoire, marqué depuis sa naissance par ses illustres hôtes et par la dynastie à sa tête qui a su, génération après génération, conserver intact l'esprit de l'hôtel tout en l'amenant à flirter avec les meilleurs standards internationaux..
L'antre de Scott Fitzgerald
1925 : Les américains de la Génération Perdue tombent sous le charme de la Côte d’Azur et la Villa Saint Louis (ex- Hôtel Belle rives) accueille alors les frasques de Zelda et de Scott Fitzgerald tandis que s'écrit, dans la tourmente, le chef d’œuvre de Fitzgerald,Tendre est la nuit. Rudolph Valentino, Hemingway, Les Goulds, Picasso... tout ce petit monde y défile de jour comme de nuit et peu à peu, au rythme des soirées extravagantes et enivrées, Juan les Pins devient le rendez-vous mondain du Vieux continent ; le lieu où s'encanaille la jet-set de l’époque tout en revendiquant une certaine idée de la modernité, romantique, clinquante et désespérée...
Un air de famille
L'hôtel Belle Rives, c'est aussi l'histoire d'un rêve : celui de Boma Estène qui rompt avec sa Russie natale et part à la découverte de Paris, puis d'Antibes, réalisant ainsi les rêves qui avaient bercé son enfance. En 1929, il achète la Villa Saint-Louis avec sa femme Simone, et transforme cette grande bâtisse en lieu de villégiature. L’Hôtel Belles Rives, premier hôtel "les pieds dans l’eau" de la Côte d’Azur, était né. L'hôtel s'épanouira jusqu'à sa reprise en 1970 par l'un des trois fils, Casimir qui mènera l'affaire d'une main de maître, inspirant pour toujours sa nièce Marianne Estène-Chauvin que l'on retrouve aujourd'hui à la tête de l’établissement après un parcours embrassant l’Histoire de l’Art à Paris, Beaubourg, les étés sous le soleil de Juan les Pins et surtout dix longues années au Maroc où elle ouvre et tient la galerie "Nadar" ; une première dans le pays, bientôt fer de lance de l’Institut du Monde Arabe ! Mais fidèle à sa famille et surtout mue depuis sa plus tendre enfance par l'envie secrète de reprendre établissement dirigé par son oncle, la jeune femme rentre en France et prend la direction des Belles Rives en 2001. Avec elle, l'établissement s'ouvre à l'année, inaugure son restaurant gastronomique, La Passagère et rentre dans l’Inventaire du Patrimoine du XXe siècle. La consécration.
Un hôtel en perpétuelle mutation
Et la grande force du Belles Rives est sans doute là, dans sa volonté de s'adapter aux exigences de confort d'un 5 étoiles, de se réinventer sans cesse, tout en cultivant jalousement son histoire et sa grandeur passée. Tandis que la plage se refait une beauté, que les soirées DJ Live Villa Belles Rives agitent les jeudi soir juanais, le hall de l'hôtel retrouve ses couleurs d’antan, les fresques du restaurant La Passagère sont rénovées d'après photo, mettant un point final et définitif au cruel formica des années 70... La cuisine du Chef Pascal Bardet (ex- Ducasse) s'épanouissant alors vaillamment dans un décor tout droit sorti des années 30. Le Bar Fitzgerald entre quant à lui dans le cercle très fermé des Cafés Historiques et Patrimoniaux d’Europe, avec force fauteuils Club, vues panoramiques, tableaux de maîtres, fumoir au parquet qui grince... pour un bond hors du temps.
Côté chambres, il faut compter sur 42 chambres et suites avec vue sur la Méditerranée scintillante pour les plus chanceux ou le Cap d’Antibes. On aime l'ambiance chaleureuse, les moquettes douillettes, la déco années 30 alliée aux fantaisies dignes des années 50, ambiance Madeleine Castaing. Le tout a été récemment rénové à grand frais et semble encore "dans son jus" avec ses ambiances toutes différentes et ses pièces certes un tantinet exigües mais qui séduisent année après année les beautiful people, de Carla Bruni à Dennis Hopper, de Mike Jager à Georges Clooney. Mythique on vous dit !
Juin 2012
Par Katya PELLEGRINO