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Apprenez à décripter les étiquettes de vos cosmétiques

La législationinternationale impose de détailler la composition des produits cosmétiques dans la liste INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients). Si cette liste est souvent peu compréhensible pour les non initiés, avec quelques clés simples, elle peut facilement être décryptée et donner ainsi des indications importantes sur la composition d’un produit et surtout sur sa qualité.
Comment ça marche ?

Les ingrédients doivent être énumérés par ordre décroissant d'importance. Le premier de la liste est donc celui qui est présent dans le pourcentage le plus élevé. Le second l'est un peu moins, le troisième encore moins, etc.
En dessous de 1%, les ingrédients peuvent être présentés dans le désordre, sans logique de proportion.
- Les extraits de plantes sont donnés sous le nom latin de la plante (par exemple, Simmondsia Chinensis, nom botanique du jojoba, pour l'huile de jojoba).
- Les noms de molécules et les noms usuels sont en anglais (par exemple, l'oxyde de zinc s'écrit zinc oxide, le miel Honey).
- Les ingrédients parfumés sont regroupés sous le nom « parfum », sans les détailler.
- Les colorants sont désignés par un Colour Index, qui s'écrit CI puis un nombre à 5 chiffres.
Voilà pour les grands principes.

Qu’est-ce que l’on peut en comprendre sans connaître le nom de tous les ingrédients ?

Les principaux ingrédients :
Il faut le savoir, les 3 ou 4 premiers ingrédients constituent généralement 80 à 90 % du produit, les suivants pouvant n'être présents qu'à hauteur de 1 %... Voire beaucoup moins encore.
La lecture des 5 à 6 premières substances permet donc déjà de prendre conscience de la qualité d’un produit.
On trouve souvent en tête, l’eau (Acqua), l’alcool (Acohol) et des huiles minérales (paraffine).
Qu’est-ce que cela signifie ? Que le produit est très dilué (eau), très chimique (paraffine) et conservé avec de l’alcool (agressif).

Les ingrédients inférieurs à 1 % :
Puisque les ingrédients dont la proportion totale est inférieure à 1% peuvent être cités dans le désordre, il arrive malheureusement souvent que les fabricants placent les plantes ayant le meilleur impact publicitaire en tête des ingrédients inférieurs à 1%. Pour peu qu’elles soient suivies d’une douzaine d’autres noms, elles se retrouvent mises en valeur au milieu de la déclaration INCI. Cette position laisse alors penser au consommateur qu’il y a vraiment des plantes dans le produit. La réalité est souvent tout autre : malgré ce positionnement, il est possible que la substance végétale ne soit présente qu’en toute petite proportion (0,001%) !
Que penser par exemple de la qualité et de l’efficacité d'un produit "à l'huiled'argan" dont les propriétés anti-âge sont largement décrites sur l'étiquette, si ce précieux composant n’est présent qu’à la 12è ou 13è place dans la liste des ingrédients ? Ou encore s'il intervient en bien plus faible proportion qu'une autre huile beaucoup moins noble... et moins chère à utiliser, comme une huile minérale ou une banale huile de tournesol ?

En conclusion : quand l'étiquette met en avant un actif en particulier et son action (forcément positive, si elle est revendiquée !), mieux vaut le voir arriver assez haut dans la liste des ingrédients... Preuve qu'il est suffisamment dosé pour remplir le rôle qui lui est attribué.

Janvier 2010