Gastronomie

Apéro-pétanque en plein 16e arrondissement

Amoureux des espaces verts et des havres de paix cachés parisiens, c'est du côté de l'ouest qu'il vous faut vous tourner pour découvrir Le Jardin Caché de La Gare. On connaissait l'excellent restaurant de la Chaussée de la Muette, on réserve pour s'abriter encore au milieu du romarin, des lauriers et de la lavande et savourer un excellent cocktail. En tête des commandes, l'incontournable "Pampelonne" à base de rosé, pamplemousse et coriandre. Un délice.
Mais cet incomparable air de Provence ne s'arrête pas là. Tandis que la musique peu à peu envahit l'espace, on tire ou on pointe le temps d'un apéro-pétanque et on se laisse tenter, pourquoi pas, par la carte d'inspiration méditerranéenne. Soupe froide de petits pois, cannellonis de chèvre frais et courgettes et autres filets de bar poêlés vous attendent. Pour un peu on entendrait le chant des cigales...

L'institution du 7e

Tout le Gotha politique et littéraire s'y donne régulièrement rendez-vous, et pour cause la Ferme saint Simon compte parmi ce qui se fait de mieux en matière de brasserie chic. Créé et mis en avant par ses anciens propriétaires le Chef Francis Vandenhende et son épouse Denise Fabre, il a été repris en 2013 par un restaurateur et architecte, Marcel Joulia. A deux pas de l'Assemblée Nationale, on découvre donc la savoureuse carte d'un jeune chef, Teddy Merienne, qui mériterait grandement son étoile dans le sacro saint Guide Rouge, comme au 35° Ouest où il officiait auparavant. Et pour cause cet ancien élève du Chef Christian Constant, arrivé en janvier dernier, excelle tout simplement dans l'art de la réappropriation du répertoire français de nos grands-mères. Ris de veau braisé au vin jaune (une référence), Pigeon rôti dans son jus, Sole meunière de Concarneau, pommes purée… il renoue avec génie avec la plus pure tradition bourgeoise tout en contenant les tarifs dans une gamme abordable plutôt surprenante.
Adeptes du mitonné, du mijoté, des cuissons lentes et d'une cuisine qui prend son temps avec des bouillons et des sauces longuement apprêtés, vous trouverez donc là une carte courte mais qui flirte avec la perfection. A tester sans tarder.

Manko, c'est le Pérou

Ouvert en février dernier, ce restaurant péruvien du chef star Gastón Acurio, déjà couronné roi de la cuisine péruvienne dans le monde entier et adoubé par Alain Ducasse, était très largement attendu dans le Triangle d'Or parisien. Rendez-vous au sous-sol du 15 avenue Montaigne, dans l'ancienne salle d'enchères Drouot-Montaigne où fût notamment tourné le film Fauteuils d'orchestre, pour découvrir ce restaurant-cabaret flamboyant, décoré par Laura Gonzales. Aux manettes 3 pointures, car aux côtés de Gastón Acurio, ce sont Benjamin Patou, l'homme des soirées parisiennes notamment à la tête de L'Arc Paris et du Bus Palladium et Garou himself qui officient. Le chanteur québécois avait des envies de cabaret burlesque et décalé dans l'esprit de l’Alcazar de Jean-Marie Rivière. Pari plutôt réussi.
Côté assiettes, rien à redire, la carte est à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre de son chef au top 20 du « The World’s 50 Best Restaurants ». On vous conseille vivement le menu «Para Picar» pour un tour d’horizon des saveurs péruviennes
pour seulement 65€ par personne. Et à vous les Cebiches, le Clasico (poisson blanc, patate douce, maïs choclo et cacha) et autre Chifa (saumon écossais, légumes marinés, leche de tigre au maracuja) !

Fables de la Fontaine : Comme un air de Provence

L'été vous donne des envies de places provençales tout droit sorties d'Aix en Provence ? Bonne nouvelle, les abords de la rue Saint Dominique abritent un havre de paix étoilé et surtout étonnamment abordable. Menée par la plus jeune chef étoilée de France (Julia Sedefdjian, 21 ans), cette table qui fut longtemps dans l'empire Constant, a non seulement le charme des terrasses du sud mais surtout une carte autour du poisson absolument savoureuse. Qui plus est, à la faveur de sa mue, les prix ont été largement revus à la baisse. Raison de plus pour y réserver.
On y déguste en ce moment des recettes oubliées du sud de la France comme la bourride blanche, présentée dans une pierre, ce plat d’origine sétoise proche de la bouillabaisse. Le petit twist ? C’est le fumet légèrement aillé qui remplace subtilement la soupe de poisson. Au menu également, la soupe au pistou, incontournable de la cuisine provençale avec ses légumes gorgés de soleil. Une réussite.



Katya Pellegrino et la rédaction