Mode & Beauté


It bag à portée de main

Après le yacht, la Porsche, la rivière de diamants, l'oeuvre d'art, l'île ou encore la chaise Louis XV, la toute dernière folie des locations de luxe vient de débarquer en France : le sac à main ! Un concept lucratif importé des Etats-Unis qui déplace un peu plus la notion de propriété. De l'accession à un bien à l'achat d'une expérience, c'est toute notre société qui évolue...

L'affaire est dans le sac

Il fallait s'en douter, la location de sac de luxe devait nécessairement finir par traverser l'Atlantique. Secteur le plus rentable du marché du luxe, de surcroît en perpétuelle croissance, la maroquinerie séduit une clientèle charge jour plus large - entendez dépasse les clivages sociaux - offrant une rotation de ses modèles impressionnante : plusieurs fois à présent par an quand, il y a encore quelques années, on s'offrait, à force de mois d'austérité financière, l'indémodable sac de sa vie. Car elles sont nombreuses à investir l'intégralité de leur feuille de paie dans le dernier Paddington de Chloé ou le Muse d'Yves Saint Laurent. Les moins chanceuses patientant parfois jusqu'à deux ans pour passer leur auguste humérus dans le Birkin ou le Kelly d'Hermès. Il fallait donc bien, pour assouvir cette soif infinie de nouveauté des fashionitas, leur offrir la possibilité de suivre les dernières acquisitions de Kate Moss ou de Cameron Diaz sans nécessairement les condamner à la ruine. C'est désormais chose faite.

Je porte donc je suis

Sacdeluxe.fr, feelchic.fr ou encore sacdunjour.com, trois sites on vu le jour récemment sur la Toile. L'objectif : permettre à toutes celles qui rêvent de déambuler avec le "it bag" du moment, de se l'offrir quelque jours voire quelques semaines. De 14 à 80 € la semaine, jusqu'à parfois 250 € le mois, on peut à présent se flatter de ranger son iPod dans le Speedy de Louis Vuitton pour finalement lui préférer l'indispensable et rarissime Coco's Cabas de Chanel, si bien assorti aux ballerines en vinyle. Une façon habile au final de lutter contre la contrefaçon tout en donnant droit de cité au fantasme maniaco-sacophile des femmes. Notre cher Freud ne considérait d'ailleurs t-il pas le sac à main comme l'objet masturbatoire par excellence, l'expression précise du désir féminin. Voilà qui fait singulièrement

Septembre 2007
Par Estelle BURGET