Le plus ancien hôtel du monde
Il y a au Japon actuellement un engouement pour les "Onsen Ryokan", ces auberges traditionnelles japonaises dotées de bains d'eau minérale chaude alimentés directement à la source. Parmi celles-ci le Houshi se distingue par son excellence et son ancienneté. En effet ce Ryokan est en exercice depuis 1.300 ans... dans les mains de la même famille.
il fait ainsi partie du très fermé club des Henokiens* et, incidemment, est classé dans le "Guiness book of records".
Visite de ce monument de l'hôtellerie mondiale
il fait ainsi partie du très fermé club des Henokiens* et, incidemment, est classé dans le "Guiness book of records".
Visite de ce monument de l'hôtellerie mondiale
Un véritable retour aux sources
Quiconque a été au Japon, ne fut-ce qu'une heure ou deux, connaît la nouvelle passion du pays pour les "Onsen Ryokan" (littéralement "onsen" désigne un bain d'eau minérale chaude, alimenté directement à la source), ces hôtels anciens et traditionnels édifiés autour de sources d'eau minérale et chaude. Nombreux sont désormais les connaisseurs qui en visitent le plus possible, les comparent, et deviennent lyriques à l'évocation de telle ou telle source, n'évoquant que confidentiellement les trésors cachés qu''ils ont découverts lors de leurs périples.
Kenichi Ohmae, stratége et homme d'affaires international, consultant du gouvernement japonais et membre de prestigieuses universités américaines a ainsi voulu fêter à l'ancienne l'anniversaire de sa femme : Il a fallu qu'il s'y prenne à trois reprises et encore n'obtint-il qu'une "modeste chambre" (selon ses propres termes, rapportés dans son best-seller au Japon et aux USA, "Nihon no shinjitsu", "La vérité du Japon").
Il s'en étonne, après avoir lui-même voulu revenir aux sources - au sens propre du terme. Pourtant, c'est à l'évidence ce que recherchent désormais les Japonais pour qui ces auberges traditionnelles de luxe, aux sources chaudes, contribuent à la préservation du sens de la beauté et de l'histoire de leur pays, face au travail de terrassement culturel d'une certaine forme de "progrès".
La céleste auberge d'un moine boudhiste
Situé à Awazu, sur la Mer du Japon, dans la préfecture d'Ishikawa, l'ancienne région de Kaga célèbre pour sa tradition de culture raffinée, le Houshi fait partie des plus remarquables des Onsen Ryokan et doit en grande partie son prestige à son origine religieuse.
Voici 1.300 ans, Taicho Daishi, un grand maître du boudhisme, escalada le mont Hakusan, une des trois montagnes sacrées du Japon. (Depuis la nuit des temps, bien avant la venue du boudhisme, certaines montagnes étaient l'objet d'un culte populaire). Alors qu'il s'était endormi, la divinité du mont Hakusan lui apparut en rêve. Ce Kami lui enjoignit de mettre au jour une source d'eau chaude au village d'Awazu à environ 20 km de la montagne.
Taicho confia à son disciple Garyo Houshi le soin d'édifier des thermes à cet endroit.
Cela se passait en 718, la deuxième année de l'ère Yoro (qui signifie "prendre soin des anciens") selon le comput japonais... et le voeu du maître est toujours respecté par la famille de son disciple.
Les propriétaires actuels représentent la 46ème génération.
L'antique Ryokan a été enregistré dans le "Guiness Book of Records" comme le plus ancien hötel du monde et il a surtout, bien sûr, rejoint le fameux club des Henokiens, une organisation internationale très fermée qui groupe les entreprises familiales vieilles de plus de 200 ans au moins.
Un voyage dans le temps, 1.300 ans en arrière...
Aussitôt les portes franchies, les hôtes du Houshi sont frappés par la beauté et la tranquillité du lieu, rendues encore plus sensibles grâce à un service discret et méticuleux, comme s'ils avaient insensiblement changé d'époque et étaient revenus 1.300 ans en arrière dans le temps.
Ici très peu de choses ont changé et c'est en effet un monde complètement différent de la "vie moderne" qui s'ouvre à eux. Une fois installé, il suffit d'endosser un yukata, un léger kimono de coton, pour ressentir déjà un sentiment de détachement, loin de la vie trépidante du quotidien moderne.
Les hôtes après avoir avec délice consacré aux rites du bain chaud, face à la nature dans les courants d'eau minérale à 37 ou 38°, peuvent ensuite profiter des produits les plus fins de la mer du Japon, toute proche d'Awazu.
Dans la plus pure tradition du Ryokan, on trouve au Houshi un "emmeikaku", une chambre d'hôte située dans le jardin, et dont la décoration - murs et plafonds rouges, motifs à damiers de la région d'Hokuriku - est un véritable raffinement.
Relaxation du corps, mais aussi de l'esprit. Le musée Houshi, dans le Ryokan, garde le souvenir de la distinction de la culture de l'ancien territoire féodal de Kaga. En témoignent encore les produits d'art que présente le musée avec les porcelaines de style Kutani, les laques Kaga-Makie et les soieries Kaga-Yuzen, toutes merveilleusement réalisées. A Awazu des artisans gardent encore les savoir-faire et produisent toujours des oeuvres inspirées de ces traditions.
Le tranquille écoulement du temps dans un cadre - véritablement - millénaire
Le Japon possède quelque 200 volcans, ce qui justifie qu'il y ait de nombreuses sources d'eau chaude naturelle exploitées par les Onsen Ryokan.
Les hôtes du Houshi ont ainsi l'occasion de vivre selon le mode de vie traditionnel du pays, ce qui n'est plus guère possible ailleurs. L'étiquette lorsqu'on séjourne dans un Ryokan est sensiblement la même que celle qui s'applique dans un hôtel de luxe occidental. A quelques exceptions près cependant. Ainsi ne faut-il pas utiliser le moindre savon lors d'un bain, ne pas marcher sur les tatamis avec des pantoufles ou autres chaussons, (ne parlons pas des chaussures qui sont totalement exclues comme dans tout intérieur japonais), et enfin ne rien placer dans l'alcôve (le Tokonoma) qui sert au recueillement et à la méditation.
Le Japon possède donc encore de nombreux Onsen Ryokan mais les véritables établissements de luxe comme le Houshi, qui fournissent une parfaite relaxation et un cadre artistique hautement sophistiqué sont rares.
Savourer selon la saison les délices de la cuisine traditionnelle, se baigner dans les sources chaudes, profiter du tranquille écoulement du temps dans un cadre - véritablement - millénaire, efface insensiblement les fatigues du corps et de l'esprit.
Fondés sur la culture japonaise traditionnelle, les Ryokan de la classe du Houshi ont fait de la pratique de la relaxation un art. Même un séjour d'une seule nuit vous pénètre de l'esprit chaleureux et profond de l'hospitalité à la japonaise. "La vie est un voyage et la nature rappelle aux Japonais l'aspect temporel de la vie". Suivant l'esprit de cette formule, le Houshi a donné à chaque chambre un nom poétique. Aujourd'hui, il offre 100 chambres et peut accueillir jusqu'à 450 personnes.
Le Onsen Ryokan Houshi n'est guère éloigné du temple boudhiste Zen de Ei Hei Ji, fondé par Dogen, l'un des plus grands maîtres Zen. Il est significatif que Dogen ait choisi cette région comme centre d'enseignement du Zen. "Le Boudhisme, disait Albert Einstein en personne, a pour fondement un sens religieux de l'existence de toutes choses, naturelles et spirituelles, comme faisant partie d'une unité pleine de sens"
Quiconque a été au Japon, ne fut-ce qu'une heure ou deux, connaît la nouvelle passion du pays pour les "Onsen Ryokan" (littéralement "onsen" désigne un bain d'eau minérale chaude, alimenté directement à la source), ces hôtels anciens et traditionnels édifiés autour de sources d'eau minérale et chaude. Nombreux sont désormais les connaisseurs qui en visitent le plus possible, les comparent, et deviennent lyriques à l'évocation de telle ou telle source, n'évoquant que confidentiellement les trésors cachés qu''ils ont découverts lors de leurs périples.
Kenichi Ohmae, stratége et homme d'affaires international, consultant du gouvernement japonais et membre de prestigieuses universités américaines a ainsi voulu fêter à l'ancienne l'anniversaire de sa femme : Il a fallu qu'il s'y prenne à trois reprises et encore n'obtint-il qu'une "modeste chambre" (selon ses propres termes, rapportés dans son best-seller au Japon et aux USA, "Nihon no shinjitsu", "La vérité du Japon").
Il s'en étonne, après avoir lui-même voulu revenir aux sources - au sens propre du terme. Pourtant, c'est à l'évidence ce que recherchent désormais les Japonais pour qui ces auberges traditionnelles de luxe, aux sources chaudes, contribuent à la préservation du sens de la beauté et de l'histoire de leur pays, face au travail de terrassement culturel d'une certaine forme de "progrès".
La céleste auberge d'un moine boudhiste
Situé à Awazu, sur la Mer du Japon, dans la préfecture d'Ishikawa, l'ancienne région de Kaga célèbre pour sa tradition de culture raffinée, le Houshi fait partie des plus remarquables des Onsen Ryokan et doit en grande partie son prestige à son origine religieuse.
Voici 1.300 ans, Taicho Daishi, un grand maître du boudhisme, escalada le mont Hakusan, une des trois montagnes sacrées du Japon. (Depuis la nuit des temps, bien avant la venue du boudhisme, certaines montagnes étaient l'objet d'un culte populaire). Alors qu'il s'était endormi, la divinité du mont Hakusan lui apparut en rêve. Ce Kami lui enjoignit de mettre au jour une source d'eau chaude au village d'Awazu à environ 20 km de la montagne.
Taicho confia à son disciple Garyo Houshi le soin d'édifier des thermes à cet endroit.
Cela se passait en 718, la deuxième année de l'ère Yoro (qui signifie "prendre soin des anciens") selon le comput japonais... et le voeu du maître est toujours respecté par la famille de son disciple.
Les propriétaires actuels représentent la 46ème génération.
L'antique Ryokan a été enregistré dans le "Guiness Book of Records" comme le plus ancien hötel du monde et il a surtout, bien sûr, rejoint le fameux club des Henokiens, une organisation internationale très fermée qui groupe les entreprises familiales vieilles de plus de 200 ans au moins.
Un voyage dans le temps, 1.300 ans en arrière...
Aussitôt les portes franchies, les hôtes du Houshi sont frappés par la beauté et la tranquillité du lieu, rendues encore plus sensibles grâce à un service discret et méticuleux, comme s'ils avaient insensiblement changé d'époque et étaient revenus 1.300 ans en arrière dans le temps.
Ici très peu de choses ont changé et c'est en effet un monde complètement différent de la "vie moderne" qui s'ouvre à eux. Une fois installé, il suffit d'endosser un yukata, un léger kimono de coton, pour ressentir déjà un sentiment de détachement, loin de la vie trépidante du quotidien moderne.
Les hôtes après avoir avec délice consacré aux rites du bain chaud, face à la nature dans les courants d'eau minérale à 37 ou 38°, peuvent ensuite profiter des produits les plus fins de la mer du Japon, toute proche d'Awazu.
Dans la plus pure tradition du Ryokan, on trouve au Houshi un "emmeikaku", une chambre d'hôte située dans le jardin, et dont la décoration - murs et plafonds rouges, motifs à damiers de la région d'Hokuriku - est un véritable raffinement.
Relaxation du corps, mais aussi de l'esprit. Le musée Houshi, dans le Ryokan, garde le souvenir de la distinction de la culture de l'ancien territoire féodal de Kaga. En témoignent encore les produits d'art que présente le musée avec les porcelaines de style Kutani, les laques Kaga-Makie et les soieries Kaga-Yuzen, toutes merveilleusement réalisées. A Awazu des artisans gardent encore les savoir-faire et produisent toujours des oeuvres inspirées de ces traditions.
Le tranquille écoulement du temps dans un cadre - véritablement - millénaire
Le Japon possède quelque 200 volcans, ce qui justifie qu'il y ait de nombreuses sources d'eau chaude naturelle exploitées par les Onsen Ryokan.
Les hôtes du Houshi ont ainsi l'occasion de vivre selon le mode de vie traditionnel du pays, ce qui n'est plus guère possible ailleurs. L'étiquette lorsqu'on séjourne dans un Ryokan est sensiblement la même que celle qui s'applique dans un hôtel de luxe occidental. A quelques exceptions près cependant. Ainsi ne faut-il pas utiliser le moindre savon lors d'un bain, ne pas marcher sur les tatamis avec des pantoufles ou autres chaussons, (ne parlons pas des chaussures qui sont totalement exclues comme dans tout intérieur japonais), et enfin ne rien placer dans l'alcôve (le Tokonoma) qui sert au recueillement et à la méditation.
Le Japon possède donc encore de nombreux Onsen Ryokan mais les véritables établissements de luxe comme le Houshi, qui fournissent une parfaite relaxation et un cadre artistique hautement sophistiqué sont rares.
Savourer selon la saison les délices de la cuisine traditionnelle, se baigner dans les sources chaudes, profiter du tranquille écoulement du temps dans un cadre - véritablement - millénaire, efface insensiblement les fatigues du corps et de l'esprit.
Fondés sur la culture japonaise traditionnelle, les Ryokan de la classe du Houshi ont fait de la pratique de la relaxation un art. Même un séjour d'une seule nuit vous pénètre de l'esprit chaleureux et profond de l'hospitalité à la japonaise. "La vie est un voyage et la nature rappelle aux Japonais l'aspect temporel de la vie". Suivant l'esprit de cette formule, le Houshi a donné à chaque chambre un nom poétique. Aujourd'hui, il offre 100 chambres et peut accueillir jusqu'à 450 personnes.
Le Onsen Ryokan Houshi n'est guère éloigné du temple boudhiste Zen de Ei Hei Ji, fondé par Dogen, l'un des plus grands maîtres Zen. Il est significatif que Dogen ait choisi cette région comme centre d'enseignement du Zen. "Le Boudhisme, disait Albert Einstein en personne, a pour fondement un sens religieux de l'existence de toutes choses, naturelles et spirituelles, comme faisant partie d'une unité pleine de sens"
Août 2004
Par Sawako TAKAHASHI