"Illusion de Jakuchu" par Norihito Hirayama
L'espace Shiseido La Beauté de Paris présente régulièrement des évènements soulignant l'interaction entre l'univers de la beauté et l'avant-garde créative. Ces évènements organisés à l'origine dans la galerie de Ginza, à Tokyo, se perpétuent à Paris depuis juillet 2002.
Nous présentons ici "Illusion de Jakuchu, par Norihiro Hirayama
Nous présentons ici "Illusion de Jakuchu, par Norihiro Hirayama
Aborder la beauté non pas comme un commerce mais comme un art de vivre évolutif. Shiseido veut faire de ses espaces des lieux d'échange à la frontière de l'art et du soin, à la pointe de l'actualité. Il faut reconnaître à Shiseido une priorité dans l'association de l'univers de la beauté et la création. Dès l'origine en effet ,vers 1919, Shinzo Fukuhara, premier président de Shiseido, eut l'idée de transformer un espace de la jeune marque en salle d'exposition en dehors des périodes de ventes de ces articles. La salle fut alors proposée gratuitement à de jeunes artistes inconnus.
Dans cet esprit , Norihiro Hirayama, chef de file des "graphistes computer" au Japon, a créé l'événement en fin d'année 2003, en faisant revivre les oeuvres d'Ito Jakuchu, célèbre peintre du XVIIIème siècle, sur écran plasma.
Comme il fallait s'y attendre, point de sapin, nulle guirlande, zéro angelot mais un paravent de Noël fort peu conventionnel :l'illusion de Jakuchu ou la rencontre virtuelle d'un peintre du XVIIIème siècle avec la technologie du troisième millénaire.
Ito Jakuchu (1713-1800), un peintre visionnaire
Son nom ne vous dit peut-être rien mais au Japon, il figure parmi les peintres majeurs de l'ère Edo (1600 - 1868), sans doute la plus grande période de paix et de prospérité qu'aie jamais connu le pays. L'âge d'or des mécènes, riches marchands et seigneurs féodaux, des samouraïs, du Kabuki, de Hokusai et de ses estampes aux paysages exotiques et colorés (ukiyo-e) qui inspirèrent en leur temps Degas, Emile gallé et même Van Gogh.
Né à Kyoto au début du XVIIIe siècle, Ito Jakuchu débute sa carrière en copiant les oeuvres chinoises avant de donner naissance à une expression picturale originale qui mêle étrangement naturalisme et fantastique.
Deux siècles plus tard, son style bien singulier ne cesse d'intriguer. En effet, quand on observe ses peintures d'animaux et de plantes dans lesquelles il excellait, elles semblent décomposées en petits carrés, un peu comme des mosaïques... ou des pixels sur un écran de télévision.
Des images de synthèse avant l'heure.
Aujourd'hui encore, on ignore pourquoi Jakuchu a peint de cette manière. On suppose que ces oeuvres servaient d'esquisses pour le tissage de kimonos, indiquant ainsi où placer les couleurs. Sans le savoir, il a inventé les premiers programmes d'ordinateur Une coïncidence qui n'a pas échappé à Norihiro Hirayama, l'enfant prodige de la création graphique sur ordinateur, le designer surdoué pour qui la technologie numérique est une seconde nature.
Norihiro Hïrayama, le talent en 3D
Doux, optimiste et extraverti...
C'est ainsi que se définit ce quarantenaire hyperactif, né à Tokyo en 1962.
Diplômé de l'université d'art Musashino, (département design en communication visuelle), il parfait sa formation aux Etats-Unis avant de collectionner les prix et les récompenses pour ses créations graphiques sur ordinateur, ses vidéos, ses habillages numériques, qui marient souvent musique et communication visuelle. La télévision, les festivals, les grandes marques et même Wim Wenders le réclament.
Norihiro Hirayama travaille pour Team Lab Inc. avec une secrète ambition : réaliser la synthèse de l'esthétisme oriental avec Ies technologies les plus pointues, intégrer le meilleur de la tradition au monde d'aujourd'hui... Et de demain.
Le passé recomposé
" Et si Ito Jakuchu, maître de l'ère Edo, maîtrisait les techniques graphiques actuelles ? "
Frappé par la modernité, la luminosité, la sérénité et la dimension psychologique de ses tableaux, Norihiro Hirayama a voulu les faire revivre à sa manière.
Il mettra presque un an à les programmer sur ordinateur sous forme d'images de synthèse qui apparaissent sur six grands écrans plasma agencés en paravent. Une véritable prouesse technique qui combine 16.700.000 couleurs, plus que l'œil humain ne peuten percevoir, d'où le nom "Illusion de Jakuchu". Devant le spectateur ébloui, cette re-création visuelle et virtuelle fait presque l'effet d'un rêve,
Un rêve qui, selon Hirayama raconte une véritable histoire : "par une nuit très claire, les reflets de la lune dans l'eau nous ouvrent les portes d'un monde paradisiaque où les dragons dansent, les fleurs de lotus et les papillons volent dans le ciel, pour un instant d'éternité".
La bande musicale qui mixe son digital et instruments traditionnels accentue l'émotion que procurent ces images étranges et poétiques...
Après avoir illuminé pendant un mois la vie tokyoïte sur le Building Shiseido à Ginza, l'onirique Illusion de Jakuchu a été exposé au Studio Shiseido pendant toutes les fêtes de fin d'année.
Documents Shiseido
Dans cet esprit , Norihiro Hirayama, chef de file des "graphistes computer" au Japon, a créé l'événement en fin d'année 2003, en faisant revivre les oeuvres d'Ito Jakuchu, célèbre peintre du XVIIIème siècle, sur écran plasma.
Comme il fallait s'y attendre, point de sapin, nulle guirlande, zéro angelot mais un paravent de Noël fort peu conventionnel :l'illusion de Jakuchu ou la rencontre virtuelle d'un peintre du XVIIIème siècle avec la technologie du troisième millénaire.
Ito Jakuchu (1713-1800), un peintre visionnaire
Son nom ne vous dit peut-être rien mais au Japon, il figure parmi les peintres majeurs de l'ère Edo (1600 - 1868), sans doute la plus grande période de paix et de prospérité qu'aie jamais connu le pays. L'âge d'or des mécènes, riches marchands et seigneurs féodaux, des samouraïs, du Kabuki, de Hokusai et de ses estampes aux paysages exotiques et colorés (ukiyo-e) qui inspirèrent en leur temps Degas, Emile gallé et même Van Gogh.
Né à Kyoto au début du XVIIIe siècle, Ito Jakuchu débute sa carrière en copiant les oeuvres chinoises avant de donner naissance à une expression picturale originale qui mêle étrangement naturalisme et fantastique.
Deux siècles plus tard, son style bien singulier ne cesse d'intriguer. En effet, quand on observe ses peintures d'animaux et de plantes dans lesquelles il excellait, elles semblent décomposées en petits carrés, un peu comme des mosaïques... ou des pixels sur un écran de télévision.
Des images de synthèse avant l'heure.
Aujourd'hui encore, on ignore pourquoi Jakuchu a peint de cette manière. On suppose que ces oeuvres servaient d'esquisses pour le tissage de kimonos, indiquant ainsi où placer les couleurs. Sans le savoir, il a inventé les premiers programmes d'ordinateur Une coïncidence qui n'a pas échappé à Norihiro Hirayama, l'enfant prodige de la création graphique sur ordinateur, le designer surdoué pour qui la technologie numérique est une seconde nature.
Norihiro Hïrayama, le talent en 3D
Doux, optimiste et extraverti...
C'est ainsi que se définit ce quarantenaire hyperactif, né à Tokyo en 1962.
Diplômé de l'université d'art Musashino, (département design en communication visuelle), il parfait sa formation aux Etats-Unis avant de collectionner les prix et les récompenses pour ses créations graphiques sur ordinateur, ses vidéos, ses habillages numériques, qui marient souvent musique et communication visuelle. La télévision, les festivals, les grandes marques et même Wim Wenders le réclament.
Norihiro Hirayama travaille pour Team Lab Inc. avec une secrète ambition : réaliser la synthèse de l'esthétisme oriental avec Ies technologies les plus pointues, intégrer le meilleur de la tradition au monde d'aujourd'hui... Et de demain.
Le passé recomposé
" Et si Ito Jakuchu, maître de l'ère Edo, maîtrisait les techniques graphiques actuelles ? "
Frappé par la modernité, la luminosité, la sérénité et la dimension psychologique de ses tableaux, Norihiro Hirayama a voulu les faire revivre à sa manière.
Il mettra presque un an à les programmer sur ordinateur sous forme d'images de synthèse qui apparaissent sur six grands écrans plasma agencés en paravent. Une véritable prouesse technique qui combine 16.700.000 couleurs, plus que l'œil humain ne peuten percevoir, d'où le nom "Illusion de Jakuchu". Devant le spectateur ébloui, cette re-création visuelle et virtuelle fait presque l'effet d'un rêve,
Un rêve qui, selon Hirayama raconte une véritable histoire : "par une nuit très claire, les reflets de la lune dans l'eau nous ouvrent les portes d'un monde paradisiaque où les dragons dansent, les fleurs de lotus et les papillons volent dans le ciel, pour un instant d'éternité".
La bande musicale qui mixe son digital et instruments traditionnels accentue l'émotion que procurent ces images étranges et poétiques...
Après avoir illuminé pendant un mois la vie tokyoïte sur le Building Shiseido à Ginza, l'onirique Illusion de Jakuchu a été exposé au Studio Shiseido pendant toutes les fêtes de fin d'année.
Documents Shiseido
Février 2004
Par Sawako TAKAHASHI