La Mamounia, : Le réveil d’une Lady mythique
Son nouveau visage
Il aura fallu trois ans pour dévoiler le nouveau visage de la Mamounia, seul palace au monde à porter un nom féminin.
Impensable pour Jacques Garcia de simplement refaire un maquillage à cette grande dame, qui méritait mille fois mieux, eu égard à son histoire. Il fut donc décidé de repenser de fond en comble la garde-robe de cette Lady.
Souhaitant lui faire retrouver l’esprit des lieux et surtout mettre en avant son jardin fabuleux, le regard est maintenant happé dès l’entrée dans le lobby par cette perspective végétale en arrière- fond et l’ouverture sur ce jardin.
Un hymne à l’artisanat marocain
L’arrivée à la Mamounia, se fait en limousine le long de l’ «arsat « (petit jardin), constitué de fontaines et de petits carrés de verdure et le personnel est déjà à vos petits soins .Le lobby, d’inspiration arabo-andalouse, constitué d’une multitude d’alcôves, offre de profonds canapés à l’abri de regards. Des effluves de cèdres et de dattes signés Olivia Jacobetti vous accompagnent tout au long de votre périple.
Ici l’Orient s’exprime dans des tonalités sourdes, draperies soyeuses et lumières savamment étudiées, tamisées, sensuelles, en contraste avec la luminosité du Maroc.
Une musique signé Time for Play vous suit du matin au soir dans des ambiances différentes.
Place aux « gebs » (plâtres ciselés), aux « zouaks (bois peint), aux zelliges (mosaïque marocaine) aux plafonds de cèdre sculptés, à la dinanderie, aux fontaines de marbre, aux stucs travaillés et ciselés. Les chambres arborent têtes de lit en cuir clouté, tentures en organzaet soie sauvages, portes décorées, jolies salles de bain dans le plus pur style marocain. Un joli rêve de princesse ! Les lanternes en plissé de soie imitent les lanternes en verre traditionnel et balisent l’intérieur de la Mamounia, qui a banni les pancartes signalétiques. C’est un véritable hymne à l’artisanat marocain. Seule concession aux années 30, le célèbre plafond Majorelle, (motifs jaunes et verts) dans la galerie Majorelle.
Des expériences gustatives variées
Les bars et restaurants ne sont pas de reste et affichent avec insolence leur personnalité. Le Churchill (en hommage à Churchill qui aimait siroter son whisky accompagné d’un long cigare) affiche un air coquin avec son plafond en miroir et sa moquette léopard. Jean-Pierre Vigato, anime quant à lui le restaurant français, plus sobre, abritant quelques alcôves pour regards amoureux et Don Alfonso a investi avec brio (son risotto, quel délice !) le restaurant italien, affichant avec fierté ses fauteuils en velours rouge et un esprit un peu baroque. Enfin, le Petit Palais, abrite ses trésors marocains dans le parc, à l’abri des regards indiscrets, dévoilant des tagines d’homard ou d’autres plats marocains, revisités par la créativité du chef Agouray.
A l’abri du monde
Protégé par les murs de l’enceinte de la Mamounia, un jardin prospère ici en tout quiétude depuis plus de 8 siècles. Un savant désordre, mettant en scène de multiples variétés de palmiers, d’hibiscus, de bougainvilliers, d’oliviers vieux de plus de 700 ans, de bananiers, jalousement protégés et bichonnés par une kyrielle de jardiniers dès l’aube.
Une piscine inspirée de la Ménara, se déploie avec indolence dans le jardin, faisant écho à une très jolie piscine intérieure surmonté d’un dôme et d’un bain à remous.
Quant au spa, ponctué de lanternes marocaines, de mobilier couleur pamplemousse et de murs patinés au tadelakt jais, c’est une oasis de sérénité. Ici, Par magie ou par hasard, le corps renaît pour plus de volupté.
Quand au petit matin, la lumière rebondit sur les hauts murs drapés de bougainvillées, que la brise berce les palmes des bananiers, bouscule les voilages, visite les chambres assoupies, on se sent renaître à la vie.