Hors des sentiers battus en République Dominicaine
Découverte en 1492 par Christophe Colomb, la République Dominicaine se partage l’île d’Hispaniola avec Haïti, sa voisine à l’Ouest, au cœur de l’archipel des Caraïbes. Des plages de carte postale, (plus de 1600 km), forêts tropicales, savanes, montagnes dont le Pico Duarte et biodiversité incroyable en font un cadre unique à découvrir, loin de Punta Cana, le cliché ! Car sous cette apparence cliché, l’île révèle son kaléidoscope de couleurs fascinantes et sa vitalité culturelle incarnée par son peuple métissé.
Saint Domingue : Tout respire un lieu de vie préservé, un autre chez soi
Saint Domingue, République Dominicaine @LuxeMagazine - © @LuxeMagazine
A Saint Domingue, la Cité Coloniale respire un air de liberté, avec ses petites maisons basses de style espagnol, ses trésors d’époque, ses architectures ses cafés et ses restaurant bordant les rues. Elle appartient au Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco grâce à ses trésors culturels et architecturels et ses bâtiments historiques.
Son cadre historique est le lieu idéal pour La Casa del XVI qui se niche non loin de la rue Condé, à 400 mètres de la cathédrale. Celle-ci reste un témoignage du XVI ème siècle, restée intacte malgré les diverses invasions et colonisations (espagnole, anglaise, américaine, haïtienne, française…)
Une époque espagnole révolue
Casa del XVI @LuxeMagazine
Casa del XVI @LuxeMagazine
Un des salons de Casas del XVI @LuxeMagazine
La Casa del XVI se composant de 6 petites maisons coloniales différentes datant du 16ème au 20ème siècle, toits d’époque Renaissance, chacune baptisée d’un petit nom, offre une vingtaine de chambres et suites.
Patricia Reyd, une américaine vivant à San Domingue, a laissé libre court à son imagination pour les transformer en lieux colorés, parsemés de pièces uniques, d’objets vintages, de suspensions en cristal, de tableaux d’artistes contemporains. Ils exhalent une époque révolue, un charme d’antan de l’aristocratie espagnole, et une réminiscence des conquistadors ! Un style qui au fil du temps, a su plier la tropicalité du lieu à une esthétique plus européenne.
Un patio pour chaque demeure
Casa del XVI @LuxeMagazine
Le patio de Casas del XVI @LuxeMagazine
Chacune possède un patio intérieur, pour la plupart ombragé, avec manguier, bananier ou plantes tropicales. Certaines comprennent des bassins où se rafraîchir lorsque le soleil est à la verticale. Toutes offrent un air de nostalgie. Le soir il fait bon s’attabler dans le patio pour dîner en compagnie des étoiles à l’abri des palmiers en dégustant des produits locaux.
Des monuments préservés à la Zona Colonial
La cathédrale Santa Maria la Menor @LuxeMagazine
Le train Chu Chu @LuxeMagazine
Une des ruelles de la Zona Coloniale @LuxeMagazine
Le Parque Colon avec Christophe Colomb @LuxeMagazine
La maison de Christophe Colomb et la Casas Réales @LuxeMagazine
Le jardin rose @LuxeMagazine
Le lendemain, une visite s’impose. Soit en bicyclette, en fin d’après-midi, soit dans le petit train touristique qui durant 45 mn, vous promène parmi les sites et lieux à découvrir.
Bien entendu la Catedral Primada de America (ou cathédrale Notre-Dame de l'Incarnation), la première cathédrale du Nouveau Monde, l’Alcazar de Colon ( la demeure de Diego, le fils de Christophe Colomb), la forteresse Ozama, son musée de Las Casas Reales ou son palais des Beaux-Arts sont à visiter.
Nous ne le savions pas mais le chocolat de la République Dominicaine est un excellent chocolat et il existe une boutique, le Kahkow et son musée du chocolat. Avis aux amateurs !
José notre guide, qui parle français, est intarissable et donne une idée assez précise et honnête de la situation du pays et des conditions de vie, avec un franc-parler appréciable !
Après avoir dîné dans un restaurant local, recommandé justement par José, nous voici le lendemain sur le départ pour notre prochaine destination : Casa Bonita dans le Sud-Ouest de l’île (appartenant aux hôtels Mint).
Le Sud, plus sauvage
Plage dominicaine @LuxeMagazine
En voiture nous parcourons 3 heures de route à travers des paysages arides ou verdoyants parsemés de quelques villages assez pauvres.
Barahona est une région qui contient la biodiversité la plus élevée de toute l’île, avec trois parcs naturels, dont le Parc National Isla Cabrito qui abrite iguanes, flamands et crocodiles. Son lac, Lago Enriquillo. Quelques plages presque vierges qui n’ont rien à envier aux Maldives, la Vallée de Poloet pour sa plantation de café ou la Lagune de Cabral pour les passionnés d’ornithologie.
Casa Bonita, en pleine verdure
Casa Bonita - République Dominicaine @LuxeMagazine
Casa Bonita - République Dominicaine @LuxeMagazine
Casa Bonita, une institution depuis 22 ans en République dominicaine, appartient à la famille Schiffino depuis 3 générations. La propriété s’ancre dans un écrin végétal riche au sein d’une forêt et surplombe la mer, à 10 mn de là à Bahoruco-Barahona. Une vue spectaculaire s’offre de la terrasse avec piscine où le bleu se conjugue avec le vert émeraude.
Ecolodge responsable, avec une majeure partie de matériaux locaux, il propose suites nichées non loin de la rivière, (seul souci les moustiques qui s’invitent avec insolence) ou avec piscine privée, ainsi que chambres avec balcon.
Le matin, au lever du soleil, le petit-déjeuner se prend au restaurant ouvert sur la piscine et la mer des Caraïbes. Celui-ci ouvert toute la journée, permet de se restaurer à son gré du matin au soir. Appréciable.
Aujourd’hui cela sera un petit-déjeuner dominicain, composé d’omelette, de salami et de purée de patates douces. Assez dense il faut le dire !
Des excursions en pleine forêt
Cascade - République Dominicaine @LuxeMagazine
Cascade - République Dominicaine @LuxeMagazine
Ensuite, comme la Casa Bonita propose plusieurs excursions, dont la superbe plage à Vaya la Sagalès à 2h en voiture (un peu loin pour nous), une balade avec tyrolienne ou baignade dans une cascade, nous optons pour celle-ci, plus proche de l’hôtel.
Un véhicule à quatre roues motrices nous emmène cahin-caha sur des chemins forestiers. Puis la balade continue à pied avec notre guide, Bolito, qui ne parle qu’espagnol. Nous grimpons ensuite durant 45 mn au milieu de ce parc naturel, entouré d’avocatiers, de fougères arborescentes, de cocos, de fruits inconnus et d’immenses arbres nous protégeant des rayons du soleil. Enfin des bananiers, papayers entremêlés de lianes, de bois d’acajou, servent de toile de fond à cette lente traversée. Après plusieurs petits bras de ruisseau que nous traversons à pied et quelques roches en hauteur où l’eau ruisselle, nous arrivons dans une cascade rafraîchissante où se baigner, avant de revenir sur nos pas.
Ici le temps n’a plus de prise et l’indolence est de mise. Nous nous mettons alors au diapason de la nature.
Le retour se fait tranquillement. Le soir, après un cours de yoga avec Camila sur la terrasse inférieure et une noix de coco dégustée sur les transats au soleil couchant, nous dînons tranquillement d’une langouste grillée sous la voûte des étoiles, en compagnie d’une bière locale Presidente, blonde et légère ! Dépaysement garanti !
Direction le Nord vers le Parc de Monte Christi
République Dominicaine @LuxeMagazine
République Dominicaine @LuxeMagazine
République Dominicaine @LuxeMagazine
Mur à Sante Barbara @LuxeMagazine
Le lendemain, grande transhumance en direction du Nord à Punta Rucia, entre Puerto Plata et le parc national de Monte Christi.
Le chemin nous prendra 8 h en voiture avec une halte bienfaitrice pour déjeuner à Santo Domingo, près de la cathédrale, car le trajet est vraiment long en voiture. Il vaut mieux faire une halte d’une nuit à Saint Domingue.
Mais l’arrivée en vaut la peine.
Un petit paradis va nous attendre à Punta Rucia.
Punta Rucia Lodge, un petit paradis dans le Nord
Punta Rucia - République Dominicaine @LuxeMagazine - © @LuxeMagazine
C’est le projet un peu fou d’un Français Jean François Guyon, qui a eu un coup de cœur pour la destination et plus particulièrement pour cette région sauvage entre Puerta Plata et le parc de Monte Christi !
Avec pugnacité, volonté, envie, aide d’amis et de la famille, cet ancien chef d’entreprise d’une société d’informatique basée à Lyon, s’est reconverti en hôtelier. Après avoir acheté un terrain en bordure de mer en 2010, il a passé 3 ans à réaliser son rêve et à concrétiser la vision de son hôtel tel qu’il le pensait.
En 2013, Punta Rucia Lodge était né !
Il a tout de même fallu l’autorisation du Président pour créer un ponton de 30 mètres de long, qui permet l’accès au bateau !
Un petit paradis en République dominicaine
Le spa de Punta Rucia @LuxeMagazine
Plage de Punta Rucia @LuxeMagazine
Le ponton de Punta Rucia @LuxeMagazine
La piscine de Punta Rucia @LuxeMagazine
Imaginez 15 bungalows en forme de faré avec leur toit en feuilles de palme, éparpillés le long de la mer et sous les feuillages des palmiers, les pieds dans le sable.
Chacun à l’ombre de la végétation tropicale, déroule sa terrasse agrémentée de rocking chairs et de hamacs où se prélasser au coucher du soleil.
La vue sur le large est sublime et on voit juste se dessiner au loin le parc de Monte Christi et ses montagnes
Une décoration authentique et locale
Suite de Punta Rucia @LuxeMagazine
Une décoration simple et épurée compose le décor de ces bungalows.
Tissus artisanaux des poufs, tapis aux dessins traditionnels, rotin tressé, bois travaillés et assemblés pour les luminaires, se répondent en un camaïeu de beige, de brun et de turquoise.
Sous la simplicité des volumes et l’innocence des stores, on devine le dégradé de bleu de la mer et l’or blanc de la plage et ses promesses de baignades à l’infini, des corps paressant sur des transats à l’ombre des paillotes en palmes naturelles ou dans les hamacs suspendus au-dessus de l’eau. Un doux songe éveillé !
Partout où l’œil se pose, cocotiers, palmiers nains, palétuviers, hibiscus, … entourent la discrète silhouette des bungalows élaborés suivant la même exigence traditionnelle.
L’appel de la gourmandise le soir venu
Paella - République Dominicaine @LuxeMagazine
Puis lorsque le soleil tire sa révérence en laissant éclater son dégradé de rouge orangé flamboyant, tout doucement l’appel de la gourmandise entraîne nos pas au restaurant de plage, les pieds dans le sable. Un soir nous retrouverons notre table en bordure de la mer au bout du ponton. Romantisme quand tu nous tiens !
Ici ceviche traditionnel, langoustes grillées, paella du cru, sont un régal pour nos papilles. Rien de sophistiqué, mais au contraire des plats locaux et du poisson travaillé de diverses façons, tout ce que l’on aime et que nous avons envie de trouver ici !
Cayo de Arena, un banc de sable au milieu de nulle part
Cayo Arena @LuxeMagazine
Le lendemain, après un sommeil bercé par le bruit de la mer et la musique discrète du vent dans les arbres, une nouvelle journée pleine de promesses s’annonce !
Une balade en bateau pour aller « snorkeler » à Cayo de Arena le long de la barrière de corail et découvrir des poissons de toutes sortes.
Jolie balade sous le soleil pour arriver sur une langue de sable inattendue où 5 paillotes nous attendent pour nous protéger des rayons ardents et profiter de la barrière de corail juste derrière nous et de ses trésors aquatiques.
Un plongeon et nous voilà entourés de poissons de toutes sortes, de coraux aux couleurs vives et de mille végétations aquatiques. C’est un ballet multicolore, un kaléidoscope de couleurs qui nous entourent et nous fait tourner la tête.
Après s’être repus de balades aquatiques, retour pour un petit pique-nique. Le bateau file à l’horizontale d’un monde arasé par le plomb du ciel et les berges bordées de mangroves forment un inextricable fouillis de racines aquatiques.
Nous revenons à Punta Rucia Lodge, les yeux pleins de souvenirs.
Une dernière nuit nous attend avec un dîner de langoustes les pieds dans le sable et les étoiles pour compagnie.
Un joli voyage qui donne envie de revenir !
Novembre 2019
Par Katya PELLEGRINO