Tanger, entre deux mers et deux continents
Pendant longtemps, Tanger, fut la ville de tous les possibles. Face au Détroit de Gibraltar, une zone intermédiaire entre le nord et le sud. Rien d'étonnant à ce qu'elle ait fasciné artistes et écrivains en quête d'ailleurs bouillonnants. Lorsqu'il visite une ville, le touriste aime bien que l'on évoque les personnages célèbres qui l'ont précédé. Ca le rassure et le conforte dans son choix. Qu'il s'agisse de Pierre le Grand ou de Maurice Chevalier, l'effet est toujours réussi et les guides ne se privent pas de l'utiliser. Et pourtant...
Tanger rime avec nostalgie
A Tanger cependant, l'exercice devient plus périlleux. Car la liste des "people" d'hier et d'aujourd'hui remplirait presque un exemplaire du Who's Who...Disons pour résumer que personne ne peut rester insensible à Tanger. Après l'époque internationale des années vingt, la ville a longtemps vécu sur une certaine nostalgie d'un passé glorieux mâtiné de sulfureux. Pour beaucoup, elle garde l'ambiance un peu vénéneuse des thrillers comme cette "Mission à Tanger" signée par André Hunebelle et Michel Audiard en 1949. Les bas-fonds et la côte atlantique magnifiés par la magie du noir et blanc.
Come back des séjours royaux
Le fait que le jeune roi Mohamed VI ait repris les séjours royaux à Tanger devrait contribuer à réveiller la belle endormie. C'est ce que tout le monde souhaite ici. En attendant qu'elle devienne le grand pôle économique du nord du pays, Tanger demeure une ville où le visiteur prend un plaisir extrême à flâner sans but. Il faut apprendre l'art de se laisser vivre comme l'écrivait Paul Morand, un autre habitué des lieux.
Suivez le guide
Pour entrer à Tanger, empruntez donc la grande porte. Celle de Bab Erraha, ouverture panoramique dans les remparts sur la baie et la Médina. Voici la Kasba dominée par son minaret octogonal couvert de faïences polychromes. Elle occupe le site romain de la cité antique et invite à la balade douce au fil de ses ruelles. On admire au passage la fontaine de Bab el-Assav décorée de mosaïques et couverte de bois sculpté et le petit musée de Carmen-Macein qui expose des oeuvres de Picasso et Braque. Si le Petit Socco a été supplanté par les quartiers animés de la ville moderne, il a conservé quelques-unes des terrasses de café où les écrivains comme Jean Genet côtoyaient autrefois les mauvais garçons et les trafiquants de tous poils.
Kessel, Paul Bowles et tous les autres
En suivant la rue Es-Siaghine, on rejoint le Grand Socco (rebaptisé Place du 9 avril 1947) dans la ville nouvelle, un lieu cher à Joseph Kessel. Auparavant il faut entrer au Musée de l'Ancienne Légation Américaine (8 rue d'Amérique) pour admirer les collections de gravures et de cartes anciennes de Tanger et Gibraltar. La salle consacrée à Paul Bowles permet de mieux connaître la vie de cet écrivain dandy qui a séjourné plus de cinquante ans à Tanger. Votre balade tangéroise vous mènera aussi Place de France, jusqu'au fameux Café de Paris, puis à la place de Faro. Un peu à l'extérieur de la Médina, non loin du stade, petite halte au Café Hafa pour une séance nostalgie. Les terrasses qui surplombent la falaise ont reçu la visite de tous les artistes de passage à Tanger, à commencer par les Beatles et les Rolling Stones sur les traces de Brion Gysin et de William Burroughs.
Avant de partir vous monterez à la colline du Charf, au sud est de la ville. Elle vous offre la plus admirable vue sur les toits de la cité, les plages, le cap Malabata...La promesse de mille beautés à découvrir. Il faudra revenir à Tanger !
A Tanger cependant, l'exercice devient plus périlleux. Car la liste des "people" d'hier et d'aujourd'hui remplirait presque un exemplaire du Who's Who...Disons pour résumer que personne ne peut rester insensible à Tanger. Après l'époque internationale des années vingt, la ville a longtemps vécu sur une certaine nostalgie d'un passé glorieux mâtiné de sulfureux. Pour beaucoup, elle garde l'ambiance un peu vénéneuse des thrillers comme cette "Mission à Tanger" signée par André Hunebelle et Michel Audiard en 1949. Les bas-fonds et la côte atlantique magnifiés par la magie du noir et blanc.
Come back des séjours royaux
Le fait que le jeune roi Mohamed VI ait repris les séjours royaux à Tanger devrait contribuer à réveiller la belle endormie. C'est ce que tout le monde souhaite ici. En attendant qu'elle devienne le grand pôle économique du nord du pays, Tanger demeure une ville où le visiteur prend un plaisir extrême à flâner sans but. Il faut apprendre l'art de se laisser vivre comme l'écrivait Paul Morand, un autre habitué des lieux.
Suivez le guide
Pour entrer à Tanger, empruntez donc la grande porte. Celle de Bab Erraha, ouverture panoramique dans les remparts sur la baie et la Médina. Voici la Kasba dominée par son minaret octogonal couvert de faïences polychromes. Elle occupe le site romain de la cité antique et invite à la balade douce au fil de ses ruelles. On admire au passage la fontaine de Bab el-Assav décorée de mosaïques et couverte de bois sculpté et le petit musée de Carmen-Macein qui expose des oeuvres de Picasso et Braque. Si le Petit Socco a été supplanté par les quartiers animés de la ville moderne, il a conservé quelques-unes des terrasses de café où les écrivains comme Jean Genet côtoyaient autrefois les mauvais garçons et les trafiquants de tous poils.
Kessel, Paul Bowles et tous les autres
En suivant la rue Es-Siaghine, on rejoint le Grand Socco (rebaptisé Place du 9 avril 1947) dans la ville nouvelle, un lieu cher à Joseph Kessel. Auparavant il faut entrer au Musée de l'Ancienne Légation Américaine (8 rue d'Amérique) pour admirer les collections de gravures et de cartes anciennes de Tanger et Gibraltar. La salle consacrée à Paul Bowles permet de mieux connaître la vie de cet écrivain dandy qui a séjourné plus de cinquante ans à Tanger. Votre balade tangéroise vous mènera aussi Place de France, jusqu'au fameux Café de Paris, puis à la place de Faro. Un peu à l'extérieur de la Médina, non loin du stade, petite halte au Café Hafa pour une séance nostalgie. Les terrasses qui surplombent la falaise ont reçu la visite de tous les artistes de passage à Tanger, à commencer par les Beatles et les Rolling Stones sur les traces de Brion Gysin et de William Burroughs.
Avant de partir vous monterez à la colline du Charf, au sud est de la ville. Elle vous offre la plus admirable vue sur les toits de la cité, les plages, le cap Malabata...La promesse de mille beautés à découvrir. Il faudra revenir à Tanger !
Avril 2006
Par Christian-Luc PARISON