Louis Vuitton chausse l'homme moderne avec intelligence
Chacun son style
Installé entre la première librairie imaginée par le bagagiste et la partie dédiée aux chemises et aux costumes de l'espace Mode Homme, l'espace chaussures joue avant tout la carte de la liberté, ne serait-ce que par le fait de ne pas être confiné entre quatre murs. Lieu de passage donc, il devient rapidement un lieu de pause où l'on prend le temps de s'arrêter face à l'offre produit de la marque, plus complète que jamais. Un type de soulier par affinités et par goûts, serait-on tenté de dire, au regard de la multitude de modèles déclinés selon le style de chacun. Moment privilégié autour du troisième présentoir, qui expose l'offre la plus luxueuse de la marque. Le client traditionnel y découvrira entre autres le précieux mocassin Noureev, appellation qui constitue un hommage au danseur emblématique des années 50, et principale source d'inspiration de la collection de cet hiver. Mocassin en autruche doté d'un bout golf uni en cuir verni, ce soulier se distingue aussi par deux pampilles attachées à un strap dans le plus pur esprit baroque (990 €). On remarque enfin la présence d'un exceptionnel richelieu en alligator noir, réalisé en série limitée à l'occasion de l'ouverture du site (50 paires et pas une de plus, vendues en exclusivité à la boutique). En point d'orgue, une insistance toute particulière sur les détails : fine ligne dorée au niveau des wings, des garants et des contreforts, semelle peinte à la main numérotée et gravée par un calligraphe du sceau du magasin... Effet de style garanti mais prix élevé : 3200 € pour ce soulier - 3000 € pour sa déclinaison version femme, qui prend la forme d'un escarpin en alligator noir. Chicissime.
Une architecture sobre et moderne
Côté déco, rien n'a été laissé au hasard, à l'image de l'agencement des chaussures savamment étudié afin de faire prévaloir chaque univers. Les modèles sont compartimentés dans des niches de rangement en bois, reliées entre elles par de l'acier poli. Le motif Monogram est largement repris et utilisé comme toile métallique architecturale, doublant toutes les vitrines intérieures. Un clin d'oeil signé par les deux architectes américains à l'origine de la renaissance visuelle du lieu Eric Carlson et Peter Marino. Le sol enfin, est agrémenté d'un large tapis gris neutre, histoire de réchauffer ce département chaussures qui marie déjà harmonieusement métal et bois. Mais qui songerait à s'étonner que tout ait été pensé afin de faire de cette adresse un carrefour, une étape obligée au détour d'une promenade sur les Champs-Elysées ? Un parcours fléché, sorte de (dé)marche à suivre afin de repartir du bon pied une fois sa visite shopping effectuée. À ne manquer sous aucun prétexte.
Bruno Lambert
Cet article est paru
dans Pointure n°6