Portraits


Christian Dior : 10 ans pour un empire

1947-1957 : en seulement dix années, à l'heure où la France pansait péniblement ses blessures, Christian Dior a révolutionné la mode et édifié un empire. 60 ans plus tard, la Maison affiche toujours une santé rayonnante. Une leçon de marketing et de liberté...
Dior : Dieu et Or

Il ne s'y était pas trompé ce cher Jean Cocteau en résumant ainsi le couturier normand le plus célèbre de la planète : "Dieu et or". Des mains d'or pour ce Dieu recréant la femme, osant, en pleine période de pénurie, réhabiliter le glamour. Imaginez,  en 1947,un surdoué va révolutionner le monde de la couture. Sa provocation ? Une collection époustouflante, épousant les courbes oblongues et célébrant la féminité,  bousculant les conventions. On crie au scandale tout en se pressant au 30 avenue Montaigne. "It is such a new look" s'exclame une confrère outre-Atlantique. L'expression est née. Un état d'esprit aussi, qui lui survivra.

Un marketing intuitif

Encore conceptuel, le marketing n'avait pas fait école que Christian Dior en maniait déjà avec brio les rudiments et les subtilités. Pragmatique et intuitif, le couturier comprend certains principes très rapidement : les américaines préférant toujours 3 robes à une très belle robe, le prêt à porter s'impose de soi. Pour créer et entretenir l'envie, le renouvellement d'un collection doit intervenir tous les 6 mois. Enfin, seule l'instauration de filiales et de licences permettra de contourner les barrières douanières. Du jamais vu ! "Rappelé par Dieu pour rhabiller les anges", si tôt, en 1957, Christian Dior laisse derrière lui un empire : présent dans 15 pays et employant plus de 2 000 personnes, l'anti-dandy discret et superstitieux a vu grand et sa disparition de devra rien y changer.


Christian Dior aujourd'hui

Une actualité brûlante (Kris van Assche succède à Hedi Slimane à la direction artistique de Dior Homme), des résultats florissants (+30% de bénéfice en 2006) et un état d'esprit intact, la holding du sur-puissant groupe LVMH n'en finit pas de célébrer son succès. A cela une explication : malgré la disparition soudaine et prématurée de Christian Dior, les successeurs ont toujours réussi à incarner l'âme de Dior, garantissant le rayonnement de la Maison. Sans bible ni testament, Yves Saint Laurent (1er successeur en 1957), Marc Bohan, Gianfranco Ferre ou encore John Galliano ont su reproduire l'esprit de rupture et de liberté tout en puisant dans leurs propres processus créatifs. En 2007 la marque n'en est que plus puissante, preuve que le renouvellement peut se faire dans la continuité.
EB
Septembre 2007
Christian Dior
www.dior.com
30 avenue Montaigne
75008 Paris

25 rue Royale
75008 Paris