Culture


Murakami à la Fondation Vuitton : Kawaii ? Oui, mais…

Une salle entièrement tapissée des fleurs "Kawaii" iconiques de Takashi Murakami ? Un cheval grandeur nature pendu au plafond par le trublion de l'art italien Maurizio Cattelan ? Une oeuvre originale de Matisse, maître de la couleur ? La dernière exposition de la Fondation Louis Vuitton s'explore le temps de quelques heures à flâner dans le nouveau musée le plus agréable de Paris, au cœur du Bois de Boulogne.


Jusqu’au 27 août 2018, la Fondation Louis Vuitton se met « Au diapason du monde » et présente une sélection d'œuvres modernes et contemporaines qui font écho aux grands bouleversements de notre temps. Au total 25 artistes internationaux, en résonance avec des chercheurs, des poètes et des philosophes sur des airs écologistes, transhumanistes ou métaphysiques. La plus forte impression est sans doute celle laissée par l’œuvre de Takashi Murakami, qui n’est autre que le plus grand artiste plasticien japonais vivant. A la tête du mouvement « superflat », cette star internationale s’est fait connaître par ses toiles monumentales et son style « Kawaii » (traduire « mignon »). Malicieux et joyeux, un brin provocateur voire impertinent, l’artiste pop a créé un style inimitable dans un audacieux mélange des genres. Des œuvres moins naïves qu’il n’y paraît si l’on se prête au jeu de la double lecture. Ce monde coloré et joyeux laisse alors transparaître les traumatismes vécus par le Japon, comme la bombe atomique ou le tsunami. Une rencontre marquante. Tirées des collections de la maison, on retrouvera aussi des œuvres de nombreux artistes dont Yves Klein, Dan Flavin, James Lee Byars, ou encore Ian Cheng, Pierre Huyghe, Richter, Morellet, sans oublier Christian Boltanski et Cyprien Gaillard, mais aussi Alberto Giacometti, Henri Matisse… Si l’on peine à dégager une thématique commune, on appréciera néanmoins ce fascinant et prestigieux « vide-grenier » façon Vuitton.

Mai 2018
Par La rédaction