Gastronomie haut perchée
C'est le tout dernier restaurant étoilé de Val d'Isère après les départs des Anthony locaux (Tempesta pour La Bocca et Maubert pour les Barmes de l'ours) : hiver après hiver, l'Atelier d'Edmond continue à enthousiasmer tous ceux qui osent s'aventurer au bout du monde, en Savoie, dans ce chalet de carte postale mené de main de maître depuis deux ans par le perpignanais Benoît Vidal.
La toque dans les étoiles
Cela aura été la sanctification pour Benoît Vidal : après deux hivers aux fourneaux de l'Atelier d'Edmond, le chef a consacré l'établissement savoyard en lui offrant sa première étoile dès sa deuxième saison. Une réussite de taille pour celui qui a débuté sa carrière à Perpignan puis mené un parcours impeccable en s'offrant des passages remarqués dans nombre de références étoilées. Et pour cause, près avoir fait ses armes Michel Trama (Loges de l’Aubergade **), au Château de Divonne à Divonne-les-Bains, chez Michel Guérard (Les Prés d’Eugénie*** ), Benoît Vidal atterrit chez chez Régis Marcon à Saint-Bonnet-le-Froid. Après deux années à ses côtés, l'homme cède pourtant au chant de cigales et rejoint le Mas des Herbes Blanches dans le Lubéron, lui ré-adjoignant dans la foulée son étoile perdue. Il faudra attendre 2010, et quelques différends avec sa direction, pour que le chemin de Benoît Vidal nerecroise celui de Marcon et ne marque le point d'entrée dans les cuisines de L’Atelier d’Edmond à Val d’Isère où il officie désormais chaque hiver avec ses équipes perpétuant une certaine idée de la tradition alpine et... méditerranéenne !
Une cuisine néo-savoyarde
Alors, que trouve-t-on dans cette cuisine familiale du bout du monde ? Une carte bien alléchante qui nous mène de Savoie en Auvergne (des fromages aux champignons) tout en en revendiquant un héritage ensoleillé qui fait la part belle aux agrumes et aux herbes aromatiques. Ici le reblochon et la pomme de terre s'offrent donc une nouvelle jeunesse, les produits jouent la carte de l'opposition et de la complémentarité dans une inventivité fort séduisante. Sublime, le menu dégustation (140 €) vous fera naviguer entre Lobe de foie gras de canard confit entier en fine gelée de Mondeuse aux épices et zestes d'agrumes, Racines en chaud & froid au Beaufort des alpages et cendres, vinaigrette au goût fumé, Noix de coquilles St Jacques poêlées au beurre demi-sel, jus des bardes au cidre et brisures de noix et autre Coque craquante de chocolat aux cèpes au goût d’une poire Belle Hélène. Une parfaite réussite.
Février 2014
Par Katya PELLEGRINO