Nicolas Joly pionnier de la biodynamie viticole
S'il est un pionnier en France de la biodynamie c'est bien Nicolas Joly, actuel propriétaire du célèbre Clos de la Coulée de Serrant, vin mythique, considéré par Curnonsky, le "Prince des gastronomes", comme un des plus grands vins blancs du monde.
Peu après son arrivée sur la propriété familiale, heureux d'échapper au milieu austère de la banque, Nicolas Joly comprit qu'il faisait fausse route en se laissant séduire par les soi-disant conseillers en produits phytosanitaires, chantres du désherbage et grâce auxquels la majorité du vignoble français est devenue une culture hors-sol.
C'est à la suite d'une rencontre et d'un livre qu'un client lui avait laissé sur les théories biodynamistes qu'il décida de changer du tout au tout. Finies les pulvérisations de ces produits de chimie de synthèse dits systémiques et place aux composts et aux décoctions de plantes médicinales : Sauge, oseille, saule, ortie etc.
Place à la nature donc... et à ses grands vins.
Peu après son arrivée sur la propriété familiale, heureux d'échapper au milieu austère de la banque, Nicolas Joly comprit qu'il faisait fausse route en se laissant séduire par les soi-disant conseillers en produits phytosanitaires, chantres du désherbage et grâce auxquels la majorité du vignoble français est devenue une culture hors-sol.
C'est à la suite d'une rencontre et d'un livre qu'un client lui avait laissé sur les théories biodynamistes qu'il décida de changer du tout au tout. Finies les pulvérisations de ces produits de chimie de synthèse dits systémiques et place aux composts et aux décoctions de plantes médicinales : Sauge, oseille, saule, ortie etc.
Place à la nature donc... et à ses grands vins.
Une vision cosmique qui relie le terroir au ciel
L'idée générale de cette pratique culturale, initiée par Rudolph Steiner au début du 20ème siècle, consiste à inscrire le lieu dans une continuité "cosmique", la vigne n'étant que la matérialisation de l'énergie par la photosynthèse. Pour être en cohérence avec les forces de l'univers, tout est produit et recyclé par l'entité viticole, qui de ce fait peut se réclamer de cette fameuse notion de terroir, actuel objet de controverses. Un troupeau de dix vaches participe à l'élaboration du fumier; on utilise leurs cornes pour enterrer une préparation à base de quartz broyé, possédant des vertus énergisantes !
Les pieds morts sont remplacés par d'autres issus d'une sélection des meilleurs du domaine, afin d'en conserver la mémoire génétique et de ne pas modifier le style du vin.
Harmonie tel est le maître mot de cette philosophie qui dorénavant connaît de plus en plus d'adeptes parmi l'élite de notre viticulture, soucieux de préserver la typicité de leurs vins et de leur cadre de vie, même s'ils sont comme tout le monde environnés et menacés par la propagation d'ondes en tout genre.
Ne parler pas à Nicolas Joly du téléphone portable, il vous affirmera sans ciller que la catastrophe sanitaire à venir fera passer celle de l'amiante pour une douce rigolade...
Une attitude parfois sectaire :
C'est peut-être là où parfois le bât blesse, dans cette vision d'un monde condamné au chaos final, où seuls les justes seraient épargnés. Bien évidemment ces justes sont les biodynamistes, Nicolas Joly en tête, à jour de leurs cotisations à Demetter l'organisme de contrôle et qui auront été cooptés par les responsables de l'association. Car on ne plaisante pas avec les critères de sélection chez ces gens-là !
Ce sont pour ces raisons qu'on leur reproche parfois de cultiver un esprit sectaire et de manquer d'esprit d'ouverture. A cela, ils vous répondront que l'on ne peut pas être plus ou moins biodynamistes, mais totalement, car le principe de conviction joue un rôle essentiel pour la réussite de l'entreprise. La biodynamie ne souffre pas de demi-mesures !
On redécouvre émerveillé les subtilités fabuleuses de terroirs oubliés
Pour Nicolas Joly, ils sont tout simplement meilleurs ! Ce qui parait logique dans la mesure où souvent les domaines ayant opté pour cette philosophie faisaient déjà partie des meilleurs et que cette méthode culturale a un effet non négligeable sur les rendements et par conséquent sur la concentration des vins.
Mais, comme partout, il y a les bons et les moins intéressants. Parmi ces derniers, on retrouve souvent les vignerons qui ont adopté une politique extrémiste quant à l'utilisation du bisulfite, avec tous les risques que cela comporte en matière d'oxydation et la fragilité de ces vins lors du transport.
Par contre pour les meilleurs d'entre eux, on redécouvre émerveillé les subtilités fabuleuses de terroirs oubliés, avec une richesse et une complexité qui ne doivent rien aux poudres de perlimpinpin que nos édiles aimeraient pouvoir librement utiliser. Ce qui aurait comme conséquence dramatique de noyer nos AOC dans un océan de vins "marketés".
Une vigie nécessaire
Pour cela, et malgré les excès d'une pensée souvent peu nuancée, on ne peut que remercier des gens comme Nicolas Joly, de provoquer par leur attitude et leur démarche, un nécessaire débat qui, plus tôt que l'on l'imagine, pourrait s'avérer salutaire pour une viticulture française au bord de la crise de nerfs.
Produire du vin n'est pas une finalité en soi, si on ne le restitue pas dans son environnement et son histoire afin de revenir aux valeurs civilisatrices qu'aucuns autres alcools ne saurait proposer.
De cette belle colline de La Coulée de Serrant, dominant le dernier fleuve sauvage d'Europe, Nicolas Joly est la vigie de notre élite viticole, scrutant l'horizon et criant "Terre" avant de nous servir un dernier verre de son délicieux nectar !
L'idée générale de cette pratique culturale, initiée par Rudolph Steiner au début du 20ème siècle, consiste à inscrire le lieu dans une continuité "cosmique", la vigne n'étant que la matérialisation de l'énergie par la photosynthèse. Pour être en cohérence avec les forces de l'univers, tout est produit et recyclé par l'entité viticole, qui de ce fait peut se réclamer de cette fameuse notion de terroir, actuel objet de controverses. Un troupeau de dix vaches participe à l'élaboration du fumier; on utilise leurs cornes pour enterrer une préparation à base de quartz broyé, possédant des vertus énergisantes !
Les pieds morts sont remplacés par d'autres issus d'une sélection des meilleurs du domaine, afin d'en conserver la mémoire génétique et de ne pas modifier le style du vin.
Harmonie tel est le maître mot de cette philosophie qui dorénavant connaît de plus en plus d'adeptes parmi l'élite de notre viticulture, soucieux de préserver la typicité de leurs vins et de leur cadre de vie, même s'ils sont comme tout le monde environnés et menacés par la propagation d'ondes en tout genre.
Ne parler pas à Nicolas Joly du téléphone portable, il vous affirmera sans ciller que la catastrophe sanitaire à venir fera passer celle de l'amiante pour une douce rigolade...
Une attitude parfois sectaire :
C'est peut-être là où parfois le bât blesse, dans cette vision d'un monde condamné au chaos final, où seuls les justes seraient épargnés. Bien évidemment ces justes sont les biodynamistes, Nicolas Joly en tête, à jour de leurs cotisations à Demetter l'organisme de contrôle et qui auront été cooptés par les responsables de l'association. Car on ne plaisante pas avec les critères de sélection chez ces gens-là !
Ce sont pour ces raisons qu'on leur reproche parfois de cultiver un esprit sectaire et de manquer d'esprit d'ouverture. A cela, ils vous répondront que l'on ne peut pas être plus ou moins biodynamistes, mais totalement, car le principe de conviction joue un rôle essentiel pour la réussite de l'entreprise. La biodynamie ne souffre pas de demi-mesures !
On redécouvre émerveillé les subtilités fabuleuses de terroirs oubliés
Pour Nicolas Joly, ils sont tout simplement meilleurs ! Ce qui parait logique dans la mesure où souvent les domaines ayant opté pour cette philosophie faisaient déjà partie des meilleurs et que cette méthode culturale a un effet non négligeable sur les rendements et par conséquent sur la concentration des vins.
Mais, comme partout, il y a les bons et les moins intéressants. Parmi ces derniers, on retrouve souvent les vignerons qui ont adopté une politique extrémiste quant à l'utilisation du bisulfite, avec tous les risques que cela comporte en matière d'oxydation et la fragilité de ces vins lors du transport.
Par contre pour les meilleurs d'entre eux, on redécouvre émerveillé les subtilités fabuleuses de terroirs oubliés, avec une richesse et une complexité qui ne doivent rien aux poudres de perlimpinpin que nos édiles aimeraient pouvoir librement utiliser. Ce qui aurait comme conséquence dramatique de noyer nos AOC dans un océan de vins "marketés".
Une vigie nécessaire
Pour cela, et malgré les excès d'une pensée souvent peu nuancée, on ne peut que remercier des gens comme Nicolas Joly, de provoquer par leur attitude et leur démarche, un nécessaire débat qui, plus tôt que l'on l'imagine, pourrait s'avérer salutaire pour une viticulture française au bord de la crise de nerfs.
Produire du vin n'est pas une finalité en soi, si on ne le restitue pas dans son environnement et son histoire afin de revenir aux valeurs civilisatrices qu'aucuns autres alcools ne saurait proposer.
De cette belle colline de La Coulée de Serrant, dominant le dernier fleuve sauvage d'Europe, Nicolas Joly est la vigie de notre élite viticole, scrutant l'horizon et criant "Terre" avant de nous servir un dernier verre de son délicieux nectar !
Mars 2006
Par Pascal FAUVEL