Le Château Cos d’Estournel, un passeur de mémoire
Passé le virage, le Château Cos d’Estournel se découvre dans toute sa splendeur avec ses deux pagodes de style asiatique qui surmontent ses chais. Vision d’un palais oriental !
Excentricité que l’on doit à Louis -Gaspard d’Estournel, marquis de son état, visionnaire, avant-gardiste et amoureux du vin, qui hérita en 1811 d’un domaine planté de vignes dont le surnom deviendra « Le Maharadjah » et décida de produire son propre vin.
Aujourd’hui c’est Michel Reybier, propriétaire entre autres des hôtels La Réserve, qui gère de main de maitre ce vignoble.
Découverte avec Katya Pellegrino.
Excentricité que l’on doit à Louis -Gaspard d’Estournel, marquis de son état, visionnaire, avant-gardiste et amoureux du vin, qui hérita en 1811 d’un domaine planté de vignes dont le surnom deviendra « Le Maharadjah » et décida de produire son propre vin.
Aujourd’hui c’est Michel Reybier, propriétaire entre autres des hôtels La Réserve, qui gère de main de maitre ce vignoble.
Découverte avec Katya Pellegrino.
Retour sur l’histoire
Le Cos d'Estournel - © @luxemagazine
Rien n’est trop beau pour Louis-Gaspard d’Estournel, passionné de vignobles et de son nectar. En 30 ans il achète tout le village et décide de se passer des négociants, vendant et exportant directement, fait rare à cette époque.
Outre l’Angleterre, son marché principal, Il décide alors de l’exporter dans les colonies britanniques, dont l’Inde.
C’est ainsi qu’en 1820 il construit son château au style extrême -oriental, véritable curiosité dans le Médoc et qu’il est lui-même surnommé « le Maharadjah de Saint-Estèphe » !
Un original et un excentrique enthousiaste, dont les dettes s’accumulent et l’obligent à vendre son Château en 1852.
Pendant un siècle et demi, il passera entre les mains de différents propriétaires, au rang desquels le célèbre négociant en vin de Bordeaux, la famille Ginestet, avant d’être détenu depuis l’an 2000 par Micher Reybier, également propriétaire du Hetszolo Tokaji en Hongrie, du champagne Jeeper et nouvellement détenteur du Château de la Mascaronne en Provence.
Ayant fait sa fortune dans l’industrie de la charcuterie (Cochonou, Aoste, Justin Bridou) il décida de tout vendre à 50 ans et se tourna vers l’art de Vivre et l’hôtellerie de prestige. Son groupe possède aujourd’hui, entre autres, la Réserve à Paris, Ramatuelle et Genève.
Un homme rigoureux et passionné
Michel Reybier l'heureux propriétaire du Cos d'Estournel
Aussi rigoureux et enthousiaste que son fondateur, Michel Reybier s’est impliqué au quotidien dans la renaissance de ce 2ème grand cru classé en 1855 qu’est le Cos d’Estournel, dotant la propriété des outils techniques et modernes nécessaires à l’élaboration d’un grand vin.
Le chai - © @luxemagazine
Il n’a pas hésité pas à investir et c’est ainsi qu’il a fait appel à Jean-Michel Wilmotte pour construire un chai ultra contemporain combinant design moderne et techniques les plus pointues et abouties. Un projet qui prit 5 ans et devint en 2008 un évènement d’exception dans le Médoc. D’une passerelle en verre on domine la salle où se trouve empilé de manière rectiligne l’ensemble des fûts, comme un tableau vivant. Au bout de la passerelle, une porte en bois d’un mètre de haut mène à une vinothèque exceptionnelle !
Des caractéristiques particulières pour le Cos et la Pagode
Un vin d'exception - © @luxemagazine
Dominique Arangoïts directeur technique du Domaine, explique l’utilisation des barriques qui ne servent que 3 fois, et la garde du vin en barrique qui dure 16 mois pour le Cos et 12 mois pour la Pagode de Cos. La salle où se trouve les fûts empilés de manière très rectiligne est un immense espace noir.
Leur différence : Un vin plus frais, plus fruité et plus gourmand pour la Pagode de Cos avec un sol davantage argileux quant au Cos, il dévoile, grâce à des vignes plus matures, un tain plus noble et plus puissant, un goût du terroir épicé.
Une empreinte orientale
La porte ramenée de Zanzibar - © @luxemagazine
Dans le château l’empreinte asiatique de Louis-Gaspard d’Estournel demeure. Ainsi fresques, panneaux sculptés d’Inde, éléphants peints, sont disséminés dans la grande salle d’accueil, à l’ambiance tamisée et feutrée. A l’extérieur, une immense porte du XVII ème sculptée, ramenée de Zanzibar, orne une des devantures du château, - l’entrée du chai-, conférant à l’ensemble ce style inimitable et excentrique qu’avait voulu son fondateur. Ce château constitué de pierres blondes girondines, avec ses tours particulières, évoquent davantage un palais oriental indien qu’un château viticole classique.
Louis-Gaspard d'Estournel - © @luxemagazine
Devant, des bassins d’eau, évocation à l’Inde et au Taj Mahal ainsi que des pierres venant d’Agra complètent cette image exotique. La statue en bronze de Louis-Gaspard d’Estournel assis sur un banc, contemple pour l’éternité, l’amour d’une vie !
La vinothèque le saint des saints !
La célèbre vinothèque - © @luxemagazine
Il faut visiter le Saint des Saints, la vinothèque, un trésor bien gardé qui laisse bouche-bée avec ses 10 mètres de haut et ses rayonnages supportés par des éléphants de pierre, Ici on découvre avec bonheur des millésimes qui s’échelonnent de 18¬65 à nos jours.
Le vignoble quant à lui s’éparpille sur 100 hectares, avec 19 sols caillouteux sur 20 mètres de dénivelé. En contrebas, le marais entourant la vigne et non loin le cours d’eau « la Jalle du breuil », apportent de la fraîcheur aux vignes et l’air en hauteur y est plus frais.
Les parcelles ont chacune leur particularité et apporte des caractéristiques au vin, travaillées par le vinificateur.
La Chartreuse de Cos, une parenthèse enchantée
Cos d'Estournel - La Chartreuse de Cos
Cos d'Estournel - La Chartreuse de Cos
Cos d'Estournel - La Chartreuse de Cos
Aux beaux jours un plongeon dans le bassin turquoise - © @luxemagazine
Tombé amoureux du château, Michel Reybier a souhaité offrir aux hôtes de passage, un lieu unique, une demeure privée au charme empreint de l’histoire du Cos. C’est ainsi qu’est née la Chartreuse de Cos, une ode à l’esprit de Louis- Gaspard d’Estournel, dont s’est passionné Jacques Garcia. Il a su restituer dans la maison, cette ambiance de voyage dominée par l’Inde. Ici opulence et richesse des matières dominent. Parti dans ce pays pour y prendre quelques inspirations, il a racheté à cette occasion, le mobilier ainsi que les portes sculptées d’un ancien Palais à Jaipur, que l’on retrouve pour notre plus grand plaisir apposées le long de différentes pièces. La plus spectaculaire est celle du salon, la plus haute également, (plus de 3.50m) et qui laisse apparaître, lorsque les portes se coulissent grâce à un système de bouton caché, une salle à manger, intime et chaleureuse. La nuit tombée elle reçoit ses hôtes dans un faste de vaisselles, cristallerie et d’ombres chatoyantes projetées par des chandeliers d’argent.
Un dîner romantique - © @luxemagazine
Le chef à demeure pour ses hôtes, concocte en fonction de vos envies, un tartare de thon rouge, orange, avocat et caviar d’aquitaine, pourquoi pas une côte de bœuf bazadaise, cuite aux sarments de vigne, avec légumes de jardin et pommes de terre nouvelles et si votre palais réclame une gourmandise, une pêche melba ponctuera ce dîner en douceur.
Alessandra, la maîtresse de maison, orchestre avec maestro et gentillesse les services et le chef sait satisfaire toutes vos demandes.
Si le temps s’y prête, un apéritif au coucher du soleil agrémenté de différents tapas cuisinés par le chef, accompagné d’une Pagode de Cos 2005 ou d’un Cos d’Estournel 2009 est un must !
La Chartreuse, un Art de Vivre à la française
Vue sur le jardin d'une suite - © @luxemagazine
Cos d'Estournel - La Chartreuse de Cos
8 chambres et suites prennent place dans cette demeure cossue et résidence privée de Michel Reybier . A l’entrée derrière la porte en bois ressemblant à un moucharabieh, les effluves particulièrs dégagés par des bougies odorantes évoquent l’ambiance olfactive de la Réserve. Un immense dragon sculpté en bois accompagné de deux fauteuils capitonnés en velours rubis d’un côté et des portes habillées de cuir de Cordou de l’autre, vous accueillent.
Jolie perspective de l’entrée. Le regard capte la perspective et la profondeur de vue allant de l’entrée au salon en passant par la bibliothèque.
La bibliothèque avec ses porcelaines anciennes - © @luxemagazine
Dans la bibliothèque trône sur des étagères rouges, une collection personnelle de porcelaines rassemblée par Michel Reybier. Canapé et fauteuils profonds accueillent volontiers les corps repus de chaleur et d’escapade, pour un délassement bien mérité près du feu de cheminée ou dans le grand salon où la vue sur le jardin et la piscine apaise.
Demain sera un autre jour avec la découverte des vignes et une balade environnante pour découvrir la région qui recèle des trésors !
Octobre 2020
Par Katya PELLEGRINO