Chrysler Crossfire : Le meilleur des mondes
Alliant technologie Mercedes et style Chrysler, le Crossfire version roadster est avant tout un hymne à la passion et un subtil cocktail entre la folie stylistique made in America et la rigueur germanique.
Un subtil cocktail
La guerre des mondes n'aura pas lieu. Extraverti à outrance, le Chrysler Crossfire est un subtil cocktail entre la folie stylistique made in America et la rigueur germanique (mécanique et châssis sont conçus à Stuttgart par Mercedes). Pas de place pour la critique, la silhouette est sublime et les performances de tout premier ordre. Le Crossfire ne passe pas inaperçu : profil râblé et bestial (surtout lorsque l'aileron amovible, à la manière d'une Porsche 911, est déployé...), double sortie d'échappement centrale, ceinture de caisse très marquée mettant en évidence son long capot nervuré et plongeant, ouïes latérales façon squale, roues asymétriques avec de magnifiques jantes en alliage de 18 pouces à l'avant et de 19 pouces à l'arrière.
Reconnaissons à Chrysler le mérite d'avoir produit une vraie voiture plaisir, une auto d'égoïste conçue pour rouler seul ou à deux.
La bonne vieille capote de toile
Alors qu'il dérive du coupé-cabriolet Mercedes SLK première génération, le Crossfire en est resté à la bonne vieille capote de toile, fût-elle électrique. C'est une affaire de goût, nous avouerons notre affection nostalgique pour cette solution délicieusement obsolète. Et surtout économique.
Nous serons moins laudatifs sur la poignée de déblocage de la capote, qui demande une poigne de déménageur transylvanien. L'équipement répond présent au grand complet : contrôle de trajectoire ESP, 4 airbags, sièges en cuir à réglage électrique, climatisation automatique, régulateur de vitesse et radio-CD de 240 watts (hélas dépourvue de chargeur de CD en série). Appuyée sur un large tunnel de transmission habillé d'un plastique imitant l'aluminium (au rendu un peu toc), la planche de bord est quasiment identique à celle de l'ancien roadster Mercedes. Dommage que Chrysler n'ait pas réclamé un intérieur spécifique.
Le V6 s'envole dans les tours
L'ergonomie est remarquable, la position de conduite est parfaite - sauf peut-être pour les grands gabarits - et le petit volant sport est un régal de précision. On notera de nombreux détails flatteurs, comme les compteurs cerclés de chrome. Mais les espaces de rangements sont limités : mis à part un mince filet plaqué contre le tunnel de transmission, une petite boîte à gants et une boîte de rangement sur le tunnel central, il n'y a guère de place à bord ! On ne sait pas où déposer sa veste, si ce n'est dans le coffre, au volume tout juste suffisant pour les bagages de 2 personnes (et encore, à condition de voyager "capoté"). Le moteur, un V6 3,2 l de 218 ch, les trains roulant, la transmission et la boîte auto à 5 rapports proviennent, donc, d'une Mercedes. Est-ce un sacrilège ? Certainement pas, à en croire Jacques Bousquet, directeur général de la marque (voir interview ci-dessous).
Au doigt et à l'œil
Les performances sont largement suffisantes pour se fâcher avec la maréchaussée (0 à 100 km/h en 6,5 secondes et 250 km/h en pointe). Bien qu'il s'agisse d'une propulsion, le Crossfire se laisse conduire au doigt et à l'œil grâce aux assistances électroniques (ABS, ESP).
ESP déconnecté, il convient de rester sur ses gardes lors des mises en appui, en particulier si la chaussée est humide. La boîte automatique manquant hélas de rapidité et de réactivité, mieux vaut sélectionner le mode sport en permanence. Monter ou descendre les vitesses à la volée est alors un plaisir, tant le V6 aime s'envoler dans les tours. Avec ce petit bémol : le niveau sonore est très élevé capote en place, au-delà de 110 km/h. Côté consommation, la bête s'avère assez gourmande en conduite sportive (15 l/100 km).
Et les 218 ch rendent l'envie d'attaquer souvent pressante... En roulant raisonnablement, la consommation moyenne se calera sur un honnête 10,5 l/100 km.
Au final, ce roadster décoiffant séduira davantage les esthètes amoureux de belles carrosseries que les amateurs de sportivité pure et dure.
William Thomas
La guerre des mondes n'aura pas lieu. Extraverti à outrance, le Chrysler Crossfire est un subtil cocktail entre la folie stylistique made in America et la rigueur germanique (mécanique et châssis sont conçus à Stuttgart par Mercedes). Pas de place pour la critique, la silhouette est sublime et les performances de tout premier ordre. Le Crossfire ne passe pas inaperçu : profil râblé et bestial (surtout lorsque l'aileron amovible, à la manière d'une Porsche 911, est déployé...), double sortie d'échappement centrale, ceinture de caisse très marquée mettant en évidence son long capot nervuré et plongeant, ouïes latérales façon squale, roues asymétriques avec de magnifiques jantes en alliage de 18 pouces à l'avant et de 19 pouces à l'arrière.
Reconnaissons à Chrysler le mérite d'avoir produit une vraie voiture plaisir, une auto d'égoïste conçue pour rouler seul ou à deux.
La bonne vieille capote de toile
Alors qu'il dérive du coupé-cabriolet Mercedes SLK première génération, le Crossfire en est resté à la bonne vieille capote de toile, fût-elle électrique. C'est une affaire de goût, nous avouerons notre affection nostalgique pour cette solution délicieusement obsolète. Et surtout économique.
Nous serons moins laudatifs sur la poignée de déblocage de la capote, qui demande une poigne de déménageur transylvanien. L'équipement répond présent au grand complet : contrôle de trajectoire ESP, 4 airbags, sièges en cuir à réglage électrique, climatisation automatique, régulateur de vitesse et radio-CD de 240 watts (hélas dépourvue de chargeur de CD en série). Appuyée sur un large tunnel de transmission habillé d'un plastique imitant l'aluminium (au rendu un peu toc), la planche de bord est quasiment identique à celle de l'ancien roadster Mercedes. Dommage que Chrysler n'ait pas réclamé un intérieur spécifique.
Le V6 s'envole dans les tours
L'ergonomie est remarquable, la position de conduite est parfaite - sauf peut-être pour les grands gabarits - et le petit volant sport est un régal de précision. On notera de nombreux détails flatteurs, comme les compteurs cerclés de chrome. Mais les espaces de rangements sont limités : mis à part un mince filet plaqué contre le tunnel de transmission, une petite boîte à gants et une boîte de rangement sur le tunnel central, il n'y a guère de place à bord ! On ne sait pas où déposer sa veste, si ce n'est dans le coffre, au volume tout juste suffisant pour les bagages de 2 personnes (et encore, à condition de voyager "capoté"). Le moteur, un V6 3,2 l de 218 ch, les trains roulant, la transmission et la boîte auto à 5 rapports proviennent, donc, d'une Mercedes. Est-ce un sacrilège ? Certainement pas, à en croire Jacques Bousquet, directeur général de la marque (voir interview ci-dessous).
Au doigt et à l'œil
Les performances sont largement suffisantes pour se fâcher avec la maréchaussée (0 à 100 km/h en 6,5 secondes et 250 km/h en pointe). Bien qu'il s'agisse d'une propulsion, le Crossfire se laisse conduire au doigt et à l'œil grâce aux assistances électroniques (ABS, ESP).
ESP déconnecté, il convient de rester sur ses gardes lors des mises en appui, en particulier si la chaussée est humide. La boîte automatique manquant hélas de rapidité et de réactivité, mieux vaut sélectionner le mode sport en permanence. Monter ou descendre les vitesses à la volée est alors un plaisir, tant le V6 aime s'envoler dans les tours. Avec ce petit bémol : le niveau sonore est très élevé capote en place, au-delà de 110 km/h. Côté consommation, la bête s'avère assez gourmande en conduite sportive (15 l/100 km).
Et les 218 ch rendent l'envie d'attaquer souvent pressante... En roulant raisonnablement, la consommation moyenne se calera sur un honnête 10,5 l/100 km.
Au final, ce roadster décoiffant séduira davantage les esthètes amoureux de belles carrosseries que les amateurs de sportivité pure et dure.
William Thomas
Cet article est paru dans Demeures & Châteaux |
www.demeuresetchateaux.fr |
Novembre 2005