Christian Lacroix habille le Petit Moulin
Avec cette adorable maison classée aux coloris sucrés du quartier du Marais à Paris, le couturier signe un hôtel à son image. "J'ai été conquis par ce concept d'hôtels plutôt intimistes, hors des sentiers battus par les grandes chaînes classiques, uniques". Dès notre arrivée devant l'hôtel du Petit Moulin, à l'angle des rues de Poitou et de Saintonge dans le IIIe arrondissement parisien, cette phrase de Christian Lacroix nous revient en mémoire.
On entre par ce qui fut autrefois une boulangerie et est encore identifiable comme telle, puisque la devanture début XXe avec ses fixés-sous-verre, classée Monument historique, a été conservée. L'enseigne noire avec ses lettres d'or n'a donc pas changé depuis des décennies. On dit même que cette boulangerie serait la plus ancienne de Paris et que Victor Hugo venait y chercher son pain ! Elle fait aujourd'hui office de lobby. Plafond, comptoir d'accueil, ses éléments les plus anciens sont mis en valeur par les tons vert amande des murs habillés de rideaux de taffetas bouillonnés prune. Le lobby est accueillant et chaleureux avec ses nombreuses tables basses aux couleurs tendres au milieu de larges canapés de cuir noir habillés de coussins en fourrure. Pour réaliser ce projet d'hôtellerie, deux immeubles classés de 1615 ont été reliés par le cabinet d'architecture Bastie. Les travaux d'architecture et de décoration ont duré deux ans. L'hôtel, qui a ouvert ses portes en janvier 2005, est déjà un classique, dont la réputation se chuchote par bouche-à-oreille dans le monde entier.
Des chambres sur-mesure
Christian Lacroix avoue avoir "craqué" pour les perspectives biscornues du Petit Moulin, ses volumes si particuliers qui lui ont dicté "la seule idée qui m'ait paru cohérente avec un tel lieu ainsi situé : chaque chambre devait impérativement être différente".
Il prend alors le parti de traiter les 17 chambres comme autant d'univers ayant chacun un style ou une ambiance spécifiques, à travers le mobilier ou les matériaux utilisés. La décoration de chaque chambre est créée sur-mesure en fonction de sa situation dans l'hôtel.
Ainsi, les plafonds sont peints, en miroir, en béton, ou avec des poutres apparentes d'époque, les sols sont revêtus de moquette, de tommettes ou de parquet, les murs habillés de papiers peints, d'étoffes chamarrées ou de fresques colorées signées Christian Lacroix.
Le mobilier des chambres, luminaires contemporains Flos, Fontana Arte, Artemide, sièges ou fauteuils année soixante Knoll, Artifort, Moroso, ou Bertoia, a été conçu sur-mesure, rideaux, couvre-lits et tissus sont en cuir, soie, fourrure, ou taffetas et sont signés Rubelli, Lelièvre, ou Marimakko.
Quant aux moquettes, tissus, ou papiers peints, les rayures côtoient les pois, les imprimés à fleurs les motifs façon sixties. Tandis que les verts se marient extraordinairement bien aux rouges, aux noirs, aux ors, aux couleurs fluorescentes ou pastels. Les contrastes entre les époques, les styles et les couleurs sont saisissants. Ainsi, l'art contemporain rencontre les vieilles pierres ou les poutres séculaires.
Et ceci seulement d'une chambre à l'autre mais aussi des chambres à leur salle de bains, dans lesquelles, sur lemême principe, les ambiances sont contemporaines, traditionnelles, ou plutôt baroques. Ou encore des couloirs, aux murs vert anglais, à la moquette noire à pois blancs et aux portes noires laquées ornées de numéros dorés écrits à la main par Christian Lacroix, aux chambres. Le coup de maître du couturier : associer des éléments très éclectiques sans tomber dans l'écueil du mauvais goût, comme si marier un fauteuil année soixante à un meuble 1900 allait de soi.
Escalier du XVlle siècle
On aime la circulation labyrinthique des étages avec leurs demi-escaliers, les grandes fresques plastique dont les images ont été imaginées par Christian Lacroix puis traitées et agrandies, en guise de têtes de lit dans certaines chambres. Les couleurs rose bonbon, vert amande des chambres qui nous rappellent notre enfance.
Côté prestations, chaque chambre possède une télévision à écran plat LCD ainsi qu'une connexion Internet wi-fi. Le Petit Moulin dispose de quatre catégories de chambres : 2 chambres confort, 10 supérieures, 4 junior suite et une chambre de luxe de 35 m² pouvant accueillir 4 personnes.
En plus de l'ascenseur décoré de collages de gravures anciennes, on peut emprunter un très bel escalier bois classé datant de 1615. Ses éléments d'origine ont été conservés et il est mis en valeur par un simple crépi blanc sur les murs, des niches ornées de miroirs et des parois vitrées.
Le bar où l'on prend aussi son petit-déjeuner a été réalisé comme un bistrot de quartier : le mobilier d'époque (comptoir, tables) se marie à un mobilier contemporain (chaises, luminaires) coloré. Un patchwork de couleur mural côtoie une fresque très ancienne découverte lors de la restauration de l'immeuble. L'hôtel ne comprend pas de restaurant, un room-service vous permettra de déjeuner ou de dîner aux heures de bienséance. L'hôtel, membre des Châteaux et Hôtels de France, est le premier d'une série puisque trois autres devraient suivre en partenariat avec les mêmes propriétaires.
Stéphanie Pied
Cet article est paru dans
Demeures & Châteaux n°157
Des chambres sur-mesure
Christian Lacroix avoue avoir "craqué" pour les perspectives biscornues du Petit Moulin, ses volumes si particuliers qui lui ont dicté "la seule idée qui m'ait paru cohérente avec un tel lieu ainsi situé : chaque chambre devait impérativement être différente".
Il prend alors le parti de traiter les 17 chambres comme autant d'univers ayant chacun un style ou une ambiance spécifiques, à travers le mobilier ou les matériaux utilisés. La décoration de chaque chambre est créée sur-mesure en fonction de sa situation dans l'hôtel.
Ainsi, les plafonds sont peints, en miroir, en béton, ou avec des poutres apparentes d'époque, les sols sont revêtus de moquette, de tommettes ou de parquet, les murs habillés de papiers peints, d'étoffes chamarrées ou de fresques colorées signées Christian Lacroix.
Le mobilier des chambres, luminaires contemporains Flos, Fontana Arte, Artemide, sièges ou fauteuils année soixante Knoll, Artifort, Moroso, ou Bertoia, a été conçu sur-mesure, rideaux, couvre-lits et tissus sont en cuir, soie, fourrure, ou taffetas et sont signés Rubelli, Lelièvre, ou Marimakko.
Quant aux moquettes, tissus, ou papiers peints, les rayures côtoient les pois, les imprimés à fleurs les motifs façon sixties. Tandis que les verts se marient extraordinairement bien aux rouges, aux noirs, aux ors, aux couleurs fluorescentes ou pastels. Les contrastes entre les époques, les styles et les couleurs sont saisissants. Ainsi, l'art contemporain rencontre les vieilles pierres ou les poutres séculaires.
Et ceci seulement d'une chambre à l'autre mais aussi des chambres à leur salle de bains, dans lesquelles, sur lemême principe, les ambiances sont contemporaines, traditionnelles, ou plutôt baroques. Ou encore des couloirs, aux murs vert anglais, à la moquette noire à pois blancs et aux portes noires laquées ornées de numéros dorés écrits à la main par Christian Lacroix, aux chambres. Le coup de maître du couturier : associer des éléments très éclectiques sans tomber dans l'écueil du mauvais goût, comme si marier un fauteuil année soixante à un meuble 1900 allait de soi.
Escalier du XVlle siècle
On aime la circulation labyrinthique des étages avec leurs demi-escaliers, les grandes fresques plastique dont les images ont été imaginées par Christian Lacroix puis traitées et agrandies, en guise de têtes de lit dans certaines chambres. Les couleurs rose bonbon, vert amande des chambres qui nous rappellent notre enfance.
Côté prestations, chaque chambre possède une télévision à écran plat LCD ainsi qu'une connexion Internet wi-fi. Le Petit Moulin dispose de quatre catégories de chambres : 2 chambres confort, 10 supérieures, 4 junior suite et une chambre de luxe de 35 m² pouvant accueillir 4 personnes.
En plus de l'ascenseur décoré de collages de gravures anciennes, on peut emprunter un très bel escalier bois classé datant de 1615. Ses éléments d'origine ont été conservés et il est mis en valeur par un simple crépi blanc sur les murs, des niches ornées de miroirs et des parois vitrées.
Le bar où l'on prend aussi son petit-déjeuner a été réalisé comme un bistrot de quartier : le mobilier d'époque (comptoir, tables) se marie à un mobilier contemporain (chaises, luminaires) coloré. Un patchwork de couleur mural côtoie une fresque très ancienne découverte lors de la restauration de l'immeuble. L'hôtel ne comprend pas de restaurant, un room-service vous permettra de déjeuner ou de dîner aux heures de bienséance. L'hôtel, membre des Châteaux et Hôtels de France, est le premier d'une série puisque trois autres devraient suivre en partenariat avec les mêmes propriétaires.
Stéphanie Pied
Cet article est paru dans
Demeures & Châteaux n°157
Janvier 2006