La Nuit aux Invalides : le son et lumières de l'été !
"Magique","éblouissant", "époustouflant" sont les trois adjectifs repris par la grande majorité des spectateurs que Luxe Magazine a interviewé à la fin du show. Projeté à 360° sur les façades de la Cour d'Honneur, grâce à des vidéo-projecteurs laser 4K, ce son et lumières prodigieux vous immerge dans l'Histoire militaire française, comme si vous y étiez ! Frissons garantis !
Dans la Cour d'Honneur
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
C'est en effet dans la Cour d'Honneur, sur 5000 mètres carrés de façades, que les grandes batailles de l'Histoire de France sont relatées, avec les voix tantôt graves, tantôt exaltées d'André Dussollier, de Jean Piat, Jacques Roehrich et Céline Duhamel. Cette Cour d'Honneur a fait récemment l'objet d'une splendide restauration, tout comme l'ensemble de l'Hôtel national des Invalides, soit 16 hectares, 6400 mètres carrés de façades et 3800 mètres carrés de toitures à rénover ! Un lifting de 22 millions d'euros, nécessaire compte tenu de la vétusté de certains bâtiments ou éléments et de précédentes restaurations déjà datées. Toujours est-il que le coeur des Invalides a retrouvé tout son lustre et que la magie des volumes opère ! Bien avant que les façades ne s'animent, on s'émerveille devant ses pavés, ses arcades, ses galeries, ses lucarnes, ses frontons et ses trophées. Et rassurez-vous ! Car si la foule est au rendez-vous, la place ne manque pas... La cour mesure tout de même 100 mètres sur 64 ! Ensuite, il suffira de vous laisser porter par la féérie et le rythme des innombrables tableaux qui construisent et déconstruisent le monument, durant 45 minutes, le tout dominé par le Dôme doré de l'église royale...
Le saviez-vous ?
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
L'Hôtel national des Invalides fut bâti sur l'ordre de Louis XIV, en 1670, pour soigner et loger les soldats "tant estropiés, que vieux et caduques". Deux architectes engagés par Louvois, à l'époque ministre de la Guerre, travaillèrent à l'édification de l'ensemble : Libéral Bruant puis son élève Jules-Hardouin Mansart. Ce dernier, rappelons-le, n'est autre que l'auteur de la place Vendôme à Paris et la galerie des Glaces à Versailles ! Les premiers pensionnaires furent accueillis dès 1671, même si le chantier ne fut achevé qu'au XVIIIè s.
Napoléon en fit un panthéon pour les héros de guerre, y compris pour certains personnages clés de l'histoire comme Vauban... Son coeur fut enterré ici, en 1808. L'Empereur repose lui-même sous le Dôme. C'est le roi Louis-Philippe qui proposa en 1840, de rapporter sa dépouille depuis Sainte-Hélène pour l'inhumer aux Invalides. Le temps de réaliser quelques travaux pour l'accueillir, et Napoléon rejoindra sa dernière demeure, en 1861. Dans les chapelles latérales de l'église, se trouvent l'Aiglon, les Généraux Bertrand et Duroc, les Maréchaux Turenne, Foch et Lyautey. À l'occasion de ce son et lumières, l'église royale est en tout cas le théâtre d'une scénographie saisissante... Plus d'un millier de bougies y ont été disposées, conférant au lieu une dimension entre onirisme et mystère, sublimant l'architecture ! Pour ceux qui ont du temps, Luxe Magazine vous recommande vivement de prolonger la beauté du show par cette dernière "apparition"...
La statue de Napoléon qui trône au centre de la façade sud, se dressait autrefois sur la colonne Vendôme. Puis elle fut jetée à la Seine sur l'injonction de Gambetta ! Néanmoins repêchée, elle réintégra la Cour d'Honneur en 1911.
Aujourd'hui, les Invalides abrite le musée de l'Armée. Toutefois, si la plupart des espaces occupés jadis par les malades ont été transformés pour les besoins du musée, les Invalides possède toujours entre ses murs, un centre médico-chirurgical spécialisé en chirurgie traumatique, ainsi qu'un centre de rééducation.
Le son et lumières
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
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La Nuit aux Invalides © Sarah Sergent
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LNAI
Le spectacle commence avec l'irruption de faisceaux bleus et jaunes. Les façades semblent se pétrifier plus qu'à l'habitude. Mais soudain, elles s'embrasent ! Puis une gravure du château de Versailles investit toute la façade sud. Les rayons du Roi Soleil s'invitent sur le fronton du pavillon principal, comme pour légitimer le pouvoir de Louis XIV dans le tableau mythologique suivant. Des faisceaux rouges sortent cette fois des lucarnes, comme autant d'yeux rivés sur vous ! Enfin, la Cour d'Honneur se voit plongée dans un crépuscule étoilé, précédé de nuages. Les balustrades semblent onduler à l'image de vagues. Puis la fleur de Lys, l'aigle impérial et la croix de Lorraine surgissent... Tout un symbole !
La Cour se change tout d'un coup en gigantesque théâtre et la pièce s'ouvre sur un décor de jardin, de statues et de fontaines, à l'instar d'un paradis qui ne pourra malheureusement pas durer, car bientôt, c'est un champ de bataille, le bruit de canons et un gigantesque incendie qui fait rage. Le calme revient progressivement...
La façade sud se métamorphose en une forteresse médiévale. Le royaume de France est encore petit et fragile. Mais la rosace de Notre-Dame resplendit et toutes les arcades figurent les vitraux de la cathédrale. Et le cadran solaire du fronton s'illumine pour clore cette merveilleuse parenthèse.
Puis la date du 10 août 1792 s'affiche... Une des dates les plus décisives de la Révolution Française. Les sans-culottes s'emparent du palais des Tuileries. Et au terme de cette journée sanglante, Louis XVI et sa famille sont jetés en prison.
Le sphinx de Giseh émerge alors du désert, alors que l'ambitieux Général Bonaparte dit à ses soldats : "Songez que du haut de ces pyramides quarante siècles vous contemplent ". Le sacre de Napoléon se dessine en façade, suivi des noms de ses victoires, dans un décor néo-classique grandiose !
La Guerre de 14-18 entre en scène avec l'Ordre de mobilisation générale. La musique ajoute à ce moment solennel. À la joie des premiers départs succède le drame des défaites et des pertes. Le visage de Clémenceau, La Liberté guidant le peuple de Delacroix, puis les Années folles et leur légèreté redonnent à la Cour d'Honneur, les couleurs de l'espoir. Mais la seconde Guerre Mondiale vous saisit d'effroi. Les façades figurent les murs et les barbelés de camps de concentration pour ne jamais oublier. De Gaulle prononce son discours. La victoire arrive non sans peine mais les Invalides la fête avec un immense drapeau tricolore qui se déploie sous le Dôme...
La rédaction ne peut bien entendu vous décrire tous les tableaux ni vous révéler la play-list des oeuvres musicales qui transcendent ce son et lumières exceptionnel ! Si nous devions conclure en un seul mot : bouleversant !
Par Sarah Sergent
Août 2019