Evasion


Saint-Pétersbourg : un parfum d'éternité

"La ville sera là". En traçant une croix sur le sol, le 27 mai 1703, Pierre le Grand, annonçait la création de sa ville, Saint-Pétersbourg. Le 27 mai 2003, elle a célébré avec faste ses 300 ans de mystère, de beauté et d'épopée. Ses 4,5 millions d'habitants l'ont d'ailleurs dénommée affectueusement « Piter », du nom de son fondateur. A l'heure actuelle, cette ville, également surnommée la « Venise du Nord », déploie son esprit fastueux grâce à son architecture, sa culture, sa douceur de vivre et son goût des fêtes. Plongée impériale au sein du berceau des tsars, pour un week-end en amoureux à l'Astoria.

Une ville défi
Visionnaire, Pierre le Grand était un fervent amateur d'architecture européenne. Il avait parcouru plusieurs fois l'Europe et souhaitait créer une ville à l'occidentale, une ville-défi. C'était en effet un véritable challenge de concevoir une ville sur un delta marécageux à plus de 100 km de la première carrière de pierres. Cette ville, il l'imaginait non seulement comme un port de guerre pour faire barrage aux Suédois, mais également comme un instrument d'ouverture à l'Europe sur la mer Baltique. Il décida donc de créer de toutes pièces un port septentrional sur la Baltique.
Aujourd'hui, Saint-Pétersbourg déploie tout son charme, l'hiver, quand son manteau neigeux lui donne un air d'irréalité.

Espace et gigantisme

Trois jours sont un minimum pour s'émerveiller devant toutes les beautés que recèle cette cité romantique, émaillée de canaux, de pont-levis et de palais impériaux.
Le premier sentiment qui se dégage et se renforce tout au long du séjour, reste cette perception d'espace, d'étendue, de gigantisme. Immensité des avenues, grandeur des bâtiments, tout est démesuré. Il suffit de se promener le long de la perspective de Nevsky, - 4,5 km - pour s'en rendre compte. Le visiteur se sent tout petit face à la cathédrale de Notre Dame de Kazan, une réplique de Saint-Pierre de Rome, d'une hauteur de 71m, ou au pied de la cathédrale Saint Isaac . Un bâtiment de 101 mètres, tout en marbre, malachite et ors, construit par un l'architecte français Auguste Montferrand

L'Astoria, un hôtel bien dans son époque

Près du centre, à l'écart du bruit et de la foule, l'hôtelAstoria bénéficie d'un emplacement idéal. Repris par le groupe Rocco Forte en 1997, cet hôtel de style Art Nouveau, donne sur la place St Isaac, à deux pas de la perspective Nevsky.
Une valeur sûre, pour le voyageur en quête d'un établissement contemporain, sans luxe tapageur, mais pourvu d'un confort et d'un service haut de gamme.
Lobby, rotonde, bibliothèque et Bar Kandinsky, enrichis de marbres et de dorures, restent sobres dans leur décoration, de facture plutôt classique.
Quant aux chambres, de style dépouillé et épuré, elles jouent de leur simplicité et distillent une ambiance apaisante. Elles sont desservies par d'immenses couloirs à l'esprit monacal. Seule note de couleur qui tranche dans cet univers ascétique, la moquette de couleur amarante.

Saint-Pétersbourg, une cité impériale

Pour décrypter Saint-Pétersbourg, le plus simple consiste à prendre un guide francophone et à louer une voiture avec chauffeur. Une valeur sûre, qui permet d'éviter de longs errements, dans une ville étendue.
En trois heures, cette cité révèle son aspect impérial, la grandeur et la magnificence de ses palais, ainsi que ses architectures variées et riches.
L'église de la Résurrection ou du Sauveur-sur-le Sang ne laisse pas indifférent non plus. Construit en 1907, cet édifice est un hymne à la gloire du style néo russe. Son originalité réside dans ses 7000 m² de mosaïques intérieures et extérieures.
Pour celui qui aime le baroque flamboyant, introduit à la cour de Russie par l'architecte italien Rastrelli, l'Ermitage ou le Couvent Smolny restent des chefs-d'œuvre, à ne pas manquer.

Café littéraire ou restaurant italien

C'est connu, arpenter une ville décuple l'appétit. Surtout lorsque le froid est incisif. Pour continuer à rêver à cette patrie aimée de Pouchkine, le café l'Idiot, sur les bords de la Moïka, non loin de l'Astoria, semble un bon choix. C'est un ancien appartement communautaire. Ses différentes salles meublées de bric et de broc ont gardé ce jus de l'époque.
Le soir, au rythme d'un air jazzy, le Borsalino, restaurant italien, de l'hôtel d'Angleterre, autre établissement du groupe Rocco Forte et voisin de l'Astoria, permet de rester sur place. Atout non négligeable, sa vue sur la place Saint Isaac, illuminée le soir, est un vrai plaisir des yeux. Le chef, Stéfano Balduccio, italien de pure souche, propose avec son accent chantant, sa cuisine classique, où toutes les régions sont représentées.

Musée de l'Ermitage, galeries, créateurs...

Autre jour, autre découverte et incontournable visite de l'Ermitage. Catherine II l'inventa pour rivaliser avec les autres cours européennes. Elle acheta, sur les conseils de Diderot, des collections entières d'œuvres d'art. Cette boulimie fut d'ailleurs suivie par les autres empereurs successifs.
On ne peut qu'admirer, voir ou revoir, ce diapason universel qui court de l'antiquité au XXème siècle.
Après des années de torpeur, la ville réveille aussi sa fibre créatrice. Côté mode, une nouvelle garde de stylistes émerge : Tatyana, Irina Tantsurina, Ianis Chamalidy... Le milieu de l'art vit la même effervescence avec des ouvertures quotidiennes de galeries.

Théâtre Mariinsky et Caviar Bar au Grand Hôtel Europe

Réserver des places au théâtre Mariinsky, pour voir un ballet est indispensable. On ne vient pas à Saint-Pétersbourg, sans se rendre dans ces lieux hors du commun.
Puis, bien équipés, baladez-vous le nez au vent pour découvrir une autre facette de Saint-Pétersbourg by night. Dans la patrie de Stravinski, la musique est partout.
Finissez votre soirée, au Caviar Bar, dans le plus vieil hôtel et le plus connu aussi, le Grand Hôtel Europe.
Les amateurs de vodka apprécieront. Plus de 50 vodkas peuvent être dégustées.

Trois siècles après sa création, Saint-Pétersbourg devient, comme le souhaitait son père fondateur, Pierre Legrand, cette porte par laquelle la Russie rejoindra l'Europe



Mars 2007
Par Katya PELLEGRINO
Mon avis :

Un week-end à ne pas manquer, mais qui ne s'improvise pas. Il faut en effet prévoir une quinzaine de jours pour obtenir les visas indispensables au voyage en Russie.
Voir Saint-Pétersbourg sous la neige est féérique, même si le froid est intense, cela vaut la peine. Allez-y entre janvier et mi-avril de préférence. Vous n'aurez pas à affronter les hordes de touristes qui viennent pendant les nuits blanches (mai/juin) et l'accès aux musées est facile (les files d'attente pouvant être interminables.)
Prévoir un minimum de 3 nuits, Saint-Pétersbourg est étendue et regorge de trésors, de palais, de musées tous plus beaux les uns que les autres.
Une visite by night est à organiser, la ville mérite la promenade. Même si les Russes ne sont pas très chaleureux, à quelques exceptions près, cette ville est exceptionnelle. Si vous souhaitez visiter les palais d'été hors de la ville, prévoyez une nuit de plus.
L'hôtel Astoria est très bien placé, protégé de la foule et du bruit. Son ambiance contemporaine et sa décoration assez sobre en font un havre reposant et apaisant.
Visiter Saint-Pétersbourg c'est aussi flâner le long de la perspective de la Néva jusqu'aux quais. Contempler le Golfe de Finlande sur l'île Vassilievski. Découvrir la forteresse Pierre-et-Paul, première construction de Pierre le Grand lorsqu'il décida de bâtir Saint-Pétersbourg. Admirer Saint-Pétersbourg by night, avec ses illuminations.
On peut également mettre nos pas dans ceux de nos illustres prédécesseurs français : Diderot, De Staël, Dumas, Balzac... et s'enorgueillir devant le cavalier d'airain, construit par un autre Français, Falconnet.
On peut déguster l'afternoon tea, accompagné, tradition oblige, de blinis à la crème ou encore mieux aux œufs de saumon, appelés ici caviar rouge.
Au Borsalino, pour les amateurs de cuisine italienne, le chef régale de saveurs méditerranéennes. Choisissez l'espadon avec sa ratatouille sucré/aigre ou le risotto à l'encre de seiche.
Un autre Caviar Bar à ne pas manquer, celui du Grand Hôtel Europe. Les amateurs de vodka n'y trouveront rien à redire !
Attention, négociez votre taxi. Une course en centre ville ne doit pas dépasser 200 roubles (à peu près 7 €)

Renseignements et réservation sur www.jettours.com
Astoria***** / St Petersbourg
Forfait 4 jours/3 nuits au départ de Paris en avion
En chambre double et petit déjeuner
prix par personne : à partir de 923 euros*

En option :
Opéra : 64 euros/personne
Visite guidée : à partir de 86 euros (pour 4 heures de visite)

Renseignements : 0.825.30.20.10

Attention pour entrer en Russie, il faut être muni d'un passeport valide 6 mois avant date d'expiration et un visa qui s'obtient auprès de l'ambassade.
Jet Tours peut s'en charger moyennant 105 €/personne jusqu'à 21jours avant le départ, sinon vous pouvez faire appel à des sociétés comme Home Visa pour un délai plus court (jusqu'à 2 jours avant le départ)
Consulat de Russie
40-50 bld Lannes
75016 Paris
T : +33 1 45 04 05 01
www.russia-travel.com

Guide

City Guide Saint-Pétersbourg de Louis Vuitton est un excellent livre qui recèle de bonnes adresses. Nous en avons testé plusieurs, excellent reflet de ce qui est écrit.

Où manger :

-Caviar Bar du Grand Hôtel Europe
Le plus vieil hôtel à Saint-Pétersbourg, qui vit une rénovation conséquente depuis le rachat par le groupe Orient-Express.
Idéalement situé à l'angle de l'avenue Nevsky et donnant également sur le Musée Russe, il offre près de 301 chambres, partiellement rénovées dans un esprit russe classique, avec une décoration traditionnelle.
Son plus, ses 5 restaurants (chinois, italien, européen, caviar bar, mezzanine) qui permettent aux clients de vivre des expériences culinaires différentes dans un même lieu. Appréciable lorsque dehors la température chute à moins 20 voire moins 25°.
Quelques pièces sont des monuments classés, comme la salle de restaurant l'Europe, qui offre de superbes boiseries et des vitraux au plafond et sur les murs. Des salons privées en mezzanine la surplombent, à privilégier pour des têtes à tête intimes. Chaque vendredi des mini concerts privés de Tchaïkovski, y ont lieu.
Le Caviar Bar, dans un esprit plus formel, offre pour les amateurs de vodka un choix de 50 bouteilles, ainsi qu'une belle carte de plats agrémentés de caviar.
Bien entendu, on vous propose les trois caviars (Beluga, Osciètre et Sévruga).
Le Beluga mérite d'être dégusté. Il est accompagné de ses blinis, de la crème aigre et d'œufs râpés. Difficile, de ne pas goûter aux spécialités locales et notamment au caviar. Ici, il se déguste accompagné de blinis, de crème fraiche et d'œuf râpé. Une carte offre par ailleurs de jolis plats parsemés de grains de caviar ! 
 

-Tiffany's
CAHKT-IIETEPGYPT 12
T : (812) 925 4000
Le restaurant branché du moment, situé à l'angle de la perspective Nevski.
Décor de théâtre kitsch et rococo, avec fauteuils de cuir blanc à dossier en forme de cœur, canapés en velours chocolat, chaises dorées à piétement en forme de griffe de lion, le tout sur fond de mur en bois peint et lustres rouges.
Comme tous ces cafés « tendance », le service est plus que moyen, la facture assez salée, mais, bonne surprise, la nourriture est très correcte. Leurs saumon, soupe ou légumes sont excellents.
Compter 70 € pour deux avec une entrée, deux plats principaux, une grande bouteille d'eau.
Attention, ici vous payez votre garniture.

The Idiot
82 moïka EMB
T : 315 16 75
Ouvert de 11 h à 01 h
Accepte les cartes de crédit
Situé sur le canal de la Moïka, non loin de l'Astoria et de l'avenue Nevsky. Petit café littéraire, ancien appartement communautaire composé de plusieurs salles au décor hétéroclite, à l'atmosphère surannée, mais plein de charme. Situé en entresol d'un immeuble avec des fenêtres qui donnent pratiquement au niveau du trottoir. Ici, comme ailleurs, la musique est présente.
Nourriture exclusivement russe, simple mais très correcte. Les prix sont modiques.
Compter 200 roubles (7 €) pour une soupe ou une entrée soit pour deux entrée + plat + bouteille d'eau + 1 jus de baies rouges+ deux thés environs 40 €.
Un verre de vodka vous est offert en signe de bienvenue.
Il faut goûter le Borsch et le hareng Shuba (sous le manteau) coupé en morceaux et mélangé à des carottes, betteraves et œufs râpés + sauce

Sadko
T° : 920 82 28
Nouveau restaurant, de style bistrot, que l'on pourrait qualifier de moderne. Jolie salle au plafond voûtée, décorée d'une multitude de guirlandes de fleurs rouges sur fond gris, Russie oblige.
L'accueil est ici chaleureux et souriant. Cuisine russe, mais on trouve également des plats italiens ou des grillades.
Toujours une ambiance musicale, avec des quatuors.
Prix pour deux avec 2 entrées, 2 plats, 2 boissons non alcoolisées, environs 50 €.
Il faut essayer la boisson nationale non alcoolisée, le Mors, à base de baies et d'airelles.


Boutiques : 

- Antiquités : La russe
Règlement en espèces
Située sur Muxam Oprob, T °972 0573, perpendiculaire à l'avenue Nevsky, elle recèle quelques objets d'époque et de la période soviet. Attention, il est interdit de rapporter des objets d'avant 1945. Ils vous seraient taxés à l'aéroport.

- Designer : Tatiana Parfionova
Règlement cartes bancaires acceptées
Située sur l'avenue Nevsky, pratiquement à 10 mètres de l'angle de la rue Vladimirsky et de l'avenue. Vaut le coup d'œil. Modèles russes, travaillés d'une manière contemporaine et revisités avec beaucoup de créativité. Les matières sont marquées par des imprimés, des broderies, des dentelles, mais quelques pièces ont un esprit européen et sont originales.
Prix à partir de 250 € à 1500 € pour des robes du soir.
Décalage : + 2 heures

A voir absolument

- Le musée de l'Ermitage, point phare de la ville, il justifie à lui seul un voyage. Les plus grandes écoles y sont représentées. Quelques collectionneurs, Chtchoukine, Morozov, ont réuni des centaines de peintures françaises dès 1890. Tous les grands peintres, français, italiens, espagnols, flamands, anglais, russes... des siècles derniers y sont représentés. Dix ans n'y suffiraient pas pour voir l'ensemble des tableaux.

- La cathédrale de St Isaac, mérite une visite, notamment son musée. Surtout ne pas oublier de prendre le ticket pour monter aux colonnades, d'où la vue sur la ville est époustouflante (210 marches, qui permettent de se réchauffer l'hiver avec moins 25° !) 
 
- Petrodvoretz, ce domaine gigantesque est né d'une petite résidence d'été de Pierre le Grand, qui, fort impressionné par Versailles, lors de sa visite en 1717, demanda à un architecte français la construction du Grand Palais et la réalisation des fontaines et de la Grande Cascade.

- La Perspective Nevski, avenue de 4,5 km entre la place du Palais et le monastère Laure Alexandre-Nevski. Il faut surtout y aller pour ses monuments et son architecture, car l'avenue en elle-même est décevante sur le plan du shopping.

- Le Palais de Pavlosvsk, aux environs de Saint-Pétersbourg, résidence d'été officielle du tsar Paul 1er.
- La cathédrale Saint-Nicolas des Marins, édifice baroque somptueux, avec ses coupoles dorées et son élégante façade bleue ciel.

A savoir :

- Les travaux de Saint Petersbourg débutent en 1703 avec la construction du chantier naval et de la forteresse Pierre et Paul. 40 000 ouvriers travailleront à ce chantier dans des conditions épouvantables. La cour finira par s'installer en 1710 à Saint Petersbourg et la ville deviendra capitale en 1712.

- La ville s'allonge sur 4,5km et trois voies d'eau la coupent : la Moïka ; le canal Griboïédov et la Fontanka.
- Population totale de la Russie : 144 millions d'habitants (2006)
- La ville se compose d'une soixantaine de canaux artificiels ou naturels
- 42 îles font partie du delta de la Neva et 380 ponts
- Superficie de la ville : 604 km² et 4, 5 millions d'habitants
- Longueur de la Neva : 74 km ( 3700 km pour la Volga)
- La caractéristique de la ville de Saint-Pétersbourg est son unité pour la hauteur des palais et ses façades colorées pour contraster avec la morosité du climat.
- Salaire moyen d'un habitant : 200 €, loyer d'un appartement de 35 m² 35€
- Deux classes les riches et les pauvres ; à l'heure actuelle une classe moyenne émerge à peine.
- Pierre le Grand, s'était choisi pour coordonner les travaux de la cité, un emplacement stratégique, aux confluents de la Néva et des canaux. Sa datcha, par contre était ridiculement petite : moins de 100 m².


Jours fériés : 4 novembre, 1er et 7 janvier, 23 février, 8 mars
Monnaie : rouble
Ouverture des magasins : 9h/20h
Ouverture des musées : 10h30/18h