Culture


Louis Vuitton loves Stephen Sprouse...

Parce qu'en 2001 il avait su donner un second souffle au Monogramen graffant les sacs les plus iconiques de la Maison, Stephen Sprouse fait désormais bel et bien partie de l'ADN de Louis Vuitton. Huit ans plus tard, Marc Jacobs rend donc hommage au brillant créateur trop tôt disparu à travers une ligne déjantée, streetwear et unisexe par à-coup. Une collection 100% fidèle à l'esprit du graffeur qui sans nul doute fera date. Revue de détails.
Quand Louis Vuitton s'encanaille...

Il aura fallu que Marc Jacobs, alors tout nouveau Directeur Artistique de la Maison, tombe par hasard nez-à-nez avec une malle Louis Vuitton ayant appartenu à Serge Gainsbourg et réapparaissant par endroit sous une sombre couche de peinture noire, pour que germe cette idée de détournement du Monogram. Un acte cool, punk, anarchique, digne du grand Serge, qui marquera pour longtemps le créateur pour qui la révélation est immédiate. Il faut défier toute cette symbolique établie, dénaturer le Monogram, le tuer pour lui donner une nouvelle vie. Le Monogram est mort, vive le Monogram ! Nous sommes alors à l'aube de l'an 2000, et Marc Jacobs contacte alors sans hésiter l'artiste et styliste new-yorkais Stephen Sprouse dont les graffitis et les ponts entre streetwear et mode chic font déjà sensation outre-Atlantique, pour l'inviter à une entreprise audacieuse : taguer d'un insolent graffiti les modèles phares de la marque. Avec le succès qu'on leur connaîtra... Historique, cette collaboration audacieuse marque alors un tournant dans l'histoire de la Maison et le début d'une série de coopérations créatives avec des artistes contemporains. Un nouveau style est né.


Huit ans de réflexion

"J'ai essayé de capter le vocabulaire de Stephen et de donner à la collection la forme, la silhouette et le style que Stephen lui aurait donnés quand il était au sommet de sa carrière", et c'est peu dire que le pari de MarcJacobs est réussi ! Huit ans après, la ligne devenue légendaire, c'est donc à un festival post-sprousien que l'on assiste, chic, trash et streetwear. Et c'est parti pour une série de t-shirts graffés, de jeans aux détails flashy, de leggings fluo Graffiti, de sneakers unisexes aux doublures fluorescentes, de lunettes de soleil masque rétro et autres serre-poignet et bandana au Monogram imprimé graffiti. Côté souliers, les escarpins à talons hauts et les ballerines plates emblématiques du style Louis Vuitton se déclinent en cuir noir lisse ou fluo, imprimé de roses surdimensionnées ou de la signature graffiti de Stephen Sprouse. En bref, un revival eighties jubilatoire pour tous ceux qui le confessent sans ambages,  l'important, c'est la rose et le graffiti, l'important !


Décembre 2008
Par Estelle BURGET
Louis Vuitton
60 rue de Bassano
101, av des Champs-Elysées
75008 Paris
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