Shanghai, la ville futuriste du 3ème millénaire
Une ville qui se développe à la vitesse du son
Dans les années 30, Shanghai que l’on appelait « le Paris de l’Orient » vivait au rythme des concessions et des fêtes, du négoce et du pousse-pousse, des jonques et des fumeries d’opium. Aujourd’hui, après une longue éclipse, Shanghai est de nouveau dans la lumière. Entre moyen-âge et troisième millénaire, plus changeante qu’un ciel chinois, la ville n’en finit pas de prouver au monde son extraordinaire vitalité. Se développant à la vitesse du son , les modes se font et se défont rapidement en Chine.
Des buildings à foison
Ses buildings poussent comme des champignons, notamment sur la rive orientale du Huangpu, à Pudong, où les gratte-ciel tutoient les nuages. Le Jinmao Building, ce château de cartes de pierres argentées de 421 mètres, la Perle de l’Orient (une tour kitsch où se niche la télé (468 m) ou encore le Shanghai World Financiel Center, appelé le « décapsuleur) (492 m) ne sont pas, loin de là, les tours les plus hautes. Sur papier, la Shanghai Tower devrait s’élever à 632 m ( d'ici 2014.) Si ses tours sont dessinées par de grandes agences d’architecture américaine, les français ne sont pas de reste. Jean-Marie Charpentier a ainsi signé l’Opéra de Shanghai en 1998 ainsi que l’avenue du Siècle, et Paul Andreu, l’aéroport international de Shanghai Pudong ainsi que le centre des Arts Orientaux.
Entre modernité et tradition
On retrouve la Chine séculaire, dans le jardin Ming du Mandarin Yu, construit au XVIème siècle par la famille du gouverneur du Sichuan avec ses ponts en zig zag, ses érables taillés comme des bonsaïs, ses bassins aux carpes et aux nénuphars, près du marché aux Puces de la rue Dong tai. La vieille ville en comparaison paraît un peu factice, avec son ancien bazar reconstitué, ses toits en hirondelle et ses balcons ajourés ; On y retrouve malgré tout, la plus vieille maison de thé chinoise. Ville de science fiction ou presque, cette frénésie de constructions se comprends par un vieux proverbe chinois « pour construire l’avenir, il faut oublier le passé ». Ce qui explique la destruction de tant de lieux qui constituaient l’histoire de la Chine.
Quartiers typiques ou branchés
N’hésitez pas à aller vous balader à Xintiandi « le Nouveau Monde ». Pour s’y rendre on emprunte un entrelacs de voies express tout en traversant une forêt de tours. Ce quartier est un ensemble de boutiques rétro-chics, café, restaurants dans une coquille d’architecture shikumen. Ambiance bohème garantie. Dans l’ancienne concession française, ce Paris de l’Orient au chic absolu, s’égrènent des maisons de colons, devenues aujourd’hui des restaurants branchés. Mais le quartier le plus typique pour faire un peu de shopping reste Taikan Road. L’on y retrouve côte à côte, gratte ciel et vie d’autrefois. Dans les ruelles, petites boutiques de design de créateurs ou de mode, côtoient maisons d’autrefois où certains chinois vivent encore d' une manière ancestrale, ( linge pendant à l’extérieur, petits vieux prenant le frais sur leur chaise, crachant consciencieusement par terre ) avec des boutiques de design, de mode, création ou ateliers d’artistes.
Des enseignes attirantes
Shanghai parait décidée à ne pas bouder ses plaisirs et elle n’oublie pas non plus de séduire les visiteurs . Ainsi des restaurants, comme le célèbre Mr & Mrs Bund ( officié par Paul Pairet, le célèbre chef à Shanghai), brasserie contemporaine aux 267 plats, qui attire une clientèle pour moitié chinoise et étrangère, le Bar Rouge toujours sur le célèbre Bund, un night club fréquentée par la jeunesse locale, le Shook , (Swatch Art Peace Hôtel ) ouvert récemment, un concept lancé par Swatch, où l’on retrouve les Arts, un boutique hôtel de 7 suites , avec un restaurant offrant 4 types de cuisine authentique, (Japonaise, Occidentale, Sud est asiatique et chinoise.) Pour une rencontre culinaire chinoise du Yunnan, direction Lost Heaven dans un cadre typiquement chinois ou dans l’ancienne maison du Consul, dans l'ex concession française, un décor resté dans son jus des années 30 et un très joli jardin.
Le Peace Hôtel :Une belle endormie
Dans ce Shanghai moderne, l’hôtellerie a pris une place importante et de nombreux groupes hôteliers sont présents. C’est notamment le cas du groupe Fairmont qui a repris le management du célèbre et historique Peace Hôtel, idéalement situé sur le Bund, créé dans les années 29. Cette belle endormie assoupie depuis de nombreuses années, s’est réveillée après 3 ans de travaux de réhabilitation et de restauration. Le cabinet d’architecture intérieure Hirsch Bedner Asssociate a réalisé en collaboration avec Le Shanghai Institue of Architectural Design & Research et d’autres historiens, une rénovation colossale de ces lieux mythiques, cherchant à restituer son lustre d’antan tout en conservant son esprit Art Déco. Ce joyau Art-Déco , abrite les dernières traces de « haiai », ce style shanghaien né du métissage entre Orient et Occident.
Un établissement chargé d’histoire, emblématique et mythique
A l’époque, fondé par Sir Victor Sassoon, conçu par les architectes Palmer & Turner, il portait le nom de Cathay Hôtel et sa construction avait coûté plus de 5 millions de $. Devenant rapidement un établissement emblématique, il accueillait les personnalités les plus en vues, de Charlin Chaplin en passant par Mohammed Ali, Bill Clinton ou Marlène Dietrich. Adresse incontournable à l’époque, il était l’hôtel où descendre en Extrême-Orient.
Son emplacement unique, sur la promenade du Bund, sa façade Art Déco et son toit en cuivre, sont toujours une référence. Aujourd'hui un lobby majestueux, où une verrière octogonale accueille le visiteur, des sols en mosaïques, des dorures, des pièces uniques d’appliques, reprenant les codes des années 30, en font un lieu incontournable. Par contre avec sa forme de bateau, il n’a malheureusement aucune chambre qui donne sur le Bund, uniquement des suites. Les chambre quand à elles, décorées de manière classique, affichent un esprit années 30. Relativement sobre quelques détails subtilement Art Déco, (plafond à caisson, balustrades en cuivre poli ou éléments en cristal Lalique) les agrémentent . Dans les salles de bain, spacieuses, une baignoire à pied griffé trône insolente.
6 restaurants et bars de légende.
La restauration s’en donne à cœur joie ici. Pour les amateurs de cantonais, le Dragon Phoenix au 8éme étage offre une vue incomparable sur la rivière huangpu et ses illuminations. Une décoration typiquement chinoise, des murs dans des tonalités de vert anis, du mobilier en bois sculpté complète le décor. Plats cantonnais et shanghaiens sont ici à l’honneur. Si la cuisine occidentale ou européenne vous tente, vous ne manquerez pas de réserver à The Cathay Room, une jolie salle, lumineuse donnant également sur le Bund. Décoration sobre et art déco, sa particularité : sa carte des vins avec plus de 250 crus européens et du nouveau monde, de quoi s’offrir une belle découverte de vignobles du monde. Le chef français, Denis Lartigue qui a officié en Thaïlande et au Hilton en France et en Chine est aux commandes de ce navire. Pour des débuts ou fin de soirée, rendez-vous au Jasmine Lounge pour son tea time et les amateurs de jazz finiront la soirée au Jazz Bar, où le le jeune prodige du New-Jazz, Théo Croker s’y produit toutes les semaines.
Le spa Willow stream
Enfin après une journée trépidante à arpenter la Nanjing Road (l’équivalent de notre « Champs Elysée » et rue commerçante numéro un en Chine) direction le Spa Willow Stream. 1000 m², 9 cabines, une piscine de 20 m et 56 soins prodigués par la marque de Kerstin International. L’ambiance tamisée, le décor légèrement british, une jolie salle de réception où trône un salon arborent une sérénité qui semble propice à la détente. Tous les soins reposent bien entendu sur les traditions ancestrales chinoises alliées aux techniques modernes.