Culture


L'art lyrique au jardin : La Flûte enchante le Sénat

Quand l'été se profile, l'opéra joue les filles de l'air, prend la poudre d'escampette et quitte les palais dorés pour investir les parcs des châteaux d'Ile-de-France.





Aller à la rencontre des spectateurs


Mi-juin, l'air de la Reine de la Nuit va retentir en plein Paris. Grâce au Festival des Opéras en Plein Air, une initiative privée créée en 2000, La Flûte Enchantée sort de son écrin classique pour aller à la rencontre de nouveaux spectateurs que les grandes œuvres lyriques attirent mais qui ne sont ni des puristes ni des connaisseurs avertis.
Le Festival choisit donc toujours une grande œuvre du répertoire lyrique aimé du public que chacun connaît pour un air célèbre, son titre ou son compositeur. Il fait appel pour la monter à une équipe que certains qualifieraient de "populaire". Un metteur en scène connu non estampillé "lyrique" mais qui va apporter comme le costumier, le décorateur, le metteur en lumière, ...un regard différent sur l'œuvre, neuf et presque pur, en tous les cas, original.
Depuis 6 ans, 150 000 personnes ont découvert La Traviata, La Bohème, Les Noces de Figaro.
En 2004, l'association Opéra en plein air a été créée avec pour mission de promouvoir l'art lyrique et le patrimoine architectural. L'association aide également à l'insertion professionnelle de jeunes artistes français, à la mise en valeur du patrimoine, au développement de l'éducation artistique. Chaque année, les scolaires ont d'ailleurs accès aux répétitions.


La Flûte enchantée

En cette année Mozart, le choix de La Flûte Enchantée, s'est imposé. Opéra maçonnique, turquerie, parcours initiatique, presque opéra comique, l'œuvre qui offre plusieurs niveaux de lecture et plait à toutes sortes de publics, investira le Jardin du Sénat, le Château du Champ de Bataille, le Domaine de Sceaux et le Château de Fouquet à Vaux Le Vicomte.
Il est merveilleux de voir à la nuit tombante, le décor et la scène s'illuminer avec en fond, la silhouette des châteaux qui se découpe dans l'ombre dansante.
Après Alain Sachs ou Henry-Jean Servat, Caroline Huppert, metteur en scène de cinéma, de télévision et de théâtre, a accepté de diriger le dernier opéra du célèbre compositeur.
A la Direction musicale, Philippe Hui, au décor après Jean-Michel Folon et Jacques Garcia, Patrick Dutertre. Les costumes sont signés Nathalie Garçon. La créatrice qui habille de nombreuses actrices est connue pour ses modèles extrêmement féminins et son univers poétique. Après avoir vu "La Traviata", la styliste avait envie de participer à une aventure de ce type. Elle a apprécié l'expérience de se mettre au service d'une œuvre et d'un metteur en scène et de faire partie d'une équipe, presque d'une troupe. "Cela m'a beaucoup apporté sur le plan humain et relationnel".
Juin 2006
Par Véronique GUICHARD

Ces spectacles pourtant de qualité et pétris d'exigence, n'ont pas toujours l'heur de plaire aux connaisseurs de l'art lyrique. Tant pis pour eux.
Si vous n'êtes pas de ceux là ou si vous aimez les découvertes et détestez les chapelles, venez simplement écouter et voir la musique jaillir de la douceur de la brise à la nuit tombée. Vous vivrez une expérience enrichissante, plaisante et unique en Ile-de-France.

Un conseil
Pour ne pas être pris au dépourvu, n'oubliez ni le parapluie, ni le châle, voire le polaire. Les soirées sont encore fraîches et la région parisienne souvent humide.

Jardin du Sénat : les 14, 15, 16, 17 juin à 21h30
Château du Champ de Bataille, Haute Normandie : les 22, 23, 24 juin à 21h30
Domaine de Sceaux : les 29, 30 juin, 1er juillet à 21h30
Vaux Le Vicomte : les7, 8, 9, 10 septembre à  21h

Prix suivant les lieux (de 56 à 66€ au Jardin du Sénat)
Possibilités package cocktail/ place

www.akouna.com/operaenpleinair