L'Hostellerie Alpenrose ou le charme enchanteur de la Suisse
Un petit coin de paradis en Suisse ? Certes, le mot de Schönried nous transporte vers les hauteurs et nous entraîne par ses sonorités romantiques dans un hâvre de paix où le rêve serait une seconde nature.
On imagine d'ailleurs l'Hostellerie Alpenrose, enveloppée dans une musique de Schubert ou sous les notes d'allégresse et de mélancolie d'un Éric Satie.
On imagine d'ailleurs l'Hostellerie Alpenrose, enveloppée dans une musique de Schubert ou sous les notes d'allégresse et de mélancolie d'un Éric Satie.
La Suisse éternelle
À une heure trente de Lausanne par la route, Schönried est à mi-chemin entre Rougemont et Gstaad, deux villages de montagne qui sont des entités en soi, sachant qu'hiver comme été, les chalets revêtent un caractère mondain et chaleureux. Schönried est plus reculé, plus apaisé que les deux autres. À 1.230 mètres d'altitude, Schönried est d'ailleurs plus élevé que Gstaad.
Pour rejoindre Schönried, à la sortie de Lausanne, on empreinte une route bordée de hauts conifères plusieurs fois centenaires, on traverse des pâturages d'un vert fluorescent, on dépasse des chalets en bois, tous fleuris, rivalisant de beauté, et on croise des chevaux, des ânes, des vaches et des chèvres comme pour prouver aux visiteurs d'un jour, d'une semaine ou d'un mois que cette Suisse-là n'échappe jamais aux plus beaux clichés, qui est aussi la marque de fabrique de la Suisse éternelle.
En plein cour du Saanenland, on grimpe jusqu'à Bulle, Château d'Oex et Saanen. Il faut jeter un regard vers un château, un sanatorium haut perché ou un aigle royal qui traverse le ciel et l'appel de la montagne se fait alors sentir.
Ici la tranquillité l'emporte sur tout
Puis, au bord d'une route, à quelques mètres à peine de l'entrée du village de Schönried, apparaît soudain la jolie hostellerie d'Alpenrose avec son enseigne à l'ancienne, ses toits pentus et ses fleurs rouges aux balcons.
Michel et Carole von Siebenthal et leurs trois filles (3e et 4e génération) vous accueillent comme si vous faisiez déjà partie de la famille. Leurs sourires sont la preuve qu'ici la tranquillité l'emporte sur tout. Une forme de luxe, de savoir-vivre, d'éducation aussi. À l'image de leurs deux chalets qui composent ce "Relais et Châteaux" simple et rustique, rappelant par chaque détail la vie dans les montagnes.
Quand en 1990, Michel reprend l'établissement tenu auparavant par ses parents. Il a fait construire un second chalet, accolé au premier. La quinzaine de chambres et les autres appartements offrent un confort chaleureux qui rappelle la vie simple et élégante des plus beaux chalets d'alpage.
Une histoire de famille
Au début de son histoire, dès 1947, l'Alpenrose n'était qu'une pension. Puis, dans les années 1960, Frédy von Siebenthal transforme le chalet de ses parents en véritable hostellerie.
Il a fait ses classes comme cuisinier à Lausanne auprès de Benjamin Girardet. Ainsi jusqu'à sa mort brutale en 1983, le chalet vit des heures heureuses car l'on se presse à sa table gourmande. Monique, son épouse, fière de sa devise : "Ma force est dans l'adversité", fait face à ce vide et perpétue la tradition familiale. Et Michel von Siebenthal qui lui aussi s'est formé au contact de grands chefs comme Bernard Ravet à Echallens, Felix Real à Vaduz ou Pierre Troigros à Roanne, pratique une cuisine de tradition, cultivant les produits de saison et de la région.
Belle variété des saveurs : le client peut choisir le restaurant gastronomique, "Azalée", ou la brasserie en sous-sol (rôtisserie et grill) "JP's", ainsi qu'au piano-bar "Sammy's" (nom d'un des chiens des Siebenthal, également en sous-sol, tenu par l'Italien Ganni fier de sa cave à whiskies et de sa cave à cigares.
Un écrin de bois
Cet été, nous avons fait plusieurs repas à l'Azalée pour déguster les spécialités du chef, dans cet écrin en bois aux accents de relais de chasse, où une simple horloge en bois clair, un ski des années vingt, un fusil de chasse, une machine à café en porcelaine, quelques tableaux naïfs, le plateau à fromages posé sur un vieux landau des familles, renforcent l'intimité du lieu. Sans parler du panorama unique qu'offre la terrasse attenante au restaurant douillet.
Michel von Siebenthal signe quelques entrées appétissantes comme : composition de homard tiède sur cresson, gaspacho andalou ; foie gras de canard cuit en terrine aux fines herbes du jardin, vinaigre vieux de mon père ; petit tartare de veau du Simmental aux truffes d'été, ouf de caille et mousseline d'ail d'ours ; gâteau mousseline aux asperges vertes et ris de veau sur ragout de chanterelles et ciboulettes.
Garder une petite place pour le fromage
Les mets autour des crustacés et des poissons ont pour nom : Pot-au feu de noix de saint-jacques, ravioles au fromage blanc, petites légumes et crème légère au champagne et à l'oseille; poëlée de turbot de ligne et chanterelles, risotto à la verveine et thym citronné. Les plats de viande ont une belle réputation : carré d'agneau d'Australie préparé au four, en chemise de fines herbes et épices, sauté de légumes; filet de boeuf Simmental (la meilleure race de la région) grillé au feu de bois à la mignonette de poivre; côte de veau du Simmental grillé au feu de bois également, à la crème de moutarde anglaise. Chaque entrée et chaque plat est servi par le maître d'hôtel suédois Martin (au physique de baryton-ténor) et son équipe dans une fine porcelaine blanche très raffinée. Michel von Siebenthal est de la race des cuisiniers contemporains qui privilégie le détail de l'assiette sans s'embrasser de trop de décor. Il est touchant de voir tel ou tel poisson, telle ou telle viande, agrémentée d'un bouquet de marjolaine, de thym ou de ciboulette.
Mieux vaut garder une petite place pour le fromage car le plateau est riche, surtout que dans la région, les références laitières ne manquent guère comme la fameuse tomme de Rougemont qui emporte tous les suffrages. Un conseil : monter à pied, à cinq minutes plus haut, acheter des fromages à la laiterie, comme un pot de "double" crème, absolument exquise et digne des meilleures clotted-cream du Devon, en Angleterre !
Sauna et jacuzzi
À l'Alpenrose, la détente est de tous les instants. Dans ce cocon où l'on désire surtout ne plus bouger, le client aime retrouver la chaleur de la salle de bien-être, pour faire quelques mouvements grâce au vélo d'entraînement, quelque séance de sauna sec (avant de se baigner dans un grand tonneau d'eau glacé) ou s'immerger totalement dans le jacuzzi à eaux bouillonnantes. Lumière variable et musique douce ou plus rock.. Il est bon de s'allonger sur une des chaises longues pour reposer le corps et l'esprit dans la douceur de cette pièce à la lumière tamisée.
Pour ceux qui ont une âme de randonneur, la région regorge de parcours à plat ou en montagne pour explorer la nature, hiver comme été. Sinon d'autres activités sont proposés par les offices de tourisme de Schönried, Château d'Oex, Gstaad ou Rougemont : parapente, montgolfière, ski, vélo/Vtt, équitation , polo, canoé-kayak, pêche.
À une heure trente de Lausanne par la route, Schönried est à mi-chemin entre Rougemont et Gstaad, deux villages de montagne qui sont des entités en soi, sachant qu'hiver comme été, les chalets revêtent un caractère mondain et chaleureux. Schönried est plus reculé, plus apaisé que les deux autres. À 1.230 mètres d'altitude, Schönried est d'ailleurs plus élevé que Gstaad.
Pour rejoindre Schönried, à la sortie de Lausanne, on empreinte une route bordée de hauts conifères plusieurs fois centenaires, on traverse des pâturages d'un vert fluorescent, on dépasse des chalets en bois, tous fleuris, rivalisant de beauté, et on croise des chevaux, des ânes, des vaches et des chèvres comme pour prouver aux visiteurs d'un jour, d'une semaine ou d'un mois que cette Suisse-là n'échappe jamais aux plus beaux clichés, qui est aussi la marque de fabrique de la Suisse éternelle.
En plein cour du Saanenland, on grimpe jusqu'à Bulle, Château d'Oex et Saanen. Il faut jeter un regard vers un château, un sanatorium haut perché ou un aigle royal qui traverse le ciel et l'appel de la montagne se fait alors sentir.
Ici la tranquillité l'emporte sur tout
Puis, au bord d'une route, à quelques mètres à peine de l'entrée du village de Schönried, apparaît soudain la jolie hostellerie d'Alpenrose avec son enseigne à l'ancienne, ses toits pentus et ses fleurs rouges aux balcons.
Michel et Carole von Siebenthal et leurs trois filles (3e et 4e génération) vous accueillent comme si vous faisiez déjà partie de la famille. Leurs sourires sont la preuve qu'ici la tranquillité l'emporte sur tout. Une forme de luxe, de savoir-vivre, d'éducation aussi. À l'image de leurs deux chalets qui composent ce "Relais et Châteaux" simple et rustique, rappelant par chaque détail la vie dans les montagnes.
Quand en 1990, Michel reprend l'établissement tenu auparavant par ses parents. Il a fait construire un second chalet, accolé au premier. La quinzaine de chambres et les autres appartements offrent un confort chaleureux qui rappelle la vie simple et élégante des plus beaux chalets d'alpage.
Une histoire de famille
Au début de son histoire, dès 1947, l'Alpenrose n'était qu'une pension. Puis, dans les années 1960, Frédy von Siebenthal transforme le chalet de ses parents en véritable hostellerie.
Il a fait ses classes comme cuisinier à Lausanne auprès de Benjamin Girardet. Ainsi jusqu'à sa mort brutale en 1983, le chalet vit des heures heureuses car l'on se presse à sa table gourmande. Monique, son épouse, fière de sa devise : "Ma force est dans l'adversité", fait face à ce vide et perpétue la tradition familiale. Et Michel von Siebenthal qui lui aussi s'est formé au contact de grands chefs comme Bernard Ravet à Echallens, Felix Real à Vaduz ou Pierre Troigros à Roanne, pratique une cuisine de tradition, cultivant les produits de saison et de la région.
Belle variété des saveurs : le client peut choisir le restaurant gastronomique, "Azalée", ou la brasserie en sous-sol (rôtisserie et grill) "JP's", ainsi qu'au piano-bar "Sammy's" (nom d'un des chiens des Siebenthal, également en sous-sol, tenu par l'Italien Ganni fier de sa cave à whiskies et de sa cave à cigares.
Un écrin de bois
Cet été, nous avons fait plusieurs repas à l'Azalée pour déguster les spécialités du chef, dans cet écrin en bois aux accents de relais de chasse, où une simple horloge en bois clair, un ski des années vingt, un fusil de chasse, une machine à café en porcelaine, quelques tableaux naïfs, le plateau à fromages posé sur un vieux landau des familles, renforcent l'intimité du lieu. Sans parler du panorama unique qu'offre la terrasse attenante au restaurant douillet.
Michel von Siebenthal signe quelques entrées appétissantes comme : composition de homard tiède sur cresson, gaspacho andalou ; foie gras de canard cuit en terrine aux fines herbes du jardin, vinaigre vieux de mon père ; petit tartare de veau du Simmental aux truffes d'été, ouf de caille et mousseline d'ail d'ours ; gâteau mousseline aux asperges vertes et ris de veau sur ragout de chanterelles et ciboulettes.
Garder une petite place pour le fromage
Les mets autour des crustacés et des poissons ont pour nom : Pot-au feu de noix de saint-jacques, ravioles au fromage blanc, petites légumes et crème légère au champagne et à l'oseille; poëlée de turbot de ligne et chanterelles, risotto à la verveine et thym citronné. Les plats de viande ont une belle réputation : carré d'agneau d'Australie préparé au four, en chemise de fines herbes et épices, sauté de légumes; filet de boeuf Simmental (la meilleure race de la région) grillé au feu de bois à la mignonette de poivre; côte de veau du Simmental grillé au feu de bois également, à la crème de moutarde anglaise. Chaque entrée et chaque plat est servi par le maître d'hôtel suédois Martin (au physique de baryton-ténor) et son équipe dans une fine porcelaine blanche très raffinée. Michel von Siebenthal est de la race des cuisiniers contemporains qui privilégie le détail de l'assiette sans s'embrasser de trop de décor. Il est touchant de voir tel ou tel poisson, telle ou telle viande, agrémentée d'un bouquet de marjolaine, de thym ou de ciboulette.
Mieux vaut garder une petite place pour le fromage car le plateau est riche, surtout que dans la région, les références laitières ne manquent guère comme la fameuse tomme de Rougemont qui emporte tous les suffrages. Un conseil : monter à pied, à cinq minutes plus haut, acheter des fromages à la laiterie, comme un pot de "double" crème, absolument exquise et digne des meilleures clotted-cream du Devon, en Angleterre !
Sauna et jacuzzi
À l'Alpenrose, la détente est de tous les instants. Dans ce cocon où l'on désire surtout ne plus bouger, le client aime retrouver la chaleur de la salle de bien-être, pour faire quelques mouvements grâce au vélo d'entraînement, quelque séance de sauna sec (avant de se baigner dans un grand tonneau d'eau glacé) ou s'immerger totalement dans le jacuzzi à eaux bouillonnantes. Lumière variable et musique douce ou plus rock.. Il est bon de s'allonger sur une des chaises longues pour reposer le corps et l'esprit dans la douceur de cette pièce à la lumière tamisée.
Pour ceux qui ont une âme de randonneur, la région regorge de parcours à plat ou en montagne pour explorer la nature, hiver comme été. Sinon d'autres activités sont proposés par les offices de tourisme de Schönried, Château d'Oex, Gstaad ou Rougemont : parapente, montgolfière, ski, vélo/Vtt, équitation , polo, canoé-kayak, pêche.
Juin 2004
Par Gilles BROCHARD