Thaïlande : La Terre des lendemains
Les invasions successives de la Thaïlande par les puissances étrangères voisines et les incursions culturelles constantes dans l’ancien royaume de Siam ont rencontré peu de résistance populaire. Ces épisodes ont provoqué un brassage humain original et révélé le caractère pragmatique du peuple thaï. L’immense histoire du pays témoigne de la capacité exceptionnelle des Thaïlandais à assimiler les influences extérieures et à conserver leur propre identité sans compromission. Une mentalité positive entrelacée d’une philosophie bouddhique inébranlable permet aux Thaïs de regarder l’avenir avec confiance et de se reconstruire inlassablement.
Entre soleil et mousson
La Thaïlande est multiple. Le fleuve Chao Praya traverse les vastes plaines du centre et ses rizières gorgées d’eau pour se jeter dans la baie de Bangkok à quelques encablures de la Malaisie. A l’ouest, une longue chaîne montagneuse caresse les nuages d’altitude avant de plonger au plus profond de la frontière birmane. Le plateau du Khorat embrasse le fleuve Mékong et domine la région sèche de l’Isan dans le nord-est du pays. Enfin, les îles envoûtantes du sud abritent des plages sablonneuses et une végétation exubérante.
Les barges du Roi
Le peuple de Thaïlande vénère son roi. La monarchie est garante des traditions. Elle inspire un sentiment national et représente un symbole unificateur pour le pays. Pour fêter les 85 ans du Roi Bhumibol Adulyadej ainsi que la fin de la saison des pluies et du carême bouddhique, la capitale organise la procession des barges royales (Phra Praratcha Phithi Yuha Cholamak Yatra). Cette cérémonie religieuse, au cours de laquelle les membres de la famille royale présentent des offrandes aux moines du Wat Arun (temple de l’Aube), mobilise quelques 2100 rameurs costumés. Une flotte composée de 52 barges dont certaines sont recouvertes d’or se lance sur le fleuve Chao Praya dans un rythme et une précision remarquables. La parade nautique avance au son des tambours et l’immense foule de spectateurs retient son souffle quand apparaît la barge du Prince héritier. Tous les officiers de la marine thaïlandaise sont au garde à vous pour saluer le fils du Roi. A la fin du spectacle, les vieilles embarcations de bois s’éloignent lentement de la mégapole avec en toile de fond les gratte-ciels géants de verre et d’acier. L’harmonie est totale.
Sukhothai, la capitale mystérieuse
Aux abords de Sukhothai, la première capitale du Siam, les rizières apparaissaient comme dans un rêve. Un vert intense recouvre les terres agricoles où travaillent quelques paysans des environs. La mousson se termine et les fleurs de lotus poussent généreusement le long de la route qui mène au parc historique. Le site qui est classé au patrimoine mondial de l’humanité abrite des dizaines de temples bouddhiques et les vestiges des anciens palais royaux. Les ruines de la sublime cité khmère sont protégées par des lacs tranquilles et les grands bouddhas de pierre sont toujours vénérés par les croyants de tout le pays. La végétation rassurante invite à la méditation. Sukhothai est un voyage dans le passé et une découverte remarquable avec la culture originelle de Thaïlande.
A l’école des éléphants
A quelques kilomètres de la petite ville de Lampang, dans la province du nord, les éléphants ont trouvé leur sanctuaire. Le conservatoire des éléphants accueille une soixantaine de pachydermes qui vivaient autrefois dans les rues encombrées de Bangkok. Un hôpital a même été créé pour soigner les animaux malades et handicapés. Les Thaïs ont un respect profond pour l’éléphant qui est un symbole important de la culture thaïlandaise. On vient de partout pour assister à des spectacles de dressage et pour admirer le grand rituel du bain matinal. Les mahouts (soigneurs) montent les éléphants à cru et une relation étroite existe entre l’homme et l’animal. Chaque année de nouvelles naissances viennent augmenter la communauté des éléphants.
Décembre 2012
Par Thierry SUZAN