Ah les petites tables de Paris !
Le bel Helenou le culte du poisson
Une femme peut en cacher une autre : c'est Helen qui succède à Chez Catherine au 3 rue Berryer, autrement dit à deux pas des Champs-Elysées et de l’Arc de Triomphe. Après un semestre de rodage, Franck Barrier (ancien de chez Le duc) a fait ses preuves, imposant son culte du poisson sauvage dans un décor, Dieu soit loué, exempt de hublots, d'ancres et autres maritimeries en tout genre, hélas souvent légion dès que le poisson est de la partie. C'est entre deux feuilles de nacre rehaussées de nuances de gris et de bleu que l'on savoure un festival de poissons sauvages issus de la pêche de petits bateaux, "livrés chaque matin" nous précise-t-on (encore heureux nous direz-vous). Ce sont donc les marins pêcheurs qui rythment directement la carte au fil des saisons et des jours. Côté carte, on salue la prouesse des "crus" comme ce Carpaccio de Daurade Royale perlé d’un citron caviar ou ces Queues de Langoustines aux agrumes complétés par la pêche du jour entre Bar de ligne, St Pierre, Turbotin, Rougets et autre Mérou. A noter, la présence d'un certain Marc en cuisine, pâtissier formé chez Fauchon et tout juste sorti de Lapérouse, qui ne démérite pas sur son chariot de desserts. Impeccable de A à Z, c'est l'essentiel.
Prix : 60 € la suggestion du jour au déjeuner
L’Instant d’Or : La bonne adresse du Triangle d'Or
Ne vous fiez pas à son nom de baptême qui évoque davantage une nouvelle variante peu inspirée de restauration chinoise indigeste qu'un restaurant ouvertement gastronomique, car L'Instant d'Or (ouvert sur les cendres des Saveurs de Flora) mérite clairement que l'on s'attarde sur son cas.Tout d'abord, Marc Hertrich et Nicolas Adnet, deux talentueux architectes y ont travaillé une décoration originale, tout en finesse et en épure où le bIanc domine, puis Frédéric Duca qui officie, un jeune marseillais fort prometteur passé chez Taillevent, Gérald Passédat au Petit Nice et au Fouquet’s avec Jean-Yves Leuranguer. Après nous avoir bluffé tout l'hiver dans son décor taillé pour la zenitude, on aime le petit salon, il revient avec une carte printanière goûteuse. Asperges vertes en velouté et rôties, panacotta de parmesan, cuisses de grenouilles et jus de bœuf aux olives Taggiasches, sole de petit bateau, les filets tartinés de limequat confit, déclinaison de fenouil, condiment méditerranéen... rien à redire, tout cela est cuit et assaisonné à la perfection et servi avec sourire et délicatesse dans une gamme de prix un peu corsée mais à priori justifiée.
Prix : 90 € à la carte environ - feux Menus Dégustation en 4 ou 6 services de 68 € à 98 €
Un centenaire à ne pas manquer
Le Club des bistrots parisiens centenaire s'agrandit et accueille un membre de marque, Benoît. Cent ans d'histoire pendant lesquels Benoît a exporté sa vision du bistrot à la française au quatre coins du monde, de Tokyo à New York. A l'occasion de son centenaire, le restaurant propose un menu à 100 euros. Au programme, foie gras de canard confit, noix de Saint-Jacques, filet de sole Nantua, Agneau de lait, un festin reflétant la tradition culinaire de ce grand restaurant.
Prix : 90 € à la carte environ / menu déjeuner à 36 €
L’Absinthe se met au vert
L'arrivée des beaux jours inspire visiblement les Rostang Père & Filles. L'Absinthe, le bistro parisien impeccablement placé, entre Opéra, Place Vendôme et Palais Royal, en profite pour une "Mise au Vert" (le concept est officiel et déposé), soit une alternative un tantinet gourmande à la salade, idéale pour un été light. Là, en direct de la terrasse de la place du Marché St Honoré, sous un soleil bientôt miroitant, les légumes et les céréales s'offrent une nouvelle jeunesse à grand renfort de Salade de jeunes Pousses et Légumes d’été, Vinaigrette Chizo, de Gaspacho de Betteraves acidulées, Chèvre frais à l’Huile d’Olive ou le Naan, Oignons doux, Tomates Cerises, Parmesan joue la carte de l’exotisme. Une valeur sure.
Prix : 45-50 € à la carte environ
1868 : L'Edmond fait peau neuve
Quelques mois à peine après son ouverture, le restaurant de l'hôtel L'Edmond dans le 17e, change de nom, de chef et de déco. Depuis février, c'est donc Jean-Sébastien Pouch (ex Bristol et Lapérouse) qui officie avenue de Villiers au 1868, date de naissance d'Edmond Rostand. Ici Pouch a tôt fait de conquérir une clientèle déjà fidèle avec son fameux œuf mollet en croûte de pain brûlé, ses associations osées et ses assiettes graphiques quoique un tantinet vides... Cet été, dans une ambiance contemporaine tout en gris-rose-blanc baignée par un puits de lumière, place au bar de pêche aux copeaux de figue noire, à l'agneau de Lozère, jus condimenté aux bigorneaux ou encore les ris de veau frottés à la baie de genièvre. Seul impératif : faire vite car la carte change tous les mois et demi environ.
Prix : à partir de 48 € le menu le soir