Portraits


Marc Ash, un artiste poète, alchimiste des matières

Une rencontre avec Marc Ash, ne laisse pas indifférent. Né à Oran en 1958, épris de lumière et de soleil, il a abandonné une carrière toute tracée dans une multinationale il y a 6 ans, pour se consacrer à sa passion la peinture, qui rythme depuis près de 30 ans sa vie. Considéré aujourd'hui comme le chef de file des jeunes "néo matiéristes", il est le premier peintre vivant présenté au Palazzo Réale de Milan.


Je suis "un matiériste"


Il se définit d'ailleurs lui-même comme "un matiériste". Au contraire de la peinture lisse, mes tableaux doivent être vivants, en mouvement. L'œil doit naviguer, être happé par le relief. 
Un atelier/loft dans le 18ème, inondé de lumière, habillé de murs en ciment gris, une mezzanine où discuter à bâtons rompus et ses tableaux disséminés au gré de ses envies, constituent le cadre de son univers quotidien.
Le regard s'accroche aux toiles monochromatiques exposées, nimbées d'un bleu céruléen, d'un jaune safran, caramel, ou d'un brun lustré.
Chaque œuvre interpelle, laissant le champ libre à l'imaginaire, à l'émotion. Chaque couleur ou chaque élément pénètre dans la mémoire et touche la corde sensible du visiteur.
On décèle sur ses toiles, ses émotions visuelles, son toucher sensoriel et son imaginaire nourri de ses voyages.

Les déserts d'ailleurs le fascinent


Déserts de sel, de sable en mouvance constante, continuellement redessinés par les tempêtes ou le vent, s'expriment sur ses toiles. On retrouve des plissements esquissés, les ondulations des dunes en formation, des effets craquelés, qui évoquent les terres arides, avec une palette de pigments aux tons brûlants (safran, pain d'épice, caramel, café, brun lustré).
Sa technique si singulière en soi, est en fait très travaillée. Cet artiste, sans pinceau, utilise des matières inédites. C'est ainsi, que du marbre de Carrare, de la poussière de lune, des cristaux de roche, sans parler de ses éléments de métal, parsèment ses tableaux, toujours dans une unité très pensée et très structurée.

Un vocabulaire de poète


Il a d'ailleurs élaboré un vocabulaire de poète, fait de signes, de chiffres et de lettres symboles, que l'on retrouve disséminés sur toutes ses toiles : 
" Le "T" qui symbolise la vie et la protection ou le chaos, selon qu'il soit à l'endroit ou à l'envers. Les quatre premiers chiffres (1, 2, 3, 4) des symboles vitaux représentant l'eau, la terre, l'air, le feu. Le chiffre "8", symbole de l'infini et un hommage appuyé à la femme.
Quant aux particules de métal, que j'oxyde, précise t-il, elles nous renvoient à notre propre altération. Même fardé ou maquillé, le métal rouille comme nous."
Pour Marc Ash,  "chaque toile est un voyage à travers le temps où les quatre éléments s'affrontent et fusionnent pour nous offrir, à l'issue du combat cette si précieuse diversité."

Son premier triomphe "Tous ensemble"


Mais l'exposition qui va le mettre en lumière reste "Tous ensemble". Sa première étude, qui sera aussi son premier vrai triomphe en 2003.
Six mois de réflexion, de travail pour mettre en lumière d'une manière suggestive, mais jamais sanglante, le plus grand holocauste du 20ème siècle.
"Après avoir lu "le Pianiste" qui m'a bouleversé, j'ai voulu raconter à travers mes toiles, une histoire. Un rappel de la mémoire, le projet se devant de rester oecuménique et apolitique. Ce thème n'avait jamais été abordé d'une manière contemporaine et je souhaitais me différencier de mes pairs."
L'œil ne reste pas indifférent, l'émotion est palpable et visuelle à travers les différents tableaux qui évoquent l'impensable et l'indicible, toujours avec beaucoup de pudeur.
Chaque toile évoque l'histoire, mais toujours au second degré. Un simple lambeau de tissu rayé accroché sur des fils barbelés évoque l'évasion manquée, des grillages en métal avec une forme arrondie derrière, parle de la douleur.
L'exposition sera un triomphe, à Milan, Madrid, Pékin, Toronto et à la Biennale de Venise en 2003. Elle servira également d'outil pédagogique dans certains pays.

Un nouveau projet "la Révolution Industrielle"


Cette exposition qu'il a réalisée n'exprime qu'une partie de lui-même. D'autres projets sont en cours.
Une exposition à New York en septembre à la Gallery Remy Toledo à Chelsea. Et surtout un nouveau projet, d'envergure celui-ci avec 50 toiles.
"Je souhaite raconter à travers l'art contemporain, la révolution industrielle. Ses aspects positifs et négatifs, en mettant en avant ce qu'elle a apporté et détruit en même temps.
L'installation sera violente. Il y aura une constellation de mines anti-personnelle et au plafond des prothèses.
Ce projet va me demander plus d'une année de travail, mais me permet de me renouveler.
Bien entendu chaque artiste a sa signature, mais le plus important est d'évoluer. A ma façon, je peux traduire des impressions de manière différente."

Et le luxe dans tout cela ?


Pour Marc Ash, la peinture est luxueuse. En effet, l'acquisition d'une peinture est la dernière chose que va faire un acquéreur. L'art n'étant pas à la portée de tout le monde.
Comme seul luxe, souhaitons lui de conserver dans sa peinture, un discours épuré, émouvant dans sa simplicité et qui sache toujours nous séduire.

Avril 2005
Par Katya PELLEGRINO

Tous les tableaux de Marc Ash, sont numérotés.
L'encadrement est déjà intégré, pour permettre à l'acquéreur d'avoir une peinture aboutie, fine, pleine et mature.
Les tarifs sont accessibles et évoluent de 1.000 € à 20.000 €.
Ses tableaux sont côtés dans Art Price.
Visite à son atelier sur demande
Mail : marc.ash@ free.fr


Les deux photos de la Biennale de Venise sur l'article représentent des tableaux de la collection "Tous ensemble".