Voyages & Croisières


Edimbourg l'ensorceleuse

Jadis capitale des rois d'Ecosse, berceau de la Réforme et aujourd'hui siège du Parlement écossais, Edimbourg avec sa topographie déroutante et ses monuments hérissés semble tout droit sortie d'un roman de J.K Rowling ou de Tolkien. Comme Rome, bâtie sur sept collines, rayée de ponts, percée de rues, traversée de coulées vertes, celle que Walter Scott surnomma l'Impératrice du Nord donne plus à lire que son whisky, ses kilts, sa cornemuse et ses châteaux hantés.


Les dessous de l'Histoire

« Good morrrning... » lance le chauffeur au volant de son taxi aux airs de toon. Décor planté : ici on roule les « r »  L'arrivée en ville par l'artère principale « Princes Street » permet de comprendre l'histoire de la patrie de Tony Blair. Edimbourg est duelle : perché sur son piton volcanique, Castle Rock (aujourd'hui pris d'assaut par les touristes) et la Old Town (partie médiévale) avec ses quartiers géorgiens édifiés à la fin du XVIIIe autour de façades à perron et de jardins circulaires ; délimitée par Andrew Square et Charlotte Square, la New Town, dessinée par James Craig, sorte de vitrine de luxe colonisée par les banques, les bureaux et les bars branchés. La confrontation de ces deux univers s'effectue sur Princes Street, artère commerçante et touristique où bat le pouls de la cité. Nul mieux que Stevenson n'a percé la schizophrénie de cette ville complexe qu'il raconte dans son Dr Jekyll et M. Hyde. Et c'est vrai qu'Edimbourg, désignée en 2004 « capitale de la littérature » par l'Unesco, est un curieux mélange, entre roman historique, fantastique et réaliste. Inscrite au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, la Old Town étend ses venelles gothiques où résonnent encore les bruits de son passé. Equipez-vous de bonnes chaussures pour partir à l'assaut de ces boyaux (close) qui relient le bas et le haut de la ville. En quittant l'esplanade du château, on passe devant l'église néogothique du Tolbooth Kirk « The Hub » (XIXe) et sa flèche octogonale de 75m pour descendre vers le Royal Mile, High Street et ses immeubles du XVe. On longe St Giles Cathedral, haut lieu de la Réforme écossaise et le tout nouveau Parlement. Faites un détour dans le quartier cosmopolite et coloré de Grassmarket. De là, on poursuit l'exploration de la ville en poussant jusqu'au Royal Mile Canongate, un quartier moins fréquenté que High Street, où les demeures historiques cachent des jardins de langues herbeuses et de lits de lavande. Il vous faudra prendre un taxi si vous voulez profiter de la vue de Holyrood. De l'ancien terrain de chasse des rois d'Ecosse fait de collines, landes, locks et prairies, on plonge sur Edimbourg et le Scottish Parliament et Holyrood Palace, résidence officielle de la reine.
Prenez le temps d'un verre ou d'un lunch sur l'une des terrasses flottantes du port de Leith. La rive pavée a un charme romantique entre vieux entrepôts victoriens, tavernes typiques et bars branchés.


Trait d'union : le Balmoral

Construit en 1895 par W.Hamilton Beattie et A.R.Scott, et propriété à l'époque de la North British Railway Company, l'hôtel et sa célèbre Clock Tower est l'une des fiertés de la ville. Dans les années 60, stars, princesses, hommes politiques se pressent dans ce décor victorien à la fois romantique et impertinent. C'est en 91 qu'il change d'identité. Après des travaux, il retrouve la splendeur du passé sous le nom de Balmoral et devient en 97 le premier hôtel de la Collection Rocco Forte. Depuis, l'établissement (188 chambres dont 20 suites) ne cesse de rafler les prix et les récompenses. Loin de s'enfermer dans les clichés, il mêle empreintes sages victoriennes et style contemporain. Entièrement rénové en 2004, l'hôtel célèbre la nature écossaise et la nostalgie du passé. Avec ses hauts plafonds et ses tourelles, le Balmoral a des airs de château d'où l'on guette Castle Rock, la mer, Calton Hill (l'Acropole d'Edimbourg) ou Holyrood Park. L'arrivée dans l'immense hall a d'ailleurs quelque chose de théâtral. Plus qu'un hôtel, le Balmoral est à la croisée des arts : au restaurant gastronomique l'Hadrian's (une étoile Michelin), Jeff Bland raconte une cuisine raffinée aux accents du terroir ; Champagne ou thés au Bollinger Bar, la ronde des philtres est cosmopolite. Quant aux chambres, elles portent toutes l'identité d'un lieu écossais. La suite 552 est devenue la suite « J.K Rowling » après que la célèbre créatrice d'Harry Potter ait mis le point final au tome « Harry Potter and the Deathly Hallows ». Enfin, parenthèse exclusive de la trame narrative de l'hôtel, les soins holistiques Ytsara au spa, récompensé lui aussi par le Condé Nast Traveller en 2007. Fantasque et festive, petite mais dynamique, Edimbourg accueille aussi en août le plus grand Festival artistique du monde et une frénésie culturelle s'empare alors de la ville. À consommer sans modération.


Septembre 2008
Par Claire BUART

The Balmoral
1 Princes Street. Edinburgh
T : +44 (0) 131 556 2414
www.roccofortecollection.com