Carcassonne, un hôtel sous les remparts
C'est un hôtel de charme niché au creux des remparts de la cité de Carcassonne, l'une des plus anciennes villes fortifiées du monde. Un établissement haut de gamme à l'atmosphère cosy et à l'architecture de style néo-gothique. Son nom ? L'Hôtel de la Cité, tout simplement.
Elégant et confortable, ce presque centenaire (il a été construit en 1909) a bien supporté ses liftings successifs. Sans doute parce qu'il a été mis entre les mains d'experts attentifs. En effet, lorsqu'ils ont eu la charge d'orchestrer les travaux de rénovation après le rachat par le groupe Orient-Express, le regretté Gérard Gallet et son associé Jean-Michel Ley n'ont pas cherché à jouer sur les contrastes. C'est une décoration en harmonie avec l'environnement et respectueuse du cadre de la cité classée au patrimoine mondial de l'Unesco qu'ils ont entreprise avec passion.
Boiseries et vitraux
Gardien de la tradition, l'Hôtel de la Cité est un peu le contre-pied de ces établissements historiques revus et corrigés par des architectes d'intérieur, adeptes du minimalisme zen. A Carcassonne, les amateurs de blanc dépouillé risquent d'être déçus. Les autres seront séduits par les boiseries sculptées, les vitraux des fenêtres en ogive dans le restaurant gastronomique, les motifs héraldiques qui ornent les murs...
Enfin chez moi !
Comme beaucoup d'établissements qui ont traversé les âges, l'Hôtel de la Cité a connu une histoire riche en rebondissements. Les moments de grandeur et les périodes sombres se sont succédé, ponctués par le séjour des hôtes les plus prestigieux. A côté des signatures de Gary Cooper, de Johnny Depp ou de Sir Winston Churchill, celle de Colette qui date de 1932, s'accompagne du plus beau compliment qui soit : "Après tant d'hôtels, enfin chez moi". Six petits mots et pas de verbe pour définir l'esprit de cet hôtel accueillant comme une maison.
Etape obligée
Dans les années vingt, l'Hôtel de la Cité était une étape obligée (et appréciée) entre la côte basque et la Côte d'Azur. C'est la fin de la Belle Epoque, le début des grandes virées en Bugatti sur des routes blanches de poussière. Fermé pendant la Seconde Guerre mondiale, il retrouve son statut de petit palace régional dans les années cinquante, avant de décliner à nouveau jusqu'à la fermeture en 1987. C'est un chef d'entreprise de Carcassonne qui va lui redonner vie deux ans plus tard. P-D-G à succès de la marque de prêt-à-porter Chipie, Jean-Michel Signoles entend bien réveiller cette gloire locale de l'hôtellerie. Il entreprend une indispensable modernisation des lieux et relance le restaurant pour attirer une clientèle de gastronomes avisés. Lorsqu'il revendra l'hôtel aux Orient-Express, il poursuivra son chemin dans le luxe en rachetant le malletier Goyard, concurrent discret de Louis Vuitton.
Un joyau de la collection Orient-Express
Nouveau propriétaire, nouveaux aménagements. Importants cette fois. Pour qu'il soit digne de figurer dans sa collection d'hôtels de luxe, le groupe Orient-Express décide de réunir en un seul établissement l'Hôtel de la Cité (4 étoiles) et l'hôtel Dame Carcas (3 étoiles). Des millions de dollars seront nécessaires pour restructurer l'ensemble sans nuire à la majesté sereine de la citadelle. Pari réussi puisque le rez-de-chaussée de l'hôtel est aujourd'hui classé par la Caisse des Monuments Historiques...
Séjourner à l'Hôtel de la Cité, c'est s'offrir un voyage dans le temps, une parenthèse de charme à l'abri des remparts médiévaux.
Sous le regard de la Basilique
Si les parties communes sont résolument néo-gothiques, les chambres offrent des ambiances plus nuancées. Une constante, la lumière qui baigne un intérieur habillé de teintes claires. Certaines suites junior ont conservé leurs panneaux de bois patiné, mais le top, ce sont les suites avec terrasse. On oublie volontiers la décoration un rien trop classique de la chambre pour s'émerveiller devant le spectacle enchanteur de ce jardin ombragé. Idéal pour un petit-déjeuner ensoleillé, sous le regard de la Basilique. Dernière réalisation, La Villa qui propose deux suites et une chambres, à louer séparément ou d'un seul tenant pour un séjour en famille ou entre amis.
Bon appétit !
A l'heure du dîner, il faudra bien sortir de votre chambre panoramique pour vous asseoir à la table de Franck Putelat. A La Barbacane, ce chef étoilé qui fut le cuisinier personnel du Premier Ministre Michel Rocard avant de rejoindre Philippe Legendre chez Taillevent, sert une cuisine légère et inventive parfaitement accompagnée par les vins que le sommelier va choisir parmi les 10 000 bouteilles de sa cave...
Boiseries et vitraux
Gardien de la tradition, l'Hôtel de la Cité est un peu le contre-pied de ces établissements historiques revus et corrigés par des architectes d'intérieur, adeptes du minimalisme zen. A Carcassonne, les amateurs de blanc dépouillé risquent d'être déçus. Les autres seront séduits par les boiseries sculptées, les vitraux des fenêtres en ogive dans le restaurant gastronomique, les motifs héraldiques qui ornent les murs...
Enfin chez moi !
Comme beaucoup d'établissements qui ont traversé les âges, l'Hôtel de la Cité a connu une histoire riche en rebondissements. Les moments de grandeur et les périodes sombres se sont succédé, ponctués par le séjour des hôtes les plus prestigieux. A côté des signatures de Gary Cooper, de Johnny Depp ou de Sir Winston Churchill, celle de Colette qui date de 1932, s'accompagne du plus beau compliment qui soit : "Après tant d'hôtels, enfin chez moi". Six petits mots et pas de verbe pour définir l'esprit de cet hôtel accueillant comme une maison.
Etape obligée
Dans les années vingt, l'Hôtel de la Cité était une étape obligée (et appréciée) entre la côte basque et la Côte d'Azur. C'est la fin de la Belle Epoque, le début des grandes virées en Bugatti sur des routes blanches de poussière. Fermé pendant la Seconde Guerre mondiale, il retrouve son statut de petit palace régional dans les années cinquante, avant de décliner à nouveau jusqu'à la fermeture en 1987. C'est un chef d'entreprise de Carcassonne qui va lui redonner vie deux ans plus tard. P-D-G à succès de la marque de prêt-à-porter Chipie, Jean-Michel Signoles entend bien réveiller cette gloire locale de l'hôtellerie. Il entreprend une indispensable modernisation des lieux et relance le restaurant pour attirer une clientèle de gastronomes avisés. Lorsqu'il revendra l'hôtel aux Orient-Express, il poursuivra son chemin dans le luxe en rachetant le malletier Goyard, concurrent discret de Louis Vuitton.
Un joyau de la collection Orient-Express
Nouveau propriétaire, nouveaux aménagements. Importants cette fois. Pour qu'il soit digne de figurer dans sa collection d'hôtels de luxe, le groupe Orient-Express décide de réunir en un seul établissement l'Hôtel de la Cité (4 étoiles) et l'hôtel Dame Carcas (3 étoiles). Des millions de dollars seront nécessaires pour restructurer l'ensemble sans nuire à la majesté sereine de la citadelle. Pari réussi puisque le rez-de-chaussée de l'hôtel est aujourd'hui classé par la Caisse des Monuments Historiques...
Séjourner à l'Hôtel de la Cité, c'est s'offrir un voyage dans le temps, une parenthèse de charme à l'abri des remparts médiévaux.
Sous le regard de la Basilique
Si les parties communes sont résolument néo-gothiques, les chambres offrent des ambiances plus nuancées. Une constante, la lumière qui baigne un intérieur habillé de teintes claires. Certaines suites junior ont conservé leurs panneaux de bois patiné, mais le top, ce sont les suites avec terrasse. On oublie volontiers la décoration un rien trop classique de la chambre pour s'émerveiller devant le spectacle enchanteur de ce jardin ombragé. Idéal pour un petit-déjeuner ensoleillé, sous le regard de la Basilique. Dernière réalisation, La Villa qui propose deux suites et une chambres, à louer séparément ou d'un seul tenant pour un séjour en famille ou entre amis.
Bon appétit !
A l'heure du dîner, il faudra bien sortir de votre chambre panoramique pour vous asseoir à la table de Franck Putelat. A La Barbacane, ce chef étoilé qui fut le cuisinier personnel du Premier Ministre Michel Rocard avant de rejoindre Philippe Legendre chez Taillevent, sert une cuisine légère et inventive parfaitement accompagnée par les vins que le sommelier va choisir parmi les 10 000 bouteilles de sa cave...
Janvier 2006
Par Christian-Luc PARISON