Bruges à l’heure contemporaine
Dans cet écrin classé au patrimoine mondial de l’Unesco, l’art contemporain trouve sa place le temps d’une exposition temporaire -Triennale Bruges 2015 - qui donne rendez-vous avec l’art moderne à chaque coin de rue ou de canal !
Bruges éternelle où l'eau et les canaux irriguent la ville et l'imaginaire
Une triennale inattendue
Témoin des mystères du Moyen-Age et des splendeurs de l’époque bourguignonne, Bruges est une ville à la notoriété mondiale depuis des siècles.
Difficile de ne pas avoir en tête une représentation précise de Bruges tant la ville est iconique, forte de son riche passé qui fut triomphant du 13ème jusqu’au 15ème siècle, le siècle d’or de la ville.
La triennale d’art contemporain et d’architecture Bruges 2015, par le frais courant d’air d’inspiration moderne qu’elle fait souffler, apporte une note insolite dans ce décor magnifique tout autant que marqué du sceau du passé.
Bruges marie passé et présent à travers le thème de l'urbanisation
Un thème inspiré de la réalité
Interpellés par cette célébrité internationale qui se traduit par un flot très conséquent de visiteurs venant du monde entier avec pas moins de 5 millions de touristes par an, les curateurs de cette manifestation ont choisi de dépasser la réalité par l’imaginaire, d’extrapoler au-delà des faits en donnant carte blanche à la création autour d’un possible que l’on peut aisément appréhender : « que se passerait-il si une ville historique préservée comme Bruges devenait soudain une mégalopole ? Qu’adviendrait-il si ces 5 millions de visiteurs décidaient d’y rester et d’y vivre ? »
Chongqing-2009 -Tracey Sneling.( City Hall)
La triennale s’inspire de deux fictions qui sont mises en contraste : d’une part l’image statique de Bruges en tant que ville médiévale préservée, qui a été restaurée et conservée surtout depuis le 19ème siècle, et d’autre part, le concept dynamique de mégalopole du 21ème siècle.
Avec, pour ce dernier, un aspect tangible et terriblement d’actualité qui lui confère une dimension universelle ; les villes du monde ne cessent de grandir. Depuis 2007, plus de 60 % de la population mondiale vit dans des mégalopoles, une tendance qui s’amplifie continuellement.
Parcours artistique
Pavel Büchler Annunciation2014- Art Collection du Concertgebouw
Il s’agit d’un essai de réflexion, mais aussi d’un moteur pour la recherche artistique sur l’urbanisme et l’identité. Dix-huit artistes internationaux se sont penchés sur ce sujet critique et ont chacun proposé une œuvre ou une intervention dans un lieu public témoignant via leur propre langage, de la façon dont ils ont imaginé des solutions dans différents domaines : circulation, architecture, lieux de repos….
Copyright Tracey Sneling
« Bruges est un grand village et les habitants pensent et se comportent comme des villageois » lance Veerle De Sutter directeur de la galerie 44, un véritable petit temple dédié à la photographie contemporaine. On y expose « Fiction », une série de Pilip Dujardin succédant aux photos de Bert Danckaert avec la série « Simple présent » sur le thème de la vacuité du voyage.
Nathan Coley - A Place beyond belief, Copyright Sarah Bauwens
Les résidents auront été les premiers surpris, charmés, interpellés par les œuvres que l’on découvre le nez au vent, qu’elles soient plongées dans les eaux d’un des nombreux canaux de Bruges, perchées dans les arbres et irriguant de modernité les artères et les venelles de la ville.
Undercurrent du collectif d'artistes HeHe.
Outdoor et indoor
Dès la gare, le point de contrôle « The Passage Room » imaginé par Daniel Dewael met le visiteur dans la posture du nouveau venu avec ce conteneur, réminiscence de l’île new-yorkaise de Ellis Island par où ont transité des milliers de migrants.
The Passage Room- Daniel Dewael.
Pour cette triennale, l’eau, qui a été la clé de la richesse brugeoise, est le cadre de l’installation « Cataract Gorge » de Romy Archituv au niveau de la dernière écluse où l’eau coule encore vers la mer du Nord. Avec « Canal Swimmer’ s Club », le collectif d’architectes japonais Atelier Bow-Wow fait flotter sur les canaux sa sculpture plate-forme, curieux de voir comment les passants s’empareront des lieux.
Canal Swimmer's Club - Atelier Bow-Wow
Sur le quai au bord de l’eau, le studio d’architectes indiens Mumbai a posté « Bridge by the canal » qui fait lien, certes, mais d’une manière différente et se réfère aussi, dans sa simplicité porteuse de rêves et de souvenirs au Ponte Vecchio de Florence ou au pont Rialto de Venise, qui furent à la fois pont, marché et habitations. Surprenantes encore, les cabanes suspendues dans les arbres des jardins du béguinage selon le désir du japonais Tadashi Kawamata.
Tree Huts in Bruges.Tadashi Kawamata.
Parcours inspirant
Trois « archipels » ont été définis au sud, au centre, au nord de la ville. Les œuvres y sont à découvrir en plein air mais aussi dans des lieux d’exposition puisque trois expositions intérieures approfondissent la notion de « ville » et les divers aspects de l’urbanisation. A ne pas manquer dans des lieux qui n’accueillent habituellement pas ce genre de démonstration d’art.
Undercurrent du collectif d'artistes HeHe.
A pied ou en bicyclette, cette découverte inédite de Bruges ponctue jusqu'au 18 octobre, le circuit classique et intemporel qui mérite, ô combien, l’intérêt : musée Groeninge pour admirer les peintres primitifs flamands, Hôpital Saint-Jean où l’on peut contempler entre autres 6 peintures de Hans Memling.
Vertically Integrated Socialism - Nicolas Grenier-(au Grand Séminaire)
Dans un tout autre esprit, il est bon de s’offrir un spectacle au Concertgebouw de Bruges. Ce centre international pour la musique et les arts, constitue un nouveau pôle d’éclat pour cette ville étonnante qui a su captiver l’attention, à la fois dans le domaine de l’économie et de l’art, durant des centaines d’années.
Concertgebouw de Bruges
December Dance (du 2 au 13 décembre) constitue un rendez-vous important pour tous les amoureux de chorégraphie contemporaine. L’édition 2015 concoctée par l’artiste et le performer Jan Fabre permettra de découvrir des artistes (ex)collaborateurs qui, forts de cette inspiration, montreront des créations nourries d’énergie et d’imagination.
Toute la saison 2015-2016, dans l’esprit de « Triennale Brugge 2015 », s’intéressera à l’importance de la migration dans l’art, libre et féconde.
Une triennale inattendue
Témoin des mystères du Moyen-Age et des splendeurs de l’époque bourguignonne, Bruges est une ville à la notoriété mondiale depuis des siècles.
Difficile de ne pas avoir en tête une représentation précise de Bruges tant la ville est iconique, forte de son riche passé qui fut triomphant du 13ème jusqu’au 15ème siècle, le siècle d’or de la ville.
La triennale d’art contemporain et d’architecture Bruges 2015, par le frais courant d’air d’inspiration moderne qu’elle fait souffler, apporte une note insolite dans ce décor magnifique tout autant que marqué du sceau du passé.
Bruges marie passé et présent à travers le thème de l'urbanisation
Un thème inspiré de la réalité
Interpellés par cette célébrité internationale qui se traduit par un flot très conséquent de visiteurs venant du monde entier avec pas moins de 5 millions de touristes par an, les curateurs de cette manifestation ont choisi de dépasser la réalité par l’imaginaire, d’extrapoler au-delà des faits en donnant carte blanche à la création autour d’un possible que l’on peut aisément appréhender : « que se passerait-il si une ville historique préservée comme Bruges devenait soudain une mégalopole ? Qu’adviendrait-il si ces 5 millions de visiteurs décidaient d’y rester et d’y vivre ? »
Chongqing-2009 -Tracey Sneling.( City Hall)
La triennale s’inspire de deux fictions qui sont mises en contraste : d’une part l’image statique de Bruges en tant que ville médiévale préservée, qui a été restaurée et conservée surtout depuis le 19ème siècle, et d’autre part, le concept dynamique de mégalopole du 21ème siècle.
Avec, pour ce dernier, un aspect tangible et terriblement d’actualité qui lui confère une dimension universelle ; les villes du monde ne cessent de grandir. Depuis 2007, plus de 60 % de la population mondiale vit dans des mégalopoles, une tendance qui s’amplifie continuellement.
Parcours artistique
Pavel Büchler Annunciation2014- Art Collection du Concertgebouw
Il s’agit d’un essai de réflexion, mais aussi d’un moteur pour la recherche artistique sur l’urbanisme et l’identité. Dix-huit artistes internationaux se sont penchés sur ce sujet critique et ont chacun proposé une œuvre ou une intervention dans un lieu public témoignant via leur propre langage, de la façon dont ils ont imaginé des solutions dans différents domaines : circulation, architecture, lieux de repos….
Copyright Tracey Sneling
« Bruges est un grand village et les habitants pensent et se comportent comme des villageois » lance Veerle De Sutter directeur de la galerie 44, un véritable petit temple dédié à la photographie contemporaine. On y expose « Fiction », une série de Pilip Dujardin succédant aux photos de Bert Danckaert avec la série « Simple présent » sur le thème de la vacuité du voyage.
Nathan Coley - A Place beyond belief, Copyright Sarah Bauwens
Les résidents auront été les premiers surpris, charmés, interpellés par les œuvres que l’on découvre le nez au vent, qu’elles soient plongées dans les eaux d’un des nombreux canaux de Bruges, perchées dans les arbres et irriguant de modernité les artères et les venelles de la ville.
Undercurrent du collectif d'artistes HeHe.
Outdoor et indoor
Dès la gare, le point de contrôle « The Passage Room » imaginé par Daniel Dewael met le visiteur dans la posture du nouveau venu avec ce conteneur, réminiscence de l’île new-yorkaise de Ellis Island par où ont transité des milliers de migrants.
The Passage Room- Daniel Dewael.
Pour cette triennale, l’eau, qui a été la clé de la richesse brugeoise, est le cadre de l’installation « Cataract Gorge » de Romy Archituv au niveau de la dernière écluse où l’eau coule encore vers la mer du Nord. Avec « Canal Swimmer’ s Club », le collectif d’architectes japonais Atelier Bow-Wow fait flotter sur les canaux sa sculpture plate-forme, curieux de voir comment les passants s’empareront des lieux.
Canal Swimmer's Club - Atelier Bow-Wow
Sur le quai au bord de l’eau, le studio d’architectes indiens Mumbai a posté « Bridge by the canal » qui fait lien, certes, mais d’une manière différente et se réfère aussi, dans sa simplicité porteuse de rêves et de souvenirs au Ponte Vecchio de Florence ou au pont Rialto de Venise, qui furent à la fois pont, marché et habitations. Surprenantes encore, les cabanes suspendues dans les arbres des jardins du béguinage selon le désir du japonais Tadashi Kawamata.
Tree Huts in Bruges.Tadashi Kawamata.
Parcours inspirant
Trois « archipels » ont été définis au sud, au centre, au nord de la ville. Les œuvres y sont à découvrir en plein air mais aussi dans des lieux d’exposition puisque trois expositions intérieures approfondissent la notion de « ville » et les divers aspects de l’urbanisation. A ne pas manquer dans des lieux qui n’accueillent habituellement pas ce genre de démonstration d’art.
Undercurrent du collectif d'artistes HeHe.
A pied ou en bicyclette, cette découverte inédite de Bruges ponctue jusqu'au 18 octobre, le circuit classique et intemporel qui mérite, ô combien, l’intérêt : musée Groeninge pour admirer les peintres primitifs flamands, Hôpital Saint-Jean où l’on peut contempler entre autres 6 peintures de Hans Memling.
Vertically Integrated Socialism - Nicolas Grenier-(au Grand Séminaire)
Dans un tout autre esprit, il est bon de s’offrir un spectacle au Concertgebouw de Bruges. Ce centre international pour la musique et les arts, constitue un nouveau pôle d’éclat pour cette ville étonnante qui a su captiver l’attention, à la fois dans le domaine de l’économie et de l’art, durant des centaines d’années.
Concertgebouw de Bruges
December Dance (du 2 au 13 décembre) constitue un rendez-vous important pour tous les amoureux de chorégraphie contemporaine. L’édition 2015 concoctée par l’artiste et le performer Jan Fabre permettra de découvrir des artistes (ex)collaborateurs qui, forts de cette inspiration, montreront des créations nourries d’énergie et d’imagination.
Toute la saison 2015-2016, dans l’esprit de « Triennale Brugge 2015 », s’intéressera à l’importance de la migration dans l’art, libre et féconde.
Septembre 2015
Par Claire CAYLA