Henri Fantin-Latour : "A fleur de peau"
Resté célèbre dans l’histoire de l’art pour ses somptueuses natures mortes et pour les portraits de figures illustres de son temps (Manet, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine…), Henri Fantin-Latour, né à Grenoble 1836 – 1904, est un artiste complexe, indépendant dans un siècle marqué par les aventures collectives.
Henri Fantin-Latour • Self-Portrait, 1861
Il laisse derrière lui l’image d’un peintre marginal, rassemblant plus de 120 œuvres, tableaux, lithographies, dessins et autres études préparatoires.
Se dérobant à toutes les facettes, Fantin (sa signature), venu à la peinture sous l’égide réaliste de Courbet, apparaît comme le dernier des romantiques pour les uns, le premier des symbolistes pour les autres. Dans tous les cas, un artiste intense et délicat cachant sous les glacis d’une peinture parfois austère une sensibilité à fleur de peau. « La Peinture est mon seul plaisir, mon seul but » (1855).
L’exposition s’ouvre sur les œuvres de jeunesse, en particulier des autoportraits. Confiné dans son atelier, vouant un culte à la nature, le jeune homme choisit ses sœurs, modèles captifs disponibles et silencieuses.
Ayant échoué au salon de 1859, il s’exile en Angleterre auprès de son ami James McNeill Whistler qui l’encourage à composer des natures mortes qui démontrent les qualités d’observation du jeune homme.
Des natures mortes comme des portraits de fleurs
Hommage à Delacroix, 1864
Très hostile aux principes de l’impressionnisme naissant, Fantin-Latour tourne le dos au plein air et ambitionne de révolutionner l’art de la peinture. L’artiste s’attire tous les éloges avec un Atelier aux Batignolles en 1870, hommage appuyé à Edouard Manet, tandis que Le Coin de Table (1872) achève de forger sa réputation de portraitiste brillant et peu conventionnel.
« Voilà une idée qui me préoccupe beaucoup, faire croire à aucun effet artistique ». Les somptueux portraits de fleurs qu’il brosse par dizaines témoignent d’un talent rare dans la composition des bouquets et d’une exceptionnelle virtuosité dans le rendu des matières. On dénombre aujourd’hui plus de 500 toiles peintes par Fantin dans sa maison de Buré en Normandie.
« Moi, je suis fanatique de la photo ». Largement inédit, le fonds de photographies de NU conservé au Musée de Grenoble révèle une dimension inattendue de l’artiste. Ces clichés se retrouvent parfois transposés sur calque, sur papier ou même sur toile. A une époque où il pouvait être difficile de trouver des modèles, et pour un homme pudique comme lui, il y avait maints avantages à travailler sur photographies plutôt que d’après des modèles vivants.
Intitulé aussi L’Hommage à Berlioz, cette œuvre occupe une place charnière dans la production de Fantin-Latour. Profondément épris de musique, le peintre s’enthousiasme pour les œuvres de Berlioz, Wagner, Schumann qui nourrissent son âme de poète.
Enfin, à compter de 1890, s’il peint encore des natures mortes, la musique, la mythologie ou même la fantaisie prennent le pas sur la réalité. Ces œuvres démontrent une maturité et une confiance qui l’autorisent à prendre de grandes libertés en termes de composition et dans l’application des couleurs.
Il laisse derrière lui l’image d’un peintre marginal, rassemblant plus de 120 œuvres, tableaux, lithographies, dessins et autres études préparatoires.
Se dérobant à toutes les facettes, Fantin (sa signature), venu à la peinture sous l’égide réaliste de Courbet, apparaît comme le dernier des romantiques pour les uns, le premier des symbolistes pour les autres. Dans tous les cas, un artiste intense et délicat cachant sous les glacis d’une peinture parfois austère une sensibilité à fleur de peau. « La Peinture est mon seul plaisir, mon seul but » (1855).
Espérance et courage (1853 – 1873)
Two sisters, 1859L’exposition s’ouvre sur les œuvres de jeunesse, en particulier des autoportraits. Confiné dans son atelier, vouant un culte à la nature, le jeune homme choisit ses sœurs, modèles captifs disponibles et silencieuses.
Ayant échoué au salon de 1859, il s’exile en Angleterre auprès de son ami James McNeill Whistler qui l’encourage à composer des natures mortes qui démontrent les qualités d’observation du jeune homme.
Des natures mortes comme des portraits de fleurs
Ambitions et Innovations (1864 – 1872)
Mu par de grandes ambitions, le peintre travaille alors intensément, innovant avec panache dans le domaine du portrait de groupe. Témoin privilégié de son temps, il se fait remarquer avec son Hommage à Delacroix en 1864.Hommage à Delacroix, 1864
Très hostile aux principes de l’impressionnisme naissant, Fantin-Latour tourne le dos au plein air et ambitionne de révolutionner l’art de la peinture. L’artiste s’attire tous les éloges avec un Atelier aux Batignolles en 1870, hommage appuyé à Edouard Manet, tandis que Le Coin de Table (1872) achève de forger sa réputation de portraitiste brillant et peu conventionnel.
Nature et Vérité (1873 – 1890)
« Voilà une idée qui me préoccupe beaucoup, faire croire à aucun effet artistique ». Les somptueux portraits de fleurs qu’il brosse par dizaines témoignent d’un talent rare dans la composition des bouquets et d’une exceptionnelle virtuosité dans le rendu des matières. On dénombre aujourd’hui plus de 500 toiles peintes par Fantin dans sa maison de Buré en Normandie.
Fantin au travail. D’après le NU.
« Moi, je suis fanatique de la photo ». Largement inédit, le fonds de photographies de NU conservé au Musée de Grenoble révèle une dimension inattendue de l’artiste. Ces clichés se retrouvent parfois transposés sur calque, sur papier ou même sur toile. A une époque où il pouvait être difficile de trouver des modèles, et pour un homme pudique comme lui, il y avait maints avantages à travailler sur photographies plutôt que d’après des modèles vivants.
L’Anniversaire (1876) & Féeries
Intitulé aussi L’Hommage à Berlioz, cette œuvre occupe une place charnière dans la production de Fantin-Latour. Profondément épris de musique, le peintre s’enthousiasme pour les œuvres de Berlioz, Wagner, Schumann qui nourrissent son âme de poète.
Enfin, à compter de 1890, s’il peint encore des natures mortes, la musique, la mythologie ou même la fantaisie prennent le pas sur la réalité. Ces œuvres démontrent une maturité et une confiance qui l’autorisent à prendre de grandes libertés en termes de composition et dans l’application des couleurs.
Novembre 2016
Par Hélène Feltin