La fureur de construire
Ils sont fous ces Clermontois !
Il y a quelque chose de l'ordre du sacerdoce à disséquer chaque automobile, à scruter et à inventorier chaque détail, du tableau de bord en acajou verni à la banquette Chesterfield en peau d'agneau, de la capote en toile enduite doublée de nubuck à la lanterne munie d'un cristal, pour livrer une réplique scrupuleuse du modèle original. Pas d'excès de vitesse dans l'atelier clermontois. De fait, pas moins de 2 500 heures de travail minutieux et laborieux (soit quasiment autant qu'un modèle en taille réelle !) seront requises pour réaliser une Bugatti Type 22 de 1914 à l'échelle 1/8ème carrossée en "duc-sous-capote".
Tout cela pourquoi ? Pour satisfaire une passion dévorante pour l'automobile évidemment, qui a fait se rencontrer cette institutrice et cet ancien prothésiste dentaire. Au gré de leurs vingt années de travail d'orfèvre, à peine 30 modèles sortiront de l'atelier, toujours réalisés sur commande et en pièce unique. Un pari un peu fou, une vocation quasi-ecclésiastique tout cela sans l'ombre d'une publicité. Le vrai luxe s'il en est...
Et pourtant elle roule...
Alain Prost et Hervé Ogliastro, le petit-fils de Louis Vuitton, pour ne citer qu'eux, mais aussi les plus grandes marques automobiles comme Ferrari, l'atelier fonctionne à plein régime pour livrer aux heureux collectionneurs le modèle phare de leur rêve. Côté facture naturellement, la maquette mécanique flirte avec les prix des modèles originaux (100 000 € tout de même pour le modèle Bugatti), la force de propulsion en moins.
De fait, si toutes les modalités mécaniques et techniques, du frein au carburateur, sont rigoureusement façonnées à l'identique, l'absence de force motrice vous permettra d'éviter à rechercher fiévreusement un garage où faire réparer votre bijou lorsque votre petit-fils aura actionné joyeusement la pédale de démarrage tout en épargnant notre planète d'énièmes litres-cubes de monoxyde de carbone. La solution luxe pour le respect de l'environnement ?