Le retour de Michel Jonasz
La chanson française en héritage
Malgré sa mélancolie poétique si personnelle, son timbre de voix inimitable, forme d'instrument à part entière, ses arrangement sophistiqués, Michel Jonasz est aussi le produit d'influences longtemps revendiquées et sans cesse digérées, transformées : du blues, du blues, du blues certes, mais aussi la chanson yiddish (rappelons-nous le Testament d'un poète juif assassiné... ) et, bien évidemment, la chanson française.
Brassens, Montand, LéoFerré, Nougaro ou encore l'éternelle Piaf (plus à l'aise ici que dans son piètre clonage cinématographique), Mister Swing convoque tour à tour " La foule", "Les amoureux des bancs publics", Les feuilles mortes", "Avec le temps" et "Armstrong", pour une escapade en nostalgie-jazzy. L'occasion de (re)découvrir ce monstre sacré sur scène dès le mois de mars. Inégal d'après certains, cet exercice obligé - semble-t-il - des reprises (récemment perpétrées par les Voulzy, Gréco, Hardy, Bruel et Delpech) offre une relecture inspirée bien personnelle qui rompt avec la mièvrerie d'aucuns... Pause ou tournant dans sa carrière après son album éponyme en 2005 ? Michel Jonasz continue quoiqu'il en soit à séduire nos tympans saturés de Miossec et Delerm. Pourvu que cela dure !
EB