Hotel Sacacomie au Québec, une cabane au Canada
En quête de silence, de lacs profonds, de grands espaces immaculés et de neige vierge, c’est au Lac Sacacomie en Mauricie (Québec) qu’il faut diriger vos pas. Le mythe de la Cabane au Canada existe, nous l’avons rencontré.
Forêts à perte de vue et lac scintillant et gelé : le lac Sacacomie
En sortant du minibus qui nous amène de Montréal au Lac Sacacomie, en bordure de la réserve faunique de Mastigouche, notre regard découvre, stupéfait, l’écrin incroyable où nous nous trouvons : forêts à perte de vue et, immobile et scintillant sous la pleine lune, le lac Sacacomie. Comme un plaisir ne vient jamais seul, une apparition, tout de blanc vêtue, Colombe (véridique) la directrice de l’hôtel Sacacomie, nous accueille dans une explosion de rire et de joie, avec un accent inimitable du Québec. « Venez vite déguster notre sortilège (mélange de whisky et de sirop d’érable) dans la forêt où nous vous avons préparé un feu de joie ». Ebahis et titubants, il faut bien le dire, nous la suivons, le long d’un chemin boisé, éclairé par des torches. Cet accueil,d’une incroyable gentillesse nous met déjà en condition.
Une histoire de famille !
Au milieu de nulle part, un gros chalet dodu central, flanqué de chaque côté de ses pairs, s’étalant sur plusieurs dizaines de mètres, affiche la simplicité des constructions canadiennes authentiques.
Extérieurement, le terme « sobriété » s’impose, et pour cause. Pour faire face aux éléments extérieurs, de gros billots de pin blanc ont été amenés de Papineauville, insufflant un aspect rustique mêlé de solidité. Tout ici est dans la pertinence de l’association entre les billots de bois et la pierre, avec en prime, une vue grandiose sur le lac et ses forêts environnantes.
Pourtant cette maison surplombant le lac, appartenant à la famille Plante, est née du rêve de son propriétaire, Yvon. Une histoire de cœur et de passion, que Colombe, très attachée aux propriétaires, nous narre, autour d’un feu de bois, un verre de caribou à la main. Nous en profitons pour « jaser » (bavarder) en toute intimité.
Le rêve de sa vie
Yvan Plante, homme du cru, visionnaire et amoureux de sa région, acheta au gouvernement en 92, des terres publiques. Guidé par le rêve de sa vie, il décida de créer un hôtel haut de gamme dans l’esprit des chalets de l’ouest canadien tout en conservant le caractère naturel et sauvage du site, en harmonie avec la nature.
Lors de la création, Dame Nature n’y émit aucune protestation et se laissa débarrasser de ses rochers, creuser, entailler, dynamiter. L’hôtel Sacacomie était né.
Cette région, recouverte à 75 % de forêts, évoque aujourd’hui un monde perdu ou oublié, encore très préservé.
Quant au nom « sacacomie » il viendrait selon le lexique des mots indiens du Canada, de l’algonquin « saghackhomi » et de l’abenaquis « sajakhimen » pour désigner le bleuettier appartenant à la famille des Uricacées et portant de petits fruits rouges.
Renaissance après un incendie dévastateur
Dévasté en 96, 4 mois après son inauguration,il fut totalement dessiné par Robert Constantin et reconstruit en 98. Il compte aujourd’hui 109 chambres et suite ainsi qu’un spa totalement inédit, baptisé Géos Spa, lancé en juillet 2009. Les chambres, tout de bois vêtues, affublées de terrasses qui contemplent le lac et ses forêts, affichent un style canadien, simple et authentique, où un feu de cheminée attend en permanence d’être allumé. Nous sommes ici en pleine nature, entouré de lacs aux noms pittoresques Sacacomie, Canitchez , Lambert… qui se rejoignent les uns les autres par des cours d’eau.
Privés de téléphone portable et de télévision, (mais que les accrocs d’Internet se rassurent, le Wifi fonctionne très bien), nous apprenons à nous réapproprier l’espace, le temps et l’observation. Utiles pour des citadins comme nous, en quête d’authenticité et de nature.
La découverte du lac en traîneau à chiens
Au petit matin nous retrouvons Nathalie, François et Eric, pour découvrir en traîneau à chiens ce monde tout de blanc vêtu. Après nous être transformés en bibendum au centre d’activités, à quelques minutes à pied de l’hôtel, nous nous laissons guider par les aboiements. Au chenil, les équipages sont prêts et les chiens qui restent attachés cherchent à tout prix à nous séduire en poussant leurs hurlements.
Pour la plupart ce sont des huskies et des malamutes, qui dès 4 mois seront attachés à un piquet, pour leur apprendre à tirer et leur donner l’envie de courir, une fois harnachés au traîneau.
Une balade intimiste de deux heures à travers le lac gelé, scintillant et bleuté par le reflet du ciel, encadré de forêts à perte de vue, se révèle poétique. On perçoit distinctement le bruit de la nature et les craquements de la glace sous notre passage.
Une quiétude apaisante baigne ces terres endormies et nous goûtons à cet environnement avec des yeux émerveillés d’enfants découvrant les cadeaux au pied du sapin.
Un survol de la propriété en hydravion
Puis, après un bon chocolat chaud dans la yourte, pour se réchauffer de cette expérience unique, Alain Priem, pilote de l’hydravion nous emmène découvrir la région de la Mauricie qui s’étend sur presque 500 km et 170 lacs. D’en haut, la Mauricie apparaît comme un gigantesque tableau où les cours d’eau, reliant les lacs entre eux, forment une toile d’araignée. La notion d’espace prend ici tout son sens. Démesure naturelle pourrait-on dire, vierge de la main de l’homme.
La balade en raquette avec Gaspard, unique !
Repus du spectacle, retour avec Colombe pour un déjeuner substantiel, avant de repartir pour une balade à raquettes, en compagnie d’un personnage haut en couleur, Gaspard ! Que dire d’un homme imprégné d’une si belle philosophie de la vie, touchant dans ses expressions et ses références à son enfance, prodiguant quelques conseils de vie de bon sens : « respirez par le nez et prenez le temps de regarder ! » Nous finirons la balade au bord d’un lac, devant une flambée préparée par Gaspard, nous régalant de truites fraîches cuites au feu de bois, accompagné d’un « Elle n’est pas belle la vie ! » Une authentique parenthèse d’exception, bien loin des vicissitudes de la vie urbaine.
Une journée dédiée aux joies de la glisse en moto neige
Ivres d’air pur, à l’heure où la lune prend le pas sur le soleil, après un dernier regard sur l’univers immobile et ouaté qui nous entoure, il fait bon s’emmitoufler dans sa couette, bercé par le crépitement du feu dans la cheminée en rêvant au lendemain.
Réveil à 7 heures, première respiration sur la terrasse pour voir le soleil monter déjà à l’horizon. Le lac majestueux s’étale dans une débauche de blanc insolent.
Après un copieux petit-déjeuner de bûcheron, la fine équipe se trouve prête à enfourcher les motos-neige. Bruno, autre figure locale, avec sa moustache blanche jaunie par le tabac, donne les dernières consignes, avant le grand départ pour une balade de 50km à travers les sentiers dédiés aux véhicules à moteur. Arcboutés sur les bécanes pétaradantes, la bonne humeur est au rendez-vous. Après quelques frayeurs sans grand danger, nous entamons notre périple, à travers des paysages de toute beauté et faisons une halte bienvenue à l’auberge des Trappeurs. Son propriétaire, Mario, a créé Mototakan, un site de partage et de diffusion de la culture autochtone, animé par le sympathique Danny, autochtone lui-même.
Le Géos Spa, un bâtiment écologique à 85 % en bois
Au retour, nous faisons enfin la découverte du Géos Spa, lieu étonnant dans sa conception. Basé sur deux valeurs importantes, le bois et l’eau, omniprésents partout, Réal Migneault, le chef de projet a conçu un bâtiment écologique, dont 85% de bois de pin et de mélèze ont servi à la construction.
S’appuyant sur la géothermie, ils ont creusé 24 puits à 150 mètres, leur permettant de récupérer une énergie entre 7 et 11°, utilisée pour chauffer le chalet, appréciable en hiver et autorisant la diminution des dépenses d’énergie.
80 % de la lumière est naturelle, grâce aux immenses baies vitrées, qui surplombent le lac. Une non moins immense cheminée accueille les hôtes face à la vue inoubliable sur le lac Sacacomie. 10 cabines offrent des massages en tout genre par des masso-thérapeutes confirmées. Et puis si l’envie vous prend, deux bassins bouillonnants à 40 ° et un bassin d’eau glacée vous attendent à l’extérieur. Laissez vous tenter !
Puis à l’heure crépusculaire où les derniers rayons d’un pâle soleil laissent furtivement tomber quelques éclats de larmes sur la neige du lac devenu bleu, il fait bon regagner sa chambre douillette avant de se laisser tenter par la table.
Une cuisine invente les envies gourmandes des longues soirées où l’on se love dans des fauteuils profonds.
En sortant du minibus qui nous amène de Montréal au Lac Sacacomie, en bordure de la réserve faunique de Mastigouche, notre regard découvre, stupéfait, l’écrin incroyable où nous nous trouvons : forêts à perte de vue et, immobile et scintillant sous la pleine lune, le lac Sacacomie. Comme un plaisir ne vient jamais seul, une apparition, tout de blanc vêtue, Colombe (véridique) la directrice de l’hôtel Sacacomie, nous accueille dans une explosion de rire et de joie, avec un accent inimitable du Québec. « Venez vite déguster notre sortilège (mélange de whisky et de sirop d’érable) dans la forêt où nous vous avons préparé un feu de joie ». Ebahis et titubants, il faut bien le dire, nous la suivons, le long d’un chemin boisé, éclairé par des torches. Cet accueil,d’une incroyable gentillesse nous met déjà en condition.
Une histoire de famille !
Au milieu de nulle part, un gros chalet dodu central, flanqué de chaque côté de ses pairs, s’étalant sur plusieurs dizaines de mètres, affiche la simplicité des constructions canadiennes authentiques.
Extérieurement, le terme « sobriété » s’impose, et pour cause. Pour faire face aux éléments extérieurs, de gros billots de pin blanc ont été amenés de Papineauville, insufflant un aspect rustique mêlé de solidité. Tout ici est dans la pertinence de l’association entre les billots de bois et la pierre, avec en prime, une vue grandiose sur le lac et ses forêts environnantes.
Pourtant cette maison surplombant le lac, appartenant à la famille Plante, est née du rêve de son propriétaire, Yvon. Une histoire de cœur et de passion, que Colombe, très attachée aux propriétaires, nous narre, autour d’un feu de bois, un verre de caribou à la main. Nous en profitons pour « jaser » (bavarder) en toute intimité.
Le rêve de sa vie
Yvan Plante, homme du cru, visionnaire et amoureux de sa région, acheta au gouvernement en 92, des terres publiques. Guidé par le rêve de sa vie, il décida de créer un hôtel haut de gamme dans l’esprit des chalets de l’ouest canadien tout en conservant le caractère naturel et sauvage du site, en harmonie avec la nature.
Lors de la création, Dame Nature n’y émit aucune protestation et se laissa débarrasser de ses rochers, creuser, entailler, dynamiter. L’hôtel Sacacomie était né.
Cette région, recouverte à 75 % de forêts, évoque aujourd’hui un monde perdu ou oublié, encore très préservé.
Quant au nom « sacacomie » il viendrait selon le lexique des mots indiens du Canada, de l’algonquin « saghackhomi » et de l’abenaquis « sajakhimen » pour désigner le bleuettier appartenant à la famille des Uricacées et portant de petits fruits rouges.
Renaissance après un incendie dévastateur
Dévasté en 96, 4 mois après son inauguration,il fut totalement dessiné par Robert Constantin et reconstruit en 98. Il compte aujourd’hui 109 chambres et suite ainsi qu’un spa totalement inédit, baptisé Géos Spa, lancé en juillet 2009. Les chambres, tout de bois vêtues, affublées de terrasses qui contemplent le lac et ses forêts, affichent un style canadien, simple et authentique, où un feu de cheminée attend en permanence d’être allumé. Nous sommes ici en pleine nature, entouré de lacs aux noms pittoresques Sacacomie, Canitchez , Lambert… qui se rejoignent les uns les autres par des cours d’eau.
Privés de téléphone portable et de télévision, (mais que les accrocs d’Internet se rassurent, le Wifi fonctionne très bien), nous apprenons à nous réapproprier l’espace, le temps et l’observation. Utiles pour des citadins comme nous, en quête d’authenticité et de nature.
La découverte du lac en traîneau à chiens
Au petit matin nous retrouvons Nathalie, François et Eric, pour découvrir en traîneau à chiens ce monde tout de blanc vêtu. Après nous être transformés en bibendum au centre d’activités, à quelques minutes à pied de l’hôtel, nous nous laissons guider par les aboiements. Au chenil, les équipages sont prêts et les chiens qui restent attachés cherchent à tout prix à nous séduire en poussant leurs hurlements.
Pour la plupart ce sont des huskies et des malamutes, qui dès 4 mois seront attachés à un piquet, pour leur apprendre à tirer et leur donner l’envie de courir, une fois harnachés au traîneau.
Une balade intimiste de deux heures à travers le lac gelé, scintillant et bleuté par le reflet du ciel, encadré de forêts à perte de vue, se révèle poétique. On perçoit distinctement le bruit de la nature et les craquements de la glace sous notre passage.
Une quiétude apaisante baigne ces terres endormies et nous goûtons à cet environnement avec des yeux émerveillés d’enfants découvrant les cadeaux au pied du sapin.
Un survol de la propriété en hydravion
Puis, après un bon chocolat chaud dans la yourte, pour se réchauffer de cette expérience unique, Alain Priem, pilote de l’hydravion nous emmène découvrir la région de la Mauricie qui s’étend sur presque 500 km et 170 lacs. D’en haut, la Mauricie apparaît comme un gigantesque tableau où les cours d’eau, reliant les lacs entre eux, forment une toile d’araignée. La notion d’espace prend ici tout son sens. Démesure naturelle pourrait-on dire, vierge de la main de l’homme.
La balade en raquette avec Gaspard, unique !
Repus du spectacle, retour avec Colombe pour un déjeuner substantiel, avant de repartir pour une balade à raquettes, en compagnie d’un personnage haut en couleur, Gaspard ! Que dire d’un homme imprégné d’une si belle philosophie de la vie, touchant dans ses expressions et ses références à son enfance, prodiguant quelques conseils de vie de bon sens : « respirez par le nez et prenez le temps de regarder ! » Nous finirons la balade au bord d’un lac, devant une flambée préparée par Gaspard, nous régalant de truites fraîches cuites au feu de bois, accompagné d’un « Elle n’est pas belle la vie ! » Une authentique parenthèse d’exception, bien loin des vicissitudes de la vie urbaine.
Une journée dédiée aux joies de la glisse en moto neige
Ivres d’air pur, à l’heure où la lune prend le pas sur le soleil, après un dernier regard sur l’univers immobile et ouaté qui nous entoure, il fait bon s’emmitoufler dans sa couette, bercé par le crépitement du feu dans la cheminée en rêvant au lendemain.
Réveil à 7 heures, première respiration sur la terrasse pour voir le soleil monter déjà à l’horizon. Le lac majestueux s’étale dans une débauche de blanc insolent.
Après un copieux petit-déjeuner de bûcheron, la fine équipe se trouve prête à enfourcher les motos-neige. Bruno, autre figure locale, avec sa moustache blanche jaunie par le tabac, donne les dernières consignes, avant le grand départ pour une balade de 50km à travers les sentiers dédiés aux véhicules à moteur. Arcboutés sur les bécanes pétaradantes, la bonne humeur est au rendez-vous. Après quelques frayeurs sans grand danger, nous entamons notre périple, à travers des paysages de toute beauté et faisons une halte bienvenue à l’auberge des Trappeurs. Son propriétaire, Mario, a créé Mototakan, un site de partage et de diffusion de la culture autochtone, animé par le sympathique Danny, autochtone lui-même.
Le Géos Spa, un bâtiment écologique à 85 % en bois
Au retour, nous faisons enfin la découverte du Géos Spa, lieu étonnant dans sa conception. Basé sur deux valeurs importantes, le bois et l’eau, omniprésents partout, Réal Migneault, le chef de projet a conçu un bâtiment écologique, dont 85% de bois de pin et de mélèze ont servi à la construction.
S’appuyant sur la géothermie, ils ont creusé 24 puits à 150 mètres, leur permettant de récupérer une énergie entre 7 et 11°, utilisée pour chauffer le chalet, appréciable en hiver et autorisant la diminution des dépenses d’énergie.
80 % de la lumière est naturelle, grâce aux immenses baies vitrées, qui surplombent le lac. Une non moins immense cheminée accueille les hôtes face à la vue inoubliable sur le lac Sacacomie. 10 cabines offrent des massages en tout genre par des masso-thérapeutes confirmées. Et puis si l’envie vous prend, deux bassins bouillonnants à 40 ° et un bassin d’eau glacée vous attendent à l’extérieur. Laissez vous tenter !
Puis à l’heure crépusculaire où les derniers rayons d’un pâle soleil laissent furtivement tomber quelques éclats de larmes sur la neige du lac devenu bleu, il fait bon regagner sa chambre douillette avant de se laisser tenter par la table.
Une cuisine invente les envies gourmandes des longues soirées où l’on se love dans des fauteuils profonds.
Février 2015
Par Katya PELLEGRINO