Le luxe selon Françoise Montenay et Maureen Chiquet
Françoise Montenay préside la société Chanel en Europe, et Maureen Chiquet, aux États-Unis. Au sein du groupe, ce sont les deux seules femmes du très sérieux "comité des Présidents", qui gère la stratégie mondiale du groupe.
Laurence Benaïm directrice de "Stiletto" leur a demandé quelle était leur définition du luxe.
Laurence Benaïm directrice de "Stiletto" leur a demandé quelle était leur définition du luxe.
Quelle est votre définition suprême du luxe ?
Françoise Montenay :
Le luxe est une forme d'affranchissement. Une capacité à choisir et à profiter de ses choix. Le luxe, c'est un rouge à lèvres dont l'étui ne se raye pas ; c'est le confort de ce que l'on porte, et sa fluidité d'utilisation; c'est à la fois moelleux et moderne, tactile et sans appel.
Le luxe, c'est ce qui rend tout possible : la douceur, le plaisir comme la protection. Par exemple, nous avons mis au point une machine qui répète inlassablement les gestes de femmes : mettre un sac en bandoulière sur l'épaule - ce qu'elles font environ 200 fois par jour - pour modifier le tissage de nos tweeds, afin qu'ils soient plus résistants.
C'est l'envers du luxe, mais c'est comme cela que le luxe fonctionne.
Maureen Chiquet :
Le luxe va au-delà du produit. Plus qu'une représentation à travers un objet, le vrai luxe est une expérience. C'est une émotion, quelque chose qui n'a pas de sens logique, qui se ressent avant de se définir.
Dans les années 80 et 90, le luxe, c'était le badge, la possession. Aujourd'hui, le luxe est lié au sentiment de plénitude qu'il procure. Pour moi le luxe total, ce sont les moments que je passe avec ma famille dans le Lubéron. Là-bas, tout est sensation: la vue des vallées verdoyantes, l'odeur de la lavande, le chant des cigales... Il vient toujours un moment où j'ai besoin de replonger dans cette beauté.
Ceci me fait penser à ce que Coco Chanel disait: "Une chose ne devient luxueuse qu'à partir du moment où l'on peut à la rigueur s'en passer, mais dont on ne se passe pas."
Propos recueillis par Laurence Benaïm pour "Stiletto"
Françoise Montenay :
Le luxe est une forme d'affranchissement. Une capacité à choisir et à profiter de ses choix. Le luxe, c'est un rouge à lèvres dont l'étui ne se raye pas ; c'est le confort de ce que l'on porte, et sa fluidité d'utilisation; c'est à la fois moelleux et moderne, tactile et sans appel.
Le luxe, c'est ce qui rend tout possible : la douceur, le plaisir comme la protection. Par exemple, nous avons mis au point une machine qui répète inlassablement les gestes de femmes : mettre un sac en bandoulière sur l'épaule - ce qu'elles font environ 200 fois par jour - pour modifier le tissage de nos tweeds, afin qu'ils soient plus résistants.
C'est l'envers du luxe, mais c'est comme cela que le luxe fonctionne.
Maureen Chiquet :
Le luxe va au-delà du produit. Plus qu'une représentation à travers un objet, le vrai luxe est une expérience. C'est une émotion, quelque chose qui n'a pas de sens logique, qui se ressent avant de se définir.
Dans les années 80 et 90, le luxe, c'était le badge, la possession. Aujourd'hui, le luxe est lié au sentiment de plénitude qu'il procure. Pour moi le luxe total, ce sont les moments que je passe avec ma famille dans le Lubéron. Là-bas, tout est sensation: la vue des vallées verdoyantes, l'odeur de la lavande, le chant des cigales... Il vient toujours un moment où j'ai besoin de replonger dans cette beauté.
Ceci me fait penser à ce que Coco Chanel disait: "Une chose ne devient luxueuse qu'à partir du moment où l'on peut à la rigueur s'en passer, mais dont on ne se passe pas."
Propos recueillis par Laurence Benaïm pour "Stiletto"
Juin 2005