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Rétrospective Eugène Dodeigne à la Piscine de Roubaix

Pour la première fois, une grande rétrospective est consacrée à Eugène Dodeigne : ce grand sculpteur français de la seconde moitié du XXè, également dessinateur, peintre, architecte, designer, photographe. Un génie méconnu qu’il est temps de découvrir.
Portrait d’Eugène Dodeigne - © ADAGP, Paris, 2024
Pas moins de 200 œuvres sont pour la première fois réunies pour retracer l’exceptionnel génie et parcours artistique d’Eugène Dodeigne, né en 1923 en Belgique et naturalisé français. Héritier d’une famille de tailleurs de pierre, initié au métier dès l’âge de 13 ans, passé par l’école des Beaux-Arts de Tourcoing puis de Paris, sa rencontre en 1955 avec la grande sculptrice Germaine Richier qui repère son talent est un élan décisif pour sa carrière : les expositions s’enchaînent et à la fin des années 1960, sa renommée devient internationale. Tailleur de pierres mais aussi sculpteur de bois, modeleur et bronzier, dessinateur, peintre et graveur, architecte et designer de mobilier : Dodeigne déroute et enchante. L’exposition nous invite à suivre son parcours, en suivant la chronologie de son évolution.

Un sculpteur aux mille et un visages

Mains levées - © ADAGP, Paris, 2024
Inspiré par l’art premier du Musée de l’Homme à Paris et les sculptures de Brancusi, Rodin et Bourdelle, sa première période est peut-être la plus belle et la plus minimaliste de toutes où l’artiste est à la recherche de la forme pure, dévoilant des formes longilignes et abstraites, à la surface lisse et d’une immense sensualité.

Une esthétique qu’il laisse de côté quand il s’attaque à la pierre de Soignie dite la « pierre bleue » en raison de ses reflets bleus. Là, Dodeigne rappelle un Rodin. Il sculpte dans la masse, fait vibrer la matière avec une densité inégalée. Ces sculptures deviennent sa signature.

Il augmente les formats et passe à des sculptures monumentales exposées en plein air, gardant ce ciselé de la pierre de Soignie réputée si difficile à tailler, pour en dégager des fores à l’aspect monolithique et heurté.

S’en suivent ses premiers bronzes, dans une série de figures hallucinées et expressives, de vissages hagards et inquiétants – lesquels rencontreront un franc succès à la célèbre galerie Jeanne Bucher à Paris. A ces formes tourmentées, succèdent des silhouettes apaisées, polies à l’extrême comme à ses débuts. Dodeigne ne se séparera jamais de l’une de ces sculptures, « Méditation ».

… Et la peinture

Etude pour MÇditation - © ADAGP, Paris, 2024
Si Dodeigne a toujours manié le pinceau, les années 60 sont sa période de prédilection pour la eiture où les œuvres exposées témoignent d’une forme de sensualité inédite dans son œuvre. Elles donnent àà vir des corps féminins allongés, alanguuis, peints parfois ave lles doigts dans une atière riche et avec une alette réduite.

Dodeigne le photographe

Le Groupe des dix - © ADAGP, Paris, 2024
Dans ce lieu exceptionnel qu’est la Piscine de Roubaix, l’exposition se finit à l’étage avec les photographies de l’artiste que l’on contemple avec une vue panoramique sur ce bassin joyau de l’Art Déco. Un point final des plus enchanteurs
Novembre 2024
Par Luxe Magazine
Eugène Dodeigne, une rétrospective

Jusqu’au 12 janvier

Piscine de Roubaix

www.roubaix-lapiscne.com