Paris gourmand est une fête !
Vaguement chahutée ces derniers mois, la gastronomie française n'en reste pas moins une valeur sûre. Focus sur les bonnes tables de la capitale.
Velvet : On dirait le sud
Fraîchement ré-assaisonné par le chef niçois étoilé Alain Parodi, le Velvet fait souffler une brise méditerranéenne dan ses cuisines. On savoure une cuisine instinctive et une très belle sélection de vins français et du monde, le tout à deux pas des Champs-Elysées. Rapide aperçu du menu histoire de saliver : Saumon mariné sel & sucre et vinaigrette de légumes, Risotto au safran et encornets, Morue de Bilbao servie en cocotte, fenouil et jus de chorizo, ou Tiramisu. Rien manifestement ne manque à l'appel, le tout pour une addition on ne peut plus raisonnable. A tenter les yeux fermés.
Prix : Formule 27 € (entrée-plat), - Formule 33 € (entrée-plat-dessert),
Direction lesButtes Chaumont !
Après avoir officié dans de prestigieuses maisons telles Le Fouquet's, Le Jules Verne, Le Manoir de Paris ou encore l'Hôtel du Louvre, Mehdi Corthier officie depuis cet hiver dans l'ancienne Verrière d'Eric Frechon, rebaptisée La Table de Botzaris. Le concept ? Un restaurant bistronomique mêlant cuisine traditionnelle et saveurs Méditerranéennes, à deux pas des Buttes Chaumont. En entrée, on se laisse tenter par une Pomponnette à la chair de crabe et céleri rave et Coulis de cresson, on poursuit comme de bien entendu par un Filet de bar cuit à la planche fricassée d'artichauts à l'aigre douce ou un Jarret de veau braisé façon navarin/légumes cuisinés pour finir sur une Tarte chocolat crémeuse Guanaja Espouma de fruits exotiques. Une réussite.
Prix : Formule déjeuner 29 € - Menu 39 € (entrée-plat-dessert)
Le Clarisse : Entre Orient et Occident
Nouvelle direction et nouveau chef, Le Clarisse s'offre un nouveau départ avec aux commandes Jean-Philippe Pluvinet et Sadaki Kajiwara, talentueux chef japonais, passé notamment au Kong de Kenzo. Résultat ? Une gastronomie qui oscille entre le meilleur de nos terroirs et de subtiles touches japonaises. On aime les mariages improbables et audacieux comme le Carré d’Agneau de Pauillac cuit patiemment, émulsion coco curry vert ou le Homard Bleu de nos côtes flambé au noilly prat, gnocchis de tofu sauce corail mais aussi les étonnants accords mets & sakés réunissant un Dassai 23, saké délicat et droit en bouche aux arômes de fleurs blanches et litchis, avec une poulette de Bresse. Le plus ? Une déco élégante et néanmoins chaleureuse. Une excellente adresse à l'abri du tumulte de la rue Saint-Dominique.
Prix : Formule à 35 € midi et soir du lundi au vendredi, renouvelée tous les 10 jours.
L'assiette dans les étoiles...
Sa 5ème étoile fraichement acquise, le Champs-Elysées Plaza s'est évidemment doté d'un restaurant digne de ce nom. Place au Keller donc et, à la clé, un effet boudoir avec tentures en brocard de soie et pastilles de velours rose sur les fauteuils bridge. Côté cuisine, c'est Vincent Boucher qui a pris le relais. Cet ancien de la Tour d’Argent et Ladurée nous a composé une carte qui respire la spontanéité et la fraîcheur, où la terrine de foie gras côtoie un duo de ricotta et mûres sur chantilly de betteraves et un tartare de thon Germon aux saveurs d’agrumes, wasabi et jeunes pousses de mesclun. Le final convie bien évidemment le meilleur des pâtisseries Ladurée. Plutôt réjouissant.
Prix : Entrées de 12 à 24 € - Plats de 22 à 30 € - Desserts à partir de 10 €
Retour de pêche à la Marée Passy !
On le sait, depuis déjà 5 ans, La Marée Passy fait souffler un vent iodé dans le 16ème arrondissement de la capitale. Cette saison, Jean-Michel Bichard tape fort et nous a pêché pour sa carte quelques nouveautés plutôt exceptionnelles. Bienvenue donc aux Huîtres spéciales Ostra Regal venues directement d'Irlande puis purifiées et affinées en France pendant plusieurs mois, le temps d’obtenir un taux de chair remarquable, et au Homard Bleu entier de Loctudy juste grillé pour conserver sa chair ferme et généreuse. L'adresse phare des fanas de poissons !
Aux cuisines de l'E7
C'est à la fois une adresse sur-mesure pour y dormir mais également sans faute pour s'y restaurer : l'Edouard 7, à mi-chemin entre l’Opéra Garnier, la Comédie Française et les grandes maisons de la rue du Faubourg Saint Honoré, nous réserve une surprise gustative de taille. Son secret ? Les velléités de son Chef Exécutif, Christophe Hay, à choisir scrupuleusement tous les ingrédients. Résultat : les viandes sont d’origines française, les poissons des côtes bretonnes, quant aux fruits et légumes, ils viennent directement d'un potager bio. Qui dit mieux ? Côté menu, cela oscille bien évidemment au gré des collections (Printemps/Eté et Automne/Hiver), hôtel couture oblige... Mention spéciale pour les cocktails du Chef Barman, Victor Delpierre, du Péché de Melba au Baiser de Lily, on salue l'audace des mariages et le festival des saveurs.
Louis XXV : Le nouveau fief hype des Champs-Elysées ?
Si vous tenez par dessus tout à vous poser un temps sur la plus belle avenue du monde, vous pourrez peut-être vous offrir un détour par le Louis XXV. Rien de particulièrement affriolant ici n'étaient les 3 ambiances (lounge, cosy ou terrasse) et la possibilité de boire un verre ou de grignoter sur le pouce voire de dîner pour les plus motivés. Tout cela est très abordable mais servi avec un sourire digne des Champs-Elysées, entendez peu visible .
Prix : menus à 20 ou 35 €
Ralph's : Un américain à Paris
Amateur de gastronomie (sic) américaine, de hamburger au bacon croustillant et de viande de boeuf tout droit sortie du ranch de Ralph Lauren, il convient de s'arrêter un temps au restaurant du créateur en plein cœur de Saint-Germain. Décor parisien - qui rend du reste un bel hommage à cet hôtel particulier du 17e siècle - de rigueur, ambiance volontairement décontractée malgré l'esprit Rive Gauche et larges banquettes vite réservées, vous voilà fin prêts à découvrir Homard du Maine, crabe du Maryland, hotdogs et bœuf Black Angus bio élevé aux États- Unis. Les portions sont raisonnables, le décor plein de charme et la terrasse vitre prise d'assaut l'été . A tester pour le lieu et l'esprit mais sans chercher une cuisine gastronomique.
Prix : entrées de 14 et 24 €, plats de 23 à 48 € et desserts de 8 et 14 €
C'est l'été au Lancaster !
Au Lancaster, les frimas de l'hiver semblent décidément bien loin... D'humeur estivale, le chef étoilé Michel Troisgros laisse une place de choix aux herbes fraîches, aux asperges et autres lapin et langoustines. Des saveurs singulièrement vivifiantes interprétée non sans brio par Julien Roucheteau, visiblement inspiré par cette ribambelle de produits de saison. Le menu original dans sa présentation, (tous les plats sont présentés par thématique) fait donc la part belle à l’éclat des citrons et agrumes, le piquant des condiments et des épices, la verdeur des légumes, des herbes et des fruits, et l’aigrelet des laitages, alternant Coquilles Saint-Jacques au caviar, à la clémentine, Poêlée de grenouilles meunière, satay de tamarin et Asperges de Provence et ormeaux à la truffe, safranée pour finir en douceur sur un Riz au lait à la rhubarbe.Le tout dans une ambiance "demeure de maison" où le personnel souriant et affable s'occupe de vous avec diligence et gentillesse. A noter par ailleurs, pour les plus pressés, les menus "Pause-shopping" du samedi et, pour les traditionnels, le déjeuner dominical à 65€ par personne hors boissons.
Notez sur vos Tablettes !
C'en est donc bien fini pour La Table de Joël Robuchon. Depuis cet hiver, c'est désormais Jean-Louis Nomicos (ex Lasserre et Grande Cascade) qui officie dans le restaurant de l’avenue Bugeaud pour, à 42 ans, se mettre à son compte et se lancer dans la grande aventure gastronomique. Derrière Les Tablettes (clin d'oeil en partie à l'iPad qui révèle le menu), un lieu ensoleillé, volontairement inspiré de la Méditerranée, regroupant quelques classiques qui ont fait son nom (comme les indispensables Macaronis aux truffes noires et foie gras) mais aussi les vapeurs anisées du fenouil dans la torpeur de l’été, les légumes gorgés de soleil, la force iodée de l’oursin, la délicatesse vibrante du rouget, les parfums de garrigue. Un festival de souvenirs d’enfance de la campagne marseillaise mariés à des tonalités italienne. Chaleureux et goûtu comme le panier du marché !
Prix moyen : 75 € au déjeuner et 110 € au dîner
Juin 2011