Vicente Rey, no limits !
Des études à la consécration
Né en Espagne en 1969, Vicente Rey devient étalagiste, puis décorateur d'intérieur, à 22 ans. Il reprend ses études et intègre l'Académie Internationale de la Mode de Barcelone en 1990, pour un cursus de cinq ans. Il en sort en 1998 avec beaucoup d'idées dans la tête. L'année suivante le voit exposer à l'espace Imagine - dédié aux jeunes créateurs - du MIDEC. Cette première exposition est un déclic. Il entre l'année suivante au service du bottier parisien Aris, désireux d'apprendre toutes les subtilités de la cambrure, qui le fascine. Première reconnaissance officielle fin 2001, lorsqu'il se voit remettre l'Escarpin de Cristal, véritable signe de reconnaissance professionnelle à défaut d'être connu par le grand public. 2001 voit aussi son premier défilé : il dessine les chaussures des modèles de la créatrice de prêt-à-porter Julie Shouvey, et début 2002 le Musée Galliera (musée de la mode de Paris) consacre son travail en lui ouvrant ses portes lors de l'exposition Modes à Suivre.
Première récompense, première boutique
Le créateur est lancé. Il reçoit en 2003 le prix du Créateur de Chaussure de l'Association du Développement des Arts de la Mode, avant d'ouvrir sa première boutique-atelier à Paris, en octobre 2004. Les modèles qu'il expose sont novateurs, audacieux, fulgurants. Vicente Rey n'hésite pas à utiliser les peaux exotiques, mais accessoirise ses modèles de matériaux improbables : plumes d'autruche ou de coq, résine, et même fer forgé et acier !... L'homme se définit lui-même comme un créateur libre, déterminé à "ne pas se laisser enfermer par les diktats de la mode" (sic) ! Une ambition louable, mais que la réalité du marché l'amènera peut-être à polir un peu avec le temps.
De l'audace et de la personnalité
Quoi qu'il en soit, Vicente Rey s'est donné les moyens de ses rêves : des premiers dessins aux chaussures finies, il contrôle lui-même toutes les étapes de la conception et de la fabrication.
Ses premiers modèles homme témoignent de la même personnalité et de la même audace que ses créations femme. S'étant approprié le bout pointu, il l'interprète de la façon la plus radicale, et propose des modèles hors du commun. Cambre en croco, bottine bi-matière d'inspiration poulaine, cambre empeigne unie à laçage arrière ; toutes ses créations débordent d'une personnalité unique, hors normes, et d'une vraie créativité - toutes les conditions pour faire parler de lui dans les mois à venir.
Cet article est paru
dans Pointure n°6