Alexandra Golovanoff: une présentatrice télé chic et choc
Je m'amuse beaucoup dans mon métier, pour moi, il est signe de plaisir, déclare Alexandra Golovanoff, en vous regardant avec ses yeux de chat. Cette jolie présentatrice, de Paris Première, qui anime l'émission "Les femmes et les patrons" sait ce qu'elle veut et l'exprime sans ambages : "Je n'ai peur de rien !"
Des origines slaves
Née à Paris, sous le signe du lion, elle est la fille d'un père russe antiquaire et d'une mère demi slave. Pommettes hautes, grands yeux verts étirés et félins, et un je ne sais quoi d'indéfinissable dans l'allure, trahissent ses origines. Elle a vécu à Moscou jusqu'à l'âge de quatre ans.
Volontaire, déterminée et optimiste, Alexandra Golovanoff est une maman moderne. Mère de deux enfants de 6 et de 3 ans, elle jongle avec son métier et ses horaires, fait du pilates deux fois par semaine et consacre son temps libre à sa famille et à la cuisine.
Artiste et volontaire
"La nourriture est essentielle pour moi. Cuisinière non académique, je suis capable, de même que mon compagnon, d'aller à l'autre bout de Paris, trouver une épice particulière, ou une viande goûteuse".
Par ailleurs grosse dormeuse, "un handicap pour moi" avoue t-elle, je manque continuellement de sommeil et lui cours après". Ce qui ne l'empêche pas de réussir dans sa vie.
Plutôt artiste, passionnée par la déco et l'art, elle tient, les samedis, dès l'âge de 14 ans, la galerie d'antiquités de ses parents.
De costumière à présentatrice
Les études finies, elle se tourne vers le cinéma, devient costumière, assistante.
Puis virage brutal en 90. Elle décide de travailler à la Bourse, à l'époque de la criée. "C'était un milieu très macho, où je me sentais un objet".
Trop peu à l'aise, elle retourne à l'art et apporte son aide à une amie, qui crée un espace d'artisanat africain et ethnique dans une galerie. "Milieu protégé, s'il s'en faut, pour moi cet univers était facile, j'étais en terrain de connaissance".
"La télé, j'y suis venue par hasard, précise t-elle. Grâce à une annonce dans Libé en 97. Je me souviens encore parfaitement du libellé : Société de production recherche journaliste de moins de 18 mois d'expérience".
Une volonté de réussir
Convaincue qu'elle peut réussir, ayant déjà réalisé pour son père, des interviews de couturiers français pour des magazines russes, elle se présente et est immédiatement engagée.
"Je suis d'ailleurs toujours dans la même société de production (A7 média ), précise t-elle.
Celle-ci produisait une émission économique et financière, intitulée "Ecos, écus et quoi" dans laquelle je devais interviewer des patrons et des conseillers. Univers que je connaissais, grâce mon expérience à la Bourse".
Partant du principe, que l'on peut s'intéresser à tout, elle démarre avec enthousiasme sa nouvelle carrière.
Les Femmes et les Patrons
En 2001/2002, l'émission évolue et devient "Paris Première éco", qu'elle présente en tandem avec Fabrice Monod.
En 2004, elle reprend l'émission seule et change le thème qui devient "Les Femmes et les Patrons".
"J'avais envie d'évoluer, et l'idée consistait à entrer dans les coulisses du pouvoir, aidée par Catherine Pégard, rédactrice en chef du magazine Le Point. Celle-ci, experte, connaît tous les dessous des affaires et n'a pas la langue dans sa poche. Tout d'abord notre émission s'est axée sur le pouvoir et la politique, pour évoluer et l'ouvrir à des personnalités atypiques, de tout bord, connus ou inconnus".
Une vraie touche à tout
Ne se contentant pas de ce qu'elle a, elle aime aller de l'avant et saisir une opportunité s'il s'en présente. Justement, Jean d'Arthuys, nouveau PDG de Paris Première, veut créer une émission sur la mode, quatre fois par an, à l'époque des collections.
Qu'à cela ne tienne, Alexandra Golovanoff lui propose de s'occuper de cet univers, peut-être nouveau pour elle, mais qui l'intéresse. "Pour moi, cela représentait une corde de plus à mon arc. Je touchais à un mode plus visuel, tout en faisant toujours du spectacle".
Jean d'Arthuys lui fait confiance, et la voilà sur orbite, dans le monde de la mode.
Un côté fataliste
Pour Alexandra, sa réussite, si réussite il y a, tient à son caractère et à sa volonté d'avancer dans la vie.
"Je n'ai pas de temps à perdre. Je vais à l'essentiel et ne me pose pas de questions. "Mon côté fataliste, venant aussi de mes origines slaves, me fait accepter mon destin", précise t-elle.
Ne préjugeant pas de l'avenir, Alexandra Golovanoff pense que la télé n'est pas une fin en soi, mais estime qu'elle a encore de belles années. "La télé me plaît. C'est un univers dans lequel je me sens à l'aise, un monde très protégé avec des personnes que je connais depuis longtemps".
La liberté avant tout
La liberté passe avant tout, et son plus grand luxe reste la possibilité de ne rendre de comptes à personnes et faire ce qu'elle aime.
Elle reconnaît avoir des goûts de luxe. "C'est tout ou rien chez moi, certainement mon côté exigeant".
Pourtant elle aime aussi les choses simples de la vie, comme un bar aux algues, dans sa maison du bout du monde en Bretagne. "J'ai un amour immodéré pour les îles, (Brehat, Hordic dans le Golfe du Morbihan, la Grèce, car j'aime le soleil et la mer", avoue -telle.
Nous ce que nous aimons en elle, c'est tout simplement sa gaîté et son humour.
Alors Alexandra, ne changez pas.
Mai 2006
Par Katya PELLEGRINO