Au pays des seigneurs de l’Arctique
Chaque année, à l’automne, l’une des plus grandes populations d’ours polaires au monde se retrouve sur la côte de la baie d’Hudson afin de chasser le phoque. La ville de Churchill, dans le Manitoba, se trouve justement le long du parcours saisonnier suivi par les ours.
Limite de l’Arctique
Des rues tracées au cordeau, arpentées par des 4x4 au moteur vrombissant. Des restaurants d’où s’échappent une odeur diffuse de viande grillée et de bière. Churchill, située à la limite de l’Arctique, est ce genre de petite ville typique que l’on rencontre dans les vastes plaines d’Amérique du Nord.
Une bourgade paisible d’un petit millier d’habitants, presque ordinaire s’il n’y avait, aux premiers jours de l’automne, ce ballet incessant d’avions bondés en provenance de Winnipeg, la capitale située à 1000 km plus au Sud. A leur bord, des centaines de touristes, anxieux et excités, à l’idée de rencontrer le «seigneur de l’Arctique», ainsi surnommé pour son imposante stature dont la couleur crème tranche avec la blancheur éblouissante de sa banquise arctique.
15000 individus au Canada
C’est que Churchill peut se targuer d’être l’un des rares endroits au monde où l’on peut observer à l’état sauvage le plus gros carnivore terrestre - ils seraient 15000 individus au Canada - principalement entre octobre et novembre. C’est en effet à cette période qu’il quitte son habitat d’été sur la toundra afin de retourner à son territoire de chasse.
Il attend alors que la glace se forme pour combler son besoin de nourriture en chassant le phoque annelé sur l’étendue gelée de la côte ouest de la baie d’Hudson dont les eaux sont plus riches en nourriture que les eaux profondes du bassin polaire. Une aubaine pour leurs prédateurs qui en imposent par leurs mensurations.
Peur de rien
Un mâle adulte pèse habituellement plus de 400 kg. Il n’a peur de rien et s’avère très curieux, un cocktail détonant qui poussent les autorités à appliquer des consignes de sécurité draconiennes au sein et aux abords de la ville. Il n’est pas rare en effet, même dans cet environnement patrouillé, de voir l’un ou l’autre individu rôder à deux pas des habitations. Des panneaux, d’un vert intense, sur lesquels il est indiqué «Polar bear alert» sont là pour le rappeler. Mieux vaut donc éviter les balades en solitaire, le nez au vent et l’appareil photo en bandoulière. Ici, qu’on se le dise, c’est le territoire des ours!
Certes, il y a bien l’un ou l’autre accident, que les vieux briscards aiment conter aux touristes, en y ajoutant quelques frissons au gré des mousses offertes chez Gypsy’s bakery, le café-restaurant incontournable de Churchill. Mais les rencontres fatales sont rares. Les ours préférant éviter la confrontation.
Musée esquimau
Le séjour à Churchill débute habituellement par une visite au bureau de poste afin de faire apposer sur son passeport une estampe-souvenir, quoique non officielle, d’un ours polaire. A deux pas de là se trouve le musée esquimau de la ville qui abrite une collection d’objets divers, de renommée internationale, incluant des artefacts et des sculptures inuit considérées comme étant parmi les plus belles et les plus anciennes au monde.
Miss Peggy
En voyage organisé, la visite du fort Princes de Galles, symbole de la rivalité des Français et des Anglais au 16e Siècle, est inscrite au programme. Tout comme celle, plus anecdotique, de la carcasse de Miss Peggy, un avion cargo surnommé ainsi pour avoir transporté une cargaison de porcs et qui s’écrasa en 1979 sur les rochers, ne faisant miraculeusement aucune victime. L’avion, en tout cas ce qu’il en reste, est accessible par une route scénique au départ de la ville ou de l’aéroport. Mieux vaut toutefois y aller accompagné afin d’éviter toute rencontre fortuite.
Face à face
Voilà de quoi combler une première journée de visite avant de savourer un repos bien mérité autour d’un bon repas dans l’un des restaurants de la ville dont les murs sont constellés d’illustrations défraîchies, de sculptures d’ours et de trophées de chasse. Le lendemain, c’est le grand jour, celui que l’on attend, celui dont on a rêvé. C’est le départ, en navette organisée, pour le terminal des buggys, des véhicules de toundra conçus sur place et équipés de roues surdimensionnées qui permettent d’approcher l’ours en toute sécurité et de se déplacer rapidement sur la neige et la glace.
Des roues sur lesquelles l’animal prend souvent appui, en se dressant sur ses membres postérieurs, atteignant parfois une hauteur de plus de trois mètres, pour renifler l’odeur des sandwichs frais que l’on sert aux touristes en guise de collation.
Renard, arlequins et harfang
Certainement le meilleur moyen d’approcher de tout, tout près, confortablement installé autour d’une tasse de café, l’ours polaire dans un décor de toundra où les lichens et les mousses dominent les paysages parsemés d’arbustes balayés par le vent. C’est aussi l’occasion d’apercevoir d’autres espèces telles que le lapin et le renard arctique ou encore le harfang des neiges et des arlequins plongeurs. Et pour les plus fortunés, il reste la balade en hélicoptère ou en véhicules privés. Quelque soit l’option choisie, amateurs de nature et de sensations fortes seront à coups sûrs comblés par un séjour à Churchill. Dépaysement garanti!
Des rues tracées au cordeau, arpentées par des 4x4 au moteur vrombissant. Des restaurants d’où s’échappent une odeur diffuse de viande grillée et de bière. Churchill, située à la limite de l’Arctique, est ce genre de petite ville typique que l’on rencontre dans les vastes plaines d’Amérique du Nord.
Une bourgade paisible d’un petit millier d’habitants, presque ordinaire s’il n’y avait, aux premiers jours de l’automne, ce ballet incessant d’avions bondés en provenance de Winnipeg, la capitale située à 1000 km plus au Sud. A leur bord, des centaines de touristes, anxieux et excités, à l’idée de rencontrer le «seigneur de l’Arctique», ainsi surnommé pour son imposante stature dont la couleur crème tranche avec la blancheur éblouissante de sa banquise arctique.
15000 individus au Canada
C’est que Churchill peut se targuer d’être l’un des rares endroits au monde où l’on peut observer à l’état sauvage le plus gros carnivore terrestre - ils seraient 15000 individus au Canada - principalement entre octobre et novembre. C’est en effet à cette période qu’il quitte son habitat d’été sur la toundra afin de retourner à son territoire de chasse.
Il attend alors que la glace se forme pour combler son besoin de nourriture en chassant le phoque annelé sur l’étendue gelée de la côte ouest de la baie d’Hudson dont les eaux sont plus riches en nourriture que les eaux profondes du bassin polaire. Une aubaine pour leurs prédateurs qui en imposent par leurs mensurations.
Peur de rien
Un mâle adulte pèse habituellement plus de 400 kg. Il n’a peur de rien et s’avère très curieux, un cocktail détonant qui poussent les autorités à appliquer des consignes de sécurité draconiennes au sein et aux abords de la ville. Il n’est pas rare en effet, même dans cet environnement patrouillé, de voir l’un ou l’autre individu rôder à deux pas des habitations. Des panneaux, d’un vert intense, sur lesquels il est indiqué «Polar bear alert» sont là pour le rappeler. Mieux vaut donc éviter les balades en solitaire, le nez au vent et l’appareil photo en bandoulière. Ici, qu’on se le dise, c’est le territoire des ours!
Certes, il y a bien l’un ou l’autre accident, que les vieux briscards aiment conter aux touristes, en y ajoutant quelques frissons au gré des mousses offertes chez Gypsy’s bakery, le café-restaurant incontournable de Churchill. Mais les rencontres fatales sont rares. Les ours préférant éviter la confrontation.
Musée esquimau
Le séjour à Churchill débute habituellement par une visite au bureau de poste afin de faire apposer sur son passeport une estampe-souvenir, quoique non officielle, d’un ours polaire. A deux pas de là se trouve le musée esquimau de la ville qui abrite une collection d’objets divers, de renommée internationale, incluant des artefacts et des sculptures inuit considérées comme étant parmi les plus belles et les plus anciennes au monde.
Miss Peggy
En voyage organisé, la visite du fort Princes de Galles, symbole de la rivalité des Français et des Anglais au 16e Siècle, est inscrite au programme. Tout comme celle, plus anecdotique, de la carcasse de Miss Peggy, un avion cargo surnommé ainsi pour avoir transporté une cargaison de porcs et qui s’écrasa en 1979 sur les rochers, ne faisant miraculeusement aucune victime. L’avion, en tout cas ce qu’il en reste, est accessible par une route scénique au départ de la ville ou de l’aéroport. Mieux vaut toutefois y aller accompagné afin d’éviter toute rencontre fortuite.
Face à face
Voilà de quoi combler une première journée de visite avant de savourer un repos bien mérité autour d’un bon repas dans l’un des restaurants de la ville dont les murs sont constellés d’illustrations défraîchies, de sculptures d’ours et de trophées de chasse. Le lendemain, c’est le grand jour, celui que l’on attend, celui dont on a rêvé. C’est le départ, en navette organisée, pour le terminal des buggys, des véhicules de toundra conçus sur place et équipés de roues surdimensionnées qui permettent d’approcher l’ours en toute sécurité et de se déplacer rapidement sur la neige et la glace.
Des roues sur lesquelles l’animal prend souvent appui, en se dressant sur ses membres postérieurs, atteignant parfois une hauteur de plus de trois mètres, pour renifler l’odeur des sandwichs frais que l’on sert aux touristes en guise de collation.
Renard, arlequins et harfang
Certainement le meilleur moyen d’approcher de tout, tout près, confortablement installé autour d’une tasse de café, l’ours polaire dans un décor de toundra où les lichens et les mousses dominent les paysages parsemés d’arbustes balayés par le vent. C’est aussi l’occasion d’apercevoir d’autres espèces telles que le lapin et le renard arctique ou encore le harfang des neiges et des arlequins plongeurs. Et pour les plus fortunés, il reste la balade en hélicoptère ou en véhicules privés. Quelque soit l’option choisie, amateurs de nature et de sensations fortes seront à coups sûrs comblés par un séjour à Churchill. Dépaysement garanti!
Octobre 2012
Par Cedric Evrard