A La Une


Époustouflant Wallace Chan

La Biennale des Antiquaires a réservé cette année une belle surprise à ses visiteurs. Installé dans l’allée des grands joailliers, l’espace Wallace Chan ne désemplit pas. Époustouflant Wallace Chan ! Des bijoux ? Non, des sculptures, des objets d’art, des joyaux d’une couronne encore inconnue. Des messages du ciel.

Une reconnaissance internationale


Né à Hong Kong, sculpteur depuis plus de trente ans, Wallace Chan s’est mis à sculpter les gemmes et le jade dès 2001, séduit par leurs innombrables nuances et jeux de lumière. Rapidement il invente et fait breveter ses méthodes de taille. Connu pour son audace et sa créativité, il reçoit un vibrant hommage dans les conférences et salons professionnels, comme aux États-Unis et à Pékin, ou encore à Moscou où il obtient un prix de design prestigieux. Au salon de Bâle en 2007, il présente ses révolutionnaires bijoux en titane. Les musées, galeries et mécènes le sollicitent dans tous les pays, tout comme Sotheby’s et Christie’s. A la Biennale pour la première fois, il s’est fait connaître à Paris.



Gemmes rarissimes


Les bijoux de Wallace Chan surprennent d’emblée par leur taille gigantesque, broche papillon Painted Lady qui étend ses larges ailes sur une épaule, colliers Great Wall, Drop in the Ocean ou Infinity of Eyes, sertis de pierres de centre de plusieurs dizaines de carats, aigue-marine (320 carats ) pure comme un ciel, tanzanite veloutée comme un saphir du Cachemire, alexandrite œil de chat (45 carats) d’une qualité unique, diamants de couleurs rares ou autres pierres limpides comme des diamants. Et en vedette le jade impérial d’un beau vert émeraude. Dans la Chine ancienne, le jade était un trésor. Le jade blanc, rare et pur, était plus précieux que le diamant, et réservé à l’empereur. Wallace Chan nous a éblouis à la Biennale avec un merveilleux collier de jade blanc de plusieurs dizaines de millions d’euros. Les connaisseurs ont apprécié…



L’esthète inventeur


Mais la surprise ne s’arrête pas là ! La facture des bijoux est exceptionnelle, Wallace Chan a inventé et breveté une taille, la « Wallace cut » qui joue avec la réfraction de la lumière sur toutes les facettes de la pierre, en utilisant la technique du camée, de l’intaille et du facettage. Novateur également et breveté, le traitement du jade par polissage et affinage, qui donne à la pierre une transparence lumineuse optimale. Autre invention, les bijoux sont réalisés en titane, une petite révolution dans le monde de la joaillerie où ce métal dur est réputé difficile à travailler. D’un poids équivalent à 1/5 de celui de l’or, le titane permet de faire des bijoux légers. Mais la dureté du métal n’empêche pas quelques prouesses, par exemple les pattes et le corps des insectes sont entièrement ciselés d’un fin duvet.



Un pont entre le ciel et la terre


Wallace Chan se veut avant tout un messager de la culture et des légendes chinoises, et ses bijoux suivent le « Chemin de l’illumination », là où l’Art et le Zen se rencontrent. Dans un pays comme la Chine, où les objets sont chargé de sens et de légendes, sont un pont entre le ciel et la terre, l’esthète philosophe a sculpté ses bijoux comme un hommage céleste : la cigale incarne le zen, par homophonie en chinois ; le dragon, symbole adulé de chance et de puissance transmet, dans la broche Inheritance, les valeurs ancestrales (une pierre de jade) à son fils le petit dragon ; le collier Eyes of Infinity s’orne de deux scorpions, qui voient à l’infini grâce à leurs douze yeux, et incarnent la robustesse. Chaque bijou raconte une histoire, dit Wallace Chan, chacun est message, un symbole. Et chaque gemme renferme une forme, encore invisible avant sa taille, mais que le joaillier observateur et un peu magicien va exhumer : « Délimiter le spirituel par la forme a toujours nourri ma créativité» affirme W. Chan. Un collier ? Une broche ? Oui, peut-être, mais on n’y pense même plus. Les bijoux de Wallace Chan se regardent comme on observe un tableau, un objet d’art.


Isabelle Hossenlopp
Janvier 2013
Plus de bijoux Wallace Chan présentés lors de la Biennale parisienne sur notre page Facebook :
www.facebook.com/media/set/?set=a.396376363755173.90729.223180911074720&type=3