Aleksandra Sokolov : Le luxe intellectuel
Se lancer dans l'édition d'art de nos jours peut paraître téméraire. Pour Aleksandra Sokolov c'est tout naturel.
Cette jeune éditrice, indépendante et ambitieuse, vient de créer Thalia Edition une nouvelle maison d'édition de livres d'art qui publie des livres de référence et prône sans complexe le "luxe intellectuel".
Cette jeune éditrice, indépendante et ambitieuse, vient de créer Thalia Edition une nouvelle maison d'édition de livres d'art qui publie des livres de référence et prône sans complexe le "luxe intellectuel".
Des œuvres de référence
Dans son bureau clair et dégagé les passions d'Aleksandra Sokolov sont affichées. Au mur une oeuvre d'art contemporain à la touche diaphane, et sur une petite table, en évidence, le premier né de la jeune maison : "Icônes" de Viktor Lazarev, un superbe recueil de plus de 300 illustrations en couleur du grand spécialiste de l'art russe.
Calme et déterminée Aleksandra Sokolov a la tête sur les épaules. Une expérience d'une quinzaine d'années dans l'édition d'art lui a montré que l'on peut réaliser de très belles choses à condition de bien maîtriser les problèmes de gestion. Son ambition est de publier des titres de référence, dotés d'une très belle iconographie, dans les principaux domaines artistiques, de l'Antiquité à l'art contemporain.
Un domaine de "luxe intellectuel"
De formation juridique Aleksandra Sokolov a quitté ses études de droit sur un coup de cœur quand un éditeur d'art lui proposa de travailler avec lui. Depuis cette polyglotte - elle parle presque toutes les langues slaves en plus du français bien sûr, mais aussi de l'italien, de l'anglais et de l'allemand... a ainsi retrouvé la passion de l'art que sa mère historienne de l'art et conservatrice lui a transmise.
Avec l'édition d'art, où elle se lance maintenant seule, elle réalise donc un travail de passion.
Mais elle sait où elle va : "On travaille dans un domaine de luxe intellectuel qui n'est jamais indispensable, dit-elle. Autant les grandes marques traditionnelles du luxe se portent bien, autant l'industrie du luxe intellectuel, comme le livre d'art, est un domaine qui tombe vite quand la conjoncture est plus molle... surtout si vous avez des problèmes de gestion!" Et d'ajouter "j'ai vu des gens qui réfléchissent pour acheter un livre à 100 euros mais qui achètent cependant sans se poser trop de questions un sac Hermès..."
Une quinzaine de titres doivent voir le jour dès la première année
Pour assurer sa maison d'édition elle a mis en place une politique de collections qui permet de satisfaire un public large.
Les plus belles pièces, parfois chères du fait de l'iconographie proposée, sont aussi déclinées en versions condensées. Deux autres collections s'attachent à l'actualité culturelle, l'une abordée sous un angle thématique, l'autre consacrée à des artistes contemporains. Enfin, une collection est réservée au patrimoine national et international, en collaboration avec des collectivités territoriales et des partenaires privés.
Une quinzaine de titres doivent voir le jour dès la première année alors que viennent de paraître, outre le livre évoqué de Viktor Lazarev et qui est justement une œuvre de référence, "Rayonnement de Byzance" par Tania Velmans et l'étonnant "Luang Prabang la cité du Bouddha d'or et du flamboyant" de Françoise Pradelle sur la capitale royale du Laos, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO et trop peu connue du public occidental.
Pour l'automne nous verrons venir en vitrine entre autres deux superbes monographies sur l'art contemporain et le premier ouvrage de la collection d'initiation à l'art, intitulé "Couleurs" ainsi qu'un ouvrage sur les méthodes et les théories de l'histoire de l'art, un domaine jusqu'ici trop négligé en France et qui ne peut que servir utilement au rayonnement du "luxe intellectuel".
Dans son bureau clair et dégagé les passions d'Aleksandra Sokolov sont affichées. Au mur une oeuvre d'art contemporain à la touche diaphane, et sur une petite table, en évidence, le premier né de la jeune maison : "Icônes" de Viktor Lazarev, un superbe recueil de plus de 300 illustrations en couleur du grand spécialiste de l'art russe.
Calme et déterminée Aleksandra Sokolov a la tête sur les épaules. Une expérience d'une quinzaine d'années dans l'édition d'art lui a montré que l'on peut réaliser de très belles choses à condition de bien maîtriser les problèmes de gestion. Son ambition est de publier des titres de référence, dotés d'une très belle iconographie, dans les principaux domaines artistiques, de l'Antiquité à l'art contemporain.
Un domaine de "luxe intellectuel"
De formation juridique Aleksandra Sokolov a quitté ses études de droit sur un coup de cœur quand un éditeur d'art lui proposa de travailler avec lui. Depuis cette polyglotte - elle parle presque toutes les langues slaves en plus du français bien sûr, mais aussi de l'italien, de l'anglais et de l'allemand... a ainsi retrouvé la passion de l'art que sa mère historienne de l'art et conservatrice lui a transmise.
Avec l'édition d'art, où elle se lance maintenant seule, elle réalise donc un travail de passion.
Mais elle sait où elle va : "On travaille dans un domaine de luxe intellectuel qui n'est jamais indispensable, dit-elle. Autant les grandes marques traditionnelles du luxe se portent bien, autant l'industrie du luxe intellectuel, comme le livre d'art, est un domaine qui tombe vite quand la conjoncture est plus molle... surtout si vous avez des problèmes de gestion!" Et d'ajouter "j'ai vu des gens qui réfléchissent pour acheter un livre à 100 euros mais qui achètent cependant sans se poser trop de questions un sac Hermès..."
Une quinzaine de titres doivent voir le jour dès la première année
Pour assurer sa maison d'édition elle a mis en place une politique de collections qui permet de satisfaire un public large.
Les plus belles pièces, parfois chères du fait de l'iconographie proposée, sont aussi déclinées en versions condensées. Deux autres collections s'attachent à l'actualité culturelle, l'une abordée sous un angle thématique, l'autre consacrée à des artistes contemporains. Enfin, une collection est réservée au patrimoine national et international, en collaboration avec des collectivités territoriales et des partenaires privés.
Une quinzaine de titres doivent voir le jour dès la première année alors que viennent de paraître, outre le livre évoqué de Viktor Lazarev et qui est justement une œuvre de référence, "Rayonnement de Byzance" par Tania Velmans et l'étonnant "Luang Prabang la cité du Bouddha d'or et du flamboyant" de Françoise Pradelle sur la capitale royale du Laos, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO et trop peu connue du public occidental.
Pour l'automne nous verrons venir en vitrine entre autres deux superbes monographies sur l'art contemporain et le premier ouvrage de la collection d'initiation à l'art, intitulé "Couleurs" ainsi qu'un ouvrage sur les méthodes et les théories de l'histoire de l'art, un domaine jusqu'ici trop négligé en France et qui ne peut que servir utilement au rayonnement du "luxe intellectuel".
Juin 2006
Par Yves CALMEJANE