D’Hyderabad la Cité des perles à Bombay l’insoumise ! 1ère partie
Hyderabad, jadis Cité des Perles
Cette ville qui doit son existence à une pénurie d’eau à Golconde à la fin du XVIème siècle, connut plusieurs siècles de prospérité et d’innovation. Jadis capitale des puissantes dynasties Muhammad Qulî Qutb Shâh et Asaf Jahi, devenue aujourd’hui une « vieille ville », elle conserve son charme suranné grâce aux nombreux palais, mosquées et monuments à la beauté fanée. Laissez-vous séduire par le Palais de Chowmahalla, l'une des propriétés du Nizam, offert à sa femme, et toujours en excellent état. Perdez-vous dans le chaos joyeux et coloré du Laad Bazaar, où les saris multicolores des femmes chatoient et côtoient les burqas des musulmanes tout de noir vêtues, donnant la réplique aux turbans des hommes et à leurs cheveux noirs et lustrés. Dans ce quartier bruyant et coloré, les lacis de ruelles recèlent des trésors. Une multitude de petits vendeurs ambulants, d’artisans en tout genre, fabriquent devant vos yeux, bijoux, huiles poteries… Vos pas vous mèneront fatalement au Charminar, un arc de triomphe fondé en 1591 pour célébrer la fin des épidémies, et devant la Mecca Masjid de 1614, l’une des plus grandes mosquées du monde, fascinante par le nombre de personnes qu’elle attire.
Puis, épuisés par les émotions et le choc olfactif, votre voiture Ambassador vous déposera au Taj Falknuma, Palace « Miroir du Ciel » !
« Namasté »
Comme dans un rêve éveillé, découvrez en calèche, le Taj Falaknuma Palace, un palais des Mille et une nuits lové dans un parc de 15 hectares surplombant Hyderabad .
Joignant les mains en signe de« namasté » (bienvenue en hindi), les serviteurs, en tenue d’apparat s’inclinent respectueusement pour accueillir l’hôte. Baptisés d’un « tikka » rouge sur le front, posé comme un gage de sérénité et d’ouverture au monde, recevez ensuite une couronne de fleurs autour du cou.
La célèbre maison d’hôtes du Nizam
Conçu dans un style baroque mêlant architecture italienne et Tudor en forme de scorpion, le palais fut construit par William Ward pour le premier ministre Vikar Ul Umra en 1883 à Hyderabad, cité à son apogée dans les années 30, aujourd’hui l'une des cinq plus importantes villes de l’Inde. Considéré comme l’un des états princiers les plus riches, sa culture indo-perse et indo-musulmane attira les célébrités du monde entier.
Son Nizam, Mahbub Ali Khan Asaf Jah VI, eut le coup de foudre pour ce palais qu’il racheta pour en faire sa maison d’hôtes. Celle-ci vit défiler les personnalités les plus célèbres dont, entre 1907 et 1911, le Roi GeorgeV et la Reine Elisabeth, Nicolas II, le dernier Tsar de Russie, le premier président de l’Inde…
10 ans pour redevenir un palais des Mille et une nuits !
Le Palais, racheté par le groupe Taj , a mis 10 ans, telle la Belle endormie, pour se dévoiler dans toute sa splendeur et reflète aujourd’hui le symbole du faste d’antan dans lequel vivaient les maharajas. Dès l’entrée règne en maître l’art du superlatif : époustouflant, démesuré, grandiloquent, opulent, majestueux. Ici, le rêve prend le pas sur la réalité. Travelling sur une autre époque, où le faste des soirées et l’opulence de la décoration et des objets précieux les disputaient à la magnificence des lieux.
Un palais construit sur-mesure
Après avoir traversé une partie du jardin à thème (Moghol, japonais…) en calèche, vous voilà déposés devant une jetée de marches menant à la terrasse de l’entrée du palais sous une pluie de pétales de roses rouges !
Rien n’a été trop beau pour rendre ce palais des mille et une nuits inoubliable, presque « un musée ». Tout fut conçu sur-mesure, par les meilleurs artisans de l’époque. Un français, Jean Daudier, laissa trace de son ouvrage avec de délicates peintures en trompe-l’œil dans la salle en marbre de l’entrée.
Une succession de pièces, plus belles les unes que les autres, s’offre alors aux regards éblouis. Où que l’œil se pose, c’est une débauche de terrasses à colonnades, grandes cours intérieures, succession de pièces extravagantes où bois précieux, mobilier d’époque, tentures en soie et brocart, pièces uniques, délicates peintures murales, lustre vénitiens et chandeliers Osler, se reflètent dans les miroirs dorés.
Pièces uniques et mobilier précieux
Billard de Burroughs & Watts, dont le second se trouve à Buckingham Palace, gigantesque armoire à orgue, meubles du Cachemire finement ciselés, plus belle collection de Jade au monde, la plus précieuse édition limitée du Coran en Inde, foisonnement de lustres en cristal, attirent le regard. Plus loin, un escalier conçu dans une seule pièce de marbre s’impose et vous mène au bar et au salon de Jade avec ses plafonds peints à la main dans le style Victorien et sa galerie palladienne. C’est ici que le high tea se déguste tous les jours de 15h 30 à 17 h. Enfin nos pas nous mènent à la bibliothèque, réplique de celle du château de Windsor, où 5790 livres anciens et manuscrits rares attendent d’être compulsés pour révéler leurs secrets. Plafond à caissons en teck et ébène incrustés de bois de rose, un modèle du genre, parquet en bois sombre, moquette moelleuse et étagères vitrées en acajou, donnent la mesure de l’endroit.
Chambres, lumineuses et sobres
Du perron de la bibliothèque, le regard embrasse le jardin intérieur où court une aile, de chaque côté de l’ancien palais, avec des galeries à la symétrie et à la clarté rigoureuse. Là se nichent 60 chambres et 15 suites offrant un confort extrême.
Lumineuses grâce à deux larges baies vitrées, spacieuses par leur hauteur sous plafond qui apporte une belle respiration à l’ensemble, l’atmosphère qui s’en dégage est paisible. Un parti pris de sobriété pour la décoration, aux lignes pures et simples, renforce ce sentiment. L‘espace architecturé joue la sensibilité des textures, la fluidité des harmonies, la noblesse des matières et l’innovation des équipements high tech. Le summum du luxe : un bain aux essences d’orange ainsi qu’un pot de crème de lavande et coriandre préparé le soir spécialement pour vous par votre butler, dans votre salle de bain, en un mot luxueuse !
Le Jiva Spa, une parenthèse de plaisir
Le Jiva Spa n’est pas en reste. Situé près d’une très jolie piscine, il offre une belle parenthèse de plaisir. On se laisse dériver avec bonheur, tout au plaisir d’être pétri, massé, oint d’huiles essentielles, suivant les techniques traditionnelles, avec en fond sonore une musique indienne.
Des restaurants à l’âme gourmande
L’hôtel a également l’âme gourmande. Il régale de mets méditerranéens et italiens au Celeste pour les estomacs fragiles, mais à Adda, le restaurant indien par excellence, la carte a l’âme voyageuse et donne toute sa mesure, jouant habilement sur les épices et les notes indiennes.
Puis à la nuit tombée, sous le ciel constellé d’étoiles, cristal de luxe et ferblanterie artisanale pour éclairer les nuits indiennes, on goûte à la magie de l’Inde d’antan sur la terrasse surplombant la ville d’Hyderabad.
Rêveries …
Le soleil tire sa révérence et quelques mèches sanguinolentes tentent vainement de s’agripper aux nuages. Elles s’effilochent et s’éteignent dans l’obscurité naissante. Au bas de la colline dans la ville, les bruits se sont atténués, et seul le silence de la nuit plane sur la terrasse. Un martini gin à la main, on se prend à rêver de ces temps lointains et fastueux.
Les siècles alors s’égrènent et chantent leur légende dans le ciel flamboyant.