L’Argentine et ses paysages bénis des dieux
Voyage au bout du monde. Devant nous se dessine une dentelle de crêtes coupantes et bleutées, ciselées par le vent, aussi fragiles qu’éphémères. Tandis qu’insensiblement le ciel passe à l’orange puis au rose, notre navire s’immobilise à distances respectables d’un géant de glace aux apparences immobiles. Intenables, les voyageurs vont et viennent sur le pont, mitraillent le colosse lorsque soudain, nos oreilles rougies par le froid captent un bruit assourdissant. Un bloc de glace, de la hauteur d’un immeuble de six étages, vient de se détacher du glacier dans un fracas de fin du monde. Sous la puissance des remous, le navire tangue brusquement mais tient le cap. « Bienvenue en Patagonie, le Perito Moreno vous salue», lance le capitaine, les yeux rieurs et le visage plissé par des années de navigation au grand air.
Constellé d’icebergs
Tôt le matin, nous avions pris la route pour Puerto Banderas avant d’embarquer sur notre bateau de croisière à la rencontre des glaciers Upsalla, Spegazzini et Onelli dont la blancheur immaculée tranche avec le bleu turquoise du lac Argentino. Et c’est à Calafate, une grosse bourgade hôtelière aux élégants chalets de bois, que nous avons posé nos bagages pour deux journées de pure émotion.
Vers midi, le bateau accoste dans la baie d'Onelli avant de déverser son flot de passagers pour une balade à travers bois jusqu’au lac du même nom. Constellé d'icebergs détachés du Perito Moreno, il ressemble à un puzzle géant qu’un enfant aurait disloqué d’un revers de la main. Dans ce sanctuaire naturel, l’homme s’est construit un réseau discret de miradors et de passerelles afin de pouvoir admirer le colosse sans conséquence pour l’environnement.
Le lendemain, nous prenons l’avion pour Ushuaïa. Blottie aux pieds de hautes montagnes hérissées d’hêtres de Magellan, cette ancienne colonie d’aventuriers, capitale de la Terre de feu, se dispute avec une bourgade chilienne le titre de « ville la plus australe de la planète ». Du coup, des hordes de touristes s’y pressent en toute saison pour goûter aux charmes de ce petit coin du bout du monde où la nature dicte sa loi. Après avoir traversé le Canal Beagle à bord d’un catamaran et rempli nos poumons d’un air vivifiant, nous nous retrouvons au chaud dans le musée du bout du monde où sont exposés documents d’archives, photos défraîchies et objets ayant appartenus aux premiers colons.
275 cascades
Deux jours que nous sommes là et nous voilà déjà sur le départ avec cette fois une balade aux antipodes de la Patagonie. Et c’est à des milliers de kilomètres de là, dans le Nord-est du pays, que notre guide nous a fixé rendez-vous. Avec leurs 275 cascades formant un front de 2,5 kilomètres, les chutes d’Iguazu restent l’un des atouts majeurs du pays. Ici, le contraste avec les territoires du sud est saisissant. Nul besoin de vestes polaires, ni de grosses chaussures de marche. La moiteur tropicale impose la chemise hawaïenne, le bermuda et la paire de tongues.
Des chutes de toute beauté !
« On contemple les chutes du côté brésilien et on les vit du côté argentin », a-t-on coutume de dire ici non sans une pointe de chauvinisme. Sur la partie supérieure du site, les chutes Bosetti, et Mbiguá rivalisent de beauté dans leur écrin luxuriant et leur épais manteau vaporeux, alors qu’en contre-bas, les chutes Dos Hermanas et l'Île San Martín font le bonheur des amateurs de sensations fortes en s’approchant au plus près des chutes à bord de robustes zodiacs. Mais c’est sans doute à la Garganta del Diablo (Gorge du Diable) que l’on peut mesurer toute la splendeur et la puissance de ces monstres déversant jusqu'à six millions de litres d'eau par seconde. Côté brésilien, les passerelles érigées sur les hauteurs des chutes de Santa Maria permettent d’embrasser d’un regard l'ensemble des cascades. Mieux vaut donc garder en poche son passeport afin de profiter au mieux du spectacle de part et d’autre de la frontière.
Buenos Aires
En début d'après-midi, nous reprenons l‘avion pour Buenos Aires afin d’assister en soirée à un dîner-spectacle de tango. Notre dernier jour sera consacré à la visite des plus beaux quartiers de la ville: San Telmo et son marché dominical d’antiquaires, la Boca et ses typiques maisons colorées, la Recoleta et son Père Lachaise argentin où repose Eva Perone, l’icône de tout un peuple, et enfin le quartier de Palermo connu pour son parc et ses vertes allées. Pas de grasse matinée donc en cette fin de séjour mais un bain de foule et de filles endimanchées prêtes à virevolter sur des airs de tango. Buenos Aires est considérée comme l’une des plus attractives au monde. Raison pour laquelle deux jours sont nécessaires à sa découverte.
A faire aussi
Les sites naturels les plus connus laissent bien souvent dans l'ombre des destinations originales moins prisées. Ainsi, dans le Nord-ouest du pays, la région de Salta regorge de paysages époustouflants. C’est le point de départ de nombreuses balades au pied de la Cordillère des Andes, le berceau des cultures indiennes quechua, collas et aymara. C'est aussi la mythique région des hauts plateaux, des volcans enneigés, et du « fameux train des nuages ».
Tôt le matin, nous avions pris la route pour Puerto Banderas avant d’embarquer sur notre bateau de croisière à la rencontre des glaciers Upsalla, Spegazzini et Onelli dont la blancheur immaculée tranche avec le bleu turquoise du lac Argentino. Et c’est à Calafate, une grosse bourgade hôtelière aux élégants chalets de bois, que nous avons posé nos bagages pour deux journées de pure émotion.
Vers midi, le bateau accoste dans la baie d'Onelli avant de déverser son flot de passagers pour une balade à travers bois jusqu’au lac du même nom. Constellé d'icebergs détachés du Perito Moreno, il ressemble à un puzzle géant qu’un enfant aurait disloqué d’un revers de la main. Dans ce sanctuaire naturel, l’homme s’est construit un réseau discret de miradors et de passerelles afin de pouvoir admirer le colosse sans conséquence pour l’environnement.
Le lendemain, nous prenons l’avion pour Ushuaïa. Blottie aux pieds de hautes montagnes hérissées d’hêtres de Magellan, cette ancienne colonie d’aventuriers, capitale de la Terre de feu, se dispute avec une bourgade chilienne le titre de « ville la plus australe de la planète ». Du coup, des hordes de touristes s’y pressent en toute saison pour goûter aux charmes de ce petit coin du bout du monde où la nature dicte sa loi. Après avoir traversé le Canal Beagle à bord d’un catamaran et rempli nos poumons d’un air vivifiant, nous nous retrouvons au chaud dans le musée du bout du monde où sont exposés documents d’archives, photos défraîchies et objets ayant appartenus aux premiers colons.
275 cascades
Deux jours que nous sommes là et nous voilà déjà sur le départ avec cette fois une balade aux antipodes de la Patagonie. Et c’est à des milliers de kilomètres de là, dans le Nord-est du pays, que notre guide nous a fixé rendez-vous. Avec leurs 275 cascades formant un front de 2,5 kilomètres, les chutes d’Iguazu restent l’un des atouts majeurs du pays. Ici, le contraste avec les territoires du sud est saisissant. Nul besoin de vestes polaires, ni de grosses chaussures de marche. La moiteur tropicale impose la chemise hawaïenne, le bermuda et la paire de tongues.
Des chutes de toute beauté !
« On contemple les chutes du côté brésilien et on les vit du côté argentin », a-t-on coutume de dire ici non sans une pointe de chauvinisme. Sur la partie supérieure du site, les chutes Bosetti, et Mbiguá rivalisent de beauté dans leur écrin luxuriant et leur épais manteau vaporeux, alors qu’en contre-bas, les chutes Dos Hermanas et l'Île San Martín font le bonheur des amateurs de sensations fortes en s’approchant au plus près des chutes à bord de robustes zodiacs. Mais c’est sans doute à la Garganta del Diablo (Gorge du Diable) que l’on peut mesurer toute la splendeur et la puissance de ces monstres déversant jusqu'à six millions de litres d'eau par seconde. Côté brésilien, les passerelles érigées sur les hauteurs des chutes de Santa Maria permettent d’embrasser d’un regard l'ensemble des cascades. Mieux vaut donc garder en poche son passeport afin de profiter au mieux du spectacle de part et d’autre de la frontière.
Buenos Aires
En début d'après-midi, nous reprenons l‘avion pour Buenos Aires afin d’assister en soirée à un dîner-spectacle de tango. Notre dernier jour sera consacré à la visite des plus beaux quartiers de la ville: San Telmo et son marché dominical d’antiquaires, la Boca et ses typiques maisons colorées, la Recoleta et son Père Lachaise argentin où repose Eva Perone, l’icône de tout un peuple, et enfin le quartier de Palermo connu pour son parc et ses vertes allées. Pas de grasse matinée donc en cette fin de séjour mais un bain de foule et de filles endimanchées prêtes à virevolter sur des airs de tango. Buenos Aires est considérée comme l’une des plus attractives au monde. Raison pour laquelle deux jours sont nécessaires à sa découverte.
A faire aussi
Les sites naturels les plus connus laissent bien souvent dans l'ombre des destinations originales moins prisées. Ainsi, dans le Nord-ouest du pays, la région de Salta regorge de paysages époustouflants. C’est le point de départ de nombreuses balades au pied de la Cordillère des Andes, le berceau des cultures indiennes quechua, collas et aymara. C'est aussi la mythique région des hauts plateaux, des volcans enneigés, et du « fameux train des nuages ».
Novembre 2012
Par Cedric Evrard