Mercedes CLS : A la belle étoile
La concurrence avait cru à un coup de bluff. Jamais Mercedes n'oserait lancer la fabrication en série de cet ovni, trop novateur pour être honnête.
Et pourtant, à Stuttgart, la fée marketing a permis que ce rêve de designer devienne réalité. Présentée voilà tout juste un an, la CLS est déjà un classique.
Et pourtant, à Stuttgart, la fée marketing a permis que ce rêve de designer devienne réalité. Présentée voilà tout juste un an, la CLS est déjà un classique.
Le pari était loin d'être gagné
Le pari était loin d'être gagné, tant les origines de la belle semblaient bâtardes au sein de la gamme Mercedes.
Prenez une plate-forme de berline Classe E, étirez-la en longueur façon limousine Classe S, dotez-la d'un profil de Coupé CL et vous obtiendrez un coupé-4 portes (sic), doté de quatre places seulement mais pourvu d'un coffre de familiale ! A qui s'adresse la CLS ? A tous ceux - et ils sont de plus en plus nombreux à travers le monde - qui en ont assez des berlines quatre portes classiques, mais qui n'ont pas besoin d'un monospace ni envie d'un 4x4.
Reste la solution du coupé ou du cabriolet, mais personne n'est obligé d'aimer les voitures à deux portes, qui par définition présentent un accès délicat aux places arrière. Renault avait tenté à sa manière un engin répondant à ces critères. Ce fut l'éphémère Avantime, croisement de monospace et de coupé, affublé de gigantesques portes latérales. Le concept était astucieux mais le style discutable, et la froideur de la clientèle a eu raison de ce modèle en moins de deux ans.
Unanimité autour de sa plastique
Mercedes n'est pas tombé dans ce piège stylistique. Au contraire. Les lignes de la CLS sont un chef-d'œuvre. Voilà probablement la seule auto de la production mondiale qui suscite l'unanimité autour de sa plastique.
La délicate courbure de son pavillon renvoie en écho à la nervure de la ceinture de caisse. La surface vitrée, réduite à son strict minimum, donne à cette voiture longue de 4,91 mètres un profil râblé, élégamment souligné par les courbures du dessin de la poupe.
Contrairement à ce que sa faible hauteur (1,40 m) laisse penser, la CLS est très habitable, même pour quatre adultes. A l'avant comme à l'arrière, la garde au toit est tout à fait convenable, et la place pour les jambes ne manque pas. Tout juste pourra-t-on lui reprocher un léger sentiment de confinement, dû à l'étroitesse des fenêtres.
A mettre entre toutes les mains
Positionnée en haut de gamme, la CLS ne reçoit que de nobles motorisations : deux V8 essence bien connus chez Mercedes (500 et 55 AMG), un V6 essence de 3,5 litres, objet de cet essai, auquel vient de s'adjoindre un V6 3,2 l diesel qui devrait permettre aux chiffres de vente de s'envoler sur notre marché. Le 3,5 litres de la 272 ch nous a paru très convaincant. Sa boîte automatique à 7 rapports est un régal de douceur, même si l'ensemble se révèle décevant au chapitre consommation, avec 13 litres en moyenne aux 100 kilomètres. En conduite raisonnable bien sûr.
Agile grâce à son châssis très sain, la CLS est à mettre entre toutes les mains. Car les multiples béquilles électroniques dont elle est dotée sauront remettre dans le droit chemin les ardeurs des pilotes présomptueux.
Le silence est bien sûr total, même à vive allure sur autoroute. Alors, sans faute, la CLS ? Non, ce ne serait pas drôle. Permettez-nous de jeter aux orties le vrai-faux bois de la planche de bord, franchement indigne d'une auto vendue à partir de 58.600 €. Ensuite, il semble que designers et ingénieurs n'aient pas réussi à se mettre d'accord sur l'emplacement du rétroviseur extérieur côté conducteur, qui masque dangereusement la vision de trois-quarts vers l'avant. Ce qui est pour le moins fâcheux à l'approche d'une intersection...
Mais ne boudons pas notre plaisir, ce coupé-4 portes nous rappelle que l'automobile peut rester un plaisir.
Le pari était loin d'être gagné, tant les origines de la belle semblaient bâtardes au sein de la gamme Mercedes.
Prenez une plate-forme de berline Classe E, étirez-la en longueur façon limousine Classe S, dotez-la d'un profil de Coupé CL et vous obtiendrez un coupé-4 portes (sic), doté de quatre places seulement mais pourvu d'un coffre de familiale ! A qui s'adresse la CLS ? A tous ceux - et ils sont de plus en plus nombreux à travers le monde - qui en ont assez des berlines quatre portes classiques, mais qui n'ont pas besoin d'un monospace ni envie d'un 4x4.
Reste la solution du coupé ou du cabriolet, mais personne n'est obligé d'aimer les voitures à deux portes, qui par définition présentent un accès délicat aux places arrière. Renault avait tenté à sa manière un engin répondant à ces critères. Ce fut l'éphémère Avantime, croisement de monospace et de coupé, affublé de gigantesques portes latérales. Le concept était astucieux mais le style discutable, et la froideur de la clientèle a eu raison de ce modèle en moins de deux ans.
Unanimité autour de sa plastique
Mercedes n'est pas tombé dans ce piège stylistique. Au contraire. Les lignes de la CLS sont un chef-d'œuvre. Voilà probablement la seule auto de la production mondiale qui suscite l'unanimité autour de sa plastique.
La délicate courbure de son pavillon renvoie en écho à la nervure de la ceinture de caisse. La surface vitrée, réduite à son strict minimum, donne à cette voiture longue de 4,91 mètres un profil râblé, élégamment souligné par les courbures du dessin de la poupe.
Contrairement à ce que sa faible hauteur (1,40 m) laisse penser, la CLS est très habitable, même pour quatre adultes. A l'avant comme à l'arrière, la garde au toit est tout à fait convenable, et la place pour les jambes ne manque pas. Tout juste pourra-t-on lui reprocher un léger sentiment de confinement, dû à l'étroitesse des fenêtres.
A mettre entre toutes les mains
Positionnée en haut de gamme, la CLS ne reçoit que de nobles motorisations : deux V8 essence bien connus chez Mercedes (500 et 55 AMG), un V6 essence de 3,5 litres, objet de cet essai, auquel vient de s'adjoindre un V6 3,2 l diesel qui devrait permettre aux chiffres de vente de s'envoler sur notre marché. Le 3,5 litres de la 272 ch nous a paru très convaincant. Sa boîte automatique à 7 rapports est un régal de douceur, même si l'ensemble se révèle décevant au chapitre consommation, avec 13 litres en moyenne aux 100 kilomètres. En conduite raisonnable bien sûr.
Agile grâce à son châssis très sain, la CLS est à mettre entre toutes les mains. Car les multiples béquilles électroniques dont elle est dotée sauront remettre dans le droit chemin les ardeurs des pilotes présomptueux.
Le silence est bien sûr total, même à vive allure sur autoroute. Alors, sans faute, la CLS ? Non, ce ne serait pas drôle. Permettez-nous de jeter aux orties le vrai-faux bois de la planche de bord, franchement indigne d'une auto vendue à partir de 58.600 €. Ensuite, il semble que designers et ingénieurs n'aient pas réussi à se mettre d'accord sur l'emplacement du rétroviseur extérieur côté conducteur, qui masque dangereusement la vision de trois-quarts vers l'avant. Ce qui est pour le moins fâcheux à l'approche d'une intersection...
Mais ne boudons pas notre plaisir, ce coupé-4 portes nous rappelle que l'automobile peut rester un plaisir.
Cet article est paru dans Demeures & Châteaux |
www.demeuresetchateaux.fr |
Novembre 2005
Par Laurent CAILLAUD